" Supplice et harcèlement " - Série COMMOTIONS n•15 (2019) Peinture par Grégory Dreyfus

" Supplice et harcèlement ...de Sasha (à l'éclosion sociale digitale) " - Série COMMOTIONS n•15


Le cyber-harcèlement de Sasha – Au supplice constant d'être harcelée ...agressée ...attaquée et conspuée en tous sens par ces hordes de haineux dédaigneux. Infligeant là une terreur complice.
_Sasha est étudiante... sa vie, son histoire ? Presque banale, standard, 'regular' ...mais stigmatisée, à plus d'un titre.

Il y a dans le lynchage, média ou en masse d'ailleurs, une forme de pornographie des haineux qui en jouissent justement de leurs nouveaux statuts, de pleutres révoltés et “censeurs“ - À tout confondre, à tout opposer - Comme s'ils avaient trouvé maintenant à pouvoir exister - en toute liberté, simplicité - ...En toute impunité.


Alors ils exultent de l'autre côté du miroir.
_Les uns, avec viles cruautés. ...La nature carnivore de ce pouvoir que d'achever à plusieurs “en réseaux“, leur victime bientôt promise et déjà si apeurée ...Et qui excite la gourmandise sous ce contrôle : çà les rend si forts, en “toute puissance" que c'en est un délice.
_Les autres, qui fartent d’hypocrisie leurs avilissements.
...Par la délicatesse péremptoire de se voir eux comme des vertueux, de se croire en plus les sauveurs d'une injustice dont à leurs yeux, ils seraient eux les victimes – et oui, c’en est dingue !

Le : _ “...Puisqu’elle l’aurait bien cherchée, l’insti-gâtrice"
_ “...Sinon pourquoi on lui en voudrait autant ? C’est_bien qu'elle l'aurait_bien cherchée ?
_ "...C_elle le bourreau, c'te chienne !“ ...Leur donnait enfin une "cause" pour rationaliser, normaliser dignement leurs actes répréhensibles, dont l’enjeu pervers ...était donc maintenant, de pouvoir continuer d'humilier comme ils font et non plus gratuitement, voir "bêtement", sans intentions comme ils faisaient.

Et puisqu’ils en étaient, en fait les premières victimes ...mais si ...mais si ...oui, oui, oui (sic) ...Ne supportant pas la contradiction ...ils devenaient les défenseurs de leurs frustrations "au nom de tous les leurs", au nom de ceux qui leurs ressembleraient par "croyance d'appartenances", assumeraient-ils.

(Alors que fausse et déformée, schizophrène et sociopathe était leur dévotion au lynchage).

Ils semblent donc très heureux, comme revigorés de ce côté de l'écran du mal qu'ils font ...car la souffrance de l'autre bizarrement n'a pas corps et s'arroge toujours toute “légitimité“ sous ce combat qu'ils voudraient héroïque puisqu'ils le voient moral.
_"Génial, non ? “

"C'est comme être derrière le comptoir..." me disait un jour, un de ces haineux content de lui, (un que j'ai pu approcher pour comprendre le harcèlement douloureux d'un jeune dont je m'occupais alors dans un lycée où j'ai aidé, servi et transmis un peu de savoir et de connaissances...)
_"...C'est comme être derrière le comptoir, me disait-il ...sauf que c'est moi qui viens à toi ...t'y peux rien, tu crois que tu viens à moi, tu prends ta claque et si t'es pas content j'te l'fais payer en plus ...c'est pas d'la carotte çà ?" ...Avec la morgue déplaisante du type qui pense ingénument avoir tout compris et avoir fait, en plus, une "trouvaille" ...le petit geste du doigt qui tourne pour me montrer qu'il est malin et le plissement de l'œil synchronisé d’un petit bruit pincé de bouche, avec cette autre signification : pour marquer notre complicité face à son petit trait de génie.

Bref, La fierté du mec qui en a retiré une telle ingéniosité de cette chose barbare que çà devrait lui en être récompensée, vous comprenez, comme une force de vente, un droit d’auteur et faire de lui le roi de la terre.
Mais persuadé quand même que les autres, de ces congénères étaient bien trop nigauds, bien trop bêtes pour avoir eu la même, d'idée dégueulasse.

Inconséquence, incohérence, mollesse de l'esprit. ...À utiliser les outils de la démocratie contre la démocratie, juste par ce qu'on peut.
Et satisfait du mal ingénieux accompli ...Et que si, on reste “Invisible en plus ?“ ...À pouvoir déconsidérer, dénigrer les autres qui ne peuvent ni rien dire, ni rien faire - Un viol de l'esprit, quoi. ... _"Hey ! D'là dé-baise Wesh !"

Sasha, souffrante, s'est retirée du monde depuis. Elle a déjà perdu ses cheveux ici, sous son fichu.
...Elle ne supportait plus de s'affaiblir de la sorte. Elle avait déjà quitté l'école une première fois, puis en avait intégrée une autre mais rien n'y a fait. Ils ont continué. Elle était dorénavant “marquée“ sur la toile - à quelques décennies de moins on aurait ajouté un accent aigu...

...Elle fût déscolarisée. Elle a pu suivre les cours à distances et a passé honorablement son bac.
Déménageant sur Paris avec sa famille, elle a choisi de devenir "soignante" thérapeute ...on comprend pourquoi.

Il s'était agi pour elle de comprendre, de s'adapter, d'accepter et de pardonner... l'impardonnable car qu'avait-elle fait ? Rien, si ce n'est d'être en vie, si ce n'est d'être bien, vive et heureuse ...De respirer dans le regard des autres sa bonne humeur, sa joie de vivre. Voilà c'était une fille simple et courtoise, bien élevée et bien apprise. La "gratuité" du choc qui s'était abattu sur elle, sur sa famille ...de les voir souffrir à leur tour, dans cet amoncellement destructeur de flèches et de "Scuds" était pour elle le plus déconcertant. Le choc était resté.
Une effraction psychique s'était installée.

Elle fut suivie par un psy. Elle réussit à équilibrer ce mal-être constant ...cette douleur devenue chronique et la peur qui s'en traduisait en même temps.
Introversion, culpabilité (ce qui était insensé) ...paranoïa et cette multitude de phobies qu'il faudrait détailler, représentaient dorénavant sa base organique, son module de vie atmosphérique.
Mais les morsures de l'aube - ces angoisses qui vous aspirent, terrorisantes ...juste avant le réveil, de ses nuits suintantes de peu de sommeil ...somatisant implacablement tous les vices dont elle fût l'objet et le réceptacle - étaient bien là le pire à vivre, chaque matin, sans exception.
Tout comme elle défiait, nuit après nuit, ses forces vives jusqu'à tomber littéralement de sommeil ...elle s’abrutissait plutôt que d'attendre les traversées de pensées douloureuses, le répit dans l’endormissement ...et la peur de savoir que ses cauchemars, allaient décidément survenir, elle intoxiquait de stress - un acide de batterie - son âme, sa psyché.

Réussissant à intégrer une place en Psychologie à la faculté des sciences de Paris-Descartes et bien que l'affaire se soit tassée, elle s’était épuisée. Elle avait grillé toutes ses cartouches protectrices pour une trentaine d'années. Elle ne pouvait plus ni "se défendre" au propre comme au figuré, elle contracta un lymphome rare, hépatique ...un cancer, précis.
...Elle est morte à la fin de ses études ...diplômée.

Le foie est une symbolique du siège des passions. Puissantes chez Sacha - mais ses passions-ci étaient devenues tristes, bien amères et beaucoup trop acides.
Le foie atteint avait déclenché un symptôme de jaunisse en fond d'œil. Des plus reconnaissables ici.
Cet œil en forme d'œuf, symbole d'éclosion comme d'univers également, me pose encore nombre de questions ...L'iris dans une forme du carré arrondi assez reconnaissable ...défini, non pas l'un mais bien un ensemble des réseaux sociaux - dont les principaux, partisans d'une "défaite de la pensée" ici pour le coup, vis-à-vis des éléments ou substrats ou composants de cette défaite, restent ces autoroutes des haineux où chaque opinion se meut en une idée de vérité.

Sasha recevait continuellement, ces diatribes de messages distordants de haines primitives, envers sa différence : sa beauté et son bonheur.
De là, vinrent les attaques envers son nom, envers son orientation, sa foi et son genre ...quasi toutes en même temps - pas de hiérarchie victimaire dans la haine quotidienne !

Des menaces, sur les réseaux sociaux, elles devinrent postales, avec son petit bataillon de crétins, lançant les insultes à vue dans la rue ou crachant par-devers elles en bas de chez elle ...ou quasi "scéniques" : avec la petite balle de revolver trouvée posée à l'ouverture, dans la boîte aux lettres ...par ailleurs, très souvent souillée d'excréments.

