Baccalauréat. Classes préparatoires. École Supérieure de commerce. J’ai été un bon petit soldat. Un pur produit de l’éducation à la française.
Stagiaire. CDD. CDI. Passé en cinq ans de pas grand chose aux yeux de grand patron, à cadre de presque rien dans le domaine viticole. J’ai été, pour un temps, un élément docile au service de l’agroalimentaire.
Alors, à 27 ans j’ai décidé de mener mes propres combats. « L’art est plus important que la vie » disait quelqu’un de plus brillant que moi.
Au matin du 11 février 2002 j’ai donné une autre coloration à ma vie. Me voilà peintre en investissