Arrivée en France en 1975, à l'âge de 21 ans, je suis franco-uruguayenne, née à Montevideo, en Uruguay, le 20 décembre 1953. J'ai vécu à Paris pendant plusieurs décennies (jusqu'en 2016). Après un séjour à Barcelona de 6 ans, je suis rentrée en France et je réside à présent à Montpellier depuis juillet 2023.
En tant que plasticienne, je suis autodidacte. La peinture est entrée dans ma vie il y a une quinzaine d'années, remplaçant la littérature comme expression artistique. En effet, j'ai écrit plusieurs ouvrages narratifs en espagnol, pendant que j'habitais à Paris et que j'exerçais comme Maîtresse de conférence titulaire (Agrégation + thèse) à l'Université, en langue et littérature hispaniques (Dijon, puis Nanterre). Mon oeuvre narrative a été entièrement publiée en Uruguay et l'un de mes romans ( Grand café) a été traduit en français et publié par les éditions Terre de Brume, en 2003. J'ai remporté plusieurs prix dans ce domaine, en Uruguay et en Espagne.
J'ai quitté l'enseignement universitaire, au bout de 13 ans, j'ai cesse d'écrire, et je me suis mise à peindre il y a une quinzaine d'années. Depuis 2021 j'ai participé à plusieurs expositions en Europe et en Amérique Latine. Pendant la période 2021-2023, où j'habitais Barcelone, j'ai vécu plusieurs mois par an, en Argentine, Buenos Aires, pour des raisons personnelles. J'y ai fait aussi une exposition de 14 de mes tableaux. Les autres ont eu lieu en Espagne, Barcelone et Madrid.
Dans ma démarche, je n'ai aucune intention préconçue, aucun plan préétabli, en tout cas, jusqu'à maintenant, qui ne soit celui de l'expérimentation, du jeu. Les titres arrivent après coup, lorsque je deviens une spectatrice comme une autre de ma propre peinture; les séries aussi. C'est plus par un souci pratique que je consens à mettre des titres, or, je suis consciente qu'ils peuvent limiter et orienter la réception de l'oeuvre.
Il me semble que si je choisis la peinture abstraite c'est peut-être parce qu'elle me permet de toucher plus directement à cet espace qui jusqu'alors était resté inconnu, et surtout de l'atteindre sur un mode instinctif, presque pulsionnel. De là, d'ailleurs, que la gestualité me soit aussi importante que les couleurs dans l'acte de créer. Peindre devient, pour moi, ce défi (cet exploit) qui s'apparente à la vie ; il consiste à rester sur une frontière mouvante et instable, oscillant entre abandon et volonté, entre harmonie et chaos, entre lâcher prise et maîtrise. Ces tensions se révèlent fertiles, indispensables. S'inscrivant dans mon corps, elles m'indiquent que je suis dans la bonne voie, celle qui engendre du sens. D'après moi, le tableau est vivant et délivre un sens ouvert, à condition que cette dynamique soit présente. Il pourra alors éveiller une émotion artistique, une image, un récit, propres à chaque spectateur.
Dans l'acte de peindre, je suis à la recherche de l'Authenticité, celle qui se dérobe, qui se fraie un chemin en chacun de nous, toujours fragile et intermittente.
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