Des insultes téléphoniques incessantes, bien sûr et menaces de morts - dépôts de plaintes, police, mais une impuissance blessante au final, autrement insupportable ...elles sont devenues bien physiques, les agressions... çà n'aura pas été pour elle et heureusement le fait d’une "tournante" : un viol en réunion dans une cave, ou par balafres défigurantes de jets d'acide chlorhydrique en bouteilles plastiques ou juste brûlée dans le local à poubelles après avoir été plantée et éviscérée, non ...mais des claques, des coups d'autres jeunes filles, affiliées, obligées ou pas d’ailleurs, à un gang ...mais des claques.

...Les insultes envers sa mère à l'épicerie du coin et les menaces de tout ce qui lui arriverait comme annoncé précédemment, venues de types très à l'aise qui rationalisaient cette haine bien pensée, bien présente : “faut partir maintenant, vous les... (petit sourire) ...faut rentrer chez vous mais ailleurs ! ...C’est plus chez vous ici...“ avec l’air gentil du grand frère qui sait ce qui est mieux pour tout le monde tout en intimidant l’espace de sa carrure, envers une dame âgée, entourée de jeunes aussi, partisans.


La bêtise profonde ...avec les habits d'un contre-savoir hissé au pinacle, au nom de “l'ignorance volontaire“ ...voilà quelle était l'envie indigente de vilénie et d'inculture (dans l'idée du refus de la culture), du projet des assaillants.

Une volonté d'ignorance permet de s'approcher d'une chose : de ne voir que ce qu'on en dit de plus fou voir, de plus choquant et transgressif et donc, d’en préférer la thèse de ceux qui la résument ainsi au plus court : ...sans faits étayés, sans références si ce n'est, les croyances communes ...si moches - Et où ...en parallèle, la parole d'un autre encore, impétrant, la relierait à un “mystère“... dont l'absence phénoménologique de contre-argument ...s'auto-suffirait d'elle-même à la donner pour preuve :
_"S'il y a un mystère c'est que c'en est bien la preuve..."
Et puisque "la vérité est ailleurs", le complot en est la référence :
_“Puisque on ne sait pas ..."comme par hasard" ...c'est bien que “On ( : les autres là, ceux qui contrôlent le monde... - et dont secrètement on aimerait être à leur place puisque On les fantasme ) “ ne voulait pas qu’on sache... De toutes façon : On-nous-cache-tout“ !

La seule teneur essentielle à cette ivresse de la bêtise - pour bien comprendre les malveillants contradicteurs et fossoyeurs de vérités, les menteurs pathologiques - c'est bien leur côté prévisible.
Pour préférer ...l’incantation, la fausse promesse au doute. Ou encore la mollesse simplificatrice, l'indolence crasse de l'esprit ...aux faits, tranchants, intrigants par tant de réalités et aux dérivées exponentielles ...en dit long sur la folie pathologique des crétins comme des méchants.

Ils ont déjà renoncé à en savoir plus. La vérité est ce qu'ils en font et en imposent aux autres. Ils écrasent le reste, ils l'éradiquent de la surface de la terre, c'est plus simple que d'imaginer ...un jour douter, douter de soi ou du reste, voyez-vous ? Ou de se tromper, avoir tort ...et faire amende, bref ! ...De revenir aux autres comme à charge d'humanité.

Dans une époque devenue Post vérité, le fait, la justesse, l'idée de la vérité, à plusieurs points de vue par essence, est remise en cause. Elle n'est plus importante, car la vitesse a pris le pas sur le temps long. Et l'information peut être noyée.
Prendre des faits, les recouper, en recouvrer le schéma d'un historique, faire l’histologie, faire l'inventaire dans une linéarité ...Comprendre ce que les choix par la causalité de toutes choses, ont pour conséquences, en action-réaction, faits et entendements ...Pour que de s'en saisir véritablement, d'en déplier tous les tenants arrières et tous les aboutissants autour ...donnent de cette force à l'âme “d'être“.
Une force montante sur une vérité de crête qui ne devrait pas à devoir se hisser, néanmoins, voilà ce qui devrait être l’arbitre des opinions ! ...L'arbitre d’un choix de réaction, de compréhension d’un bien ou d’un mal serti d’un truc qui se passe, prend de l’ampleur et vous dépasse. ...Comme de s’en prendre à quelqu’un.

©2019-byGrégoryDreyfus

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