Eden | 11 (2021) Arte digitale da Eric Scibor-Rylski

Derniers vestiges d'un "âge d'or", un jardin du Pléistocène…
Le règne animal par excellence, la symbiose parfaite du monde végétal et animal, avec une
présence diaphane de l'homme, pas encore si homme, son esprit flottait sur sa propre condition animale et lui, entre tous, était un observateur avec un rêve caché. Je ne pouvais que voir et survivre dans la grâce, mais il était aussi comme le grain sous les dents de ses frères animaux.
La steppe caillouteuse, la friche assoiffée où, grâce à la présence des eaux souterraines,
ce miracle d'humidité et de verdeur s'épanouissait au milieu d'un horizon chauve, rasé
le couteau du vent (André Chouraqui)
À Dilmun, le corbeau ne crie pas […] Le lion ne tue pas. Le loup ne saisit pas l'agneau.
[...] Celui qui a de mauvais yeux ne dit pas : « J'ai de mauvais yeux » [...] La vieille femme ne dit pas : « Je suis une vieille femme" ; le vieil homme ne dit pas : « Je suis un vieil homme. Le chanteur ne laisse échapper aucun regret, autour de la ville, ne prononce aucun chant funèbre. (tablette sumérienne)
En Éden, nous devons fixer nos yeux et reconnaître les formes, il n'y a pas de noms, il n'y a pas de mots, juste le bruit des ailes battantes, du vent et de la pluie. Du tonnerre pour se rappeler le présent sur le point de s'éveiller. Le tonnerre avec l'odeur, avec le goût et à mi-chemin des images.

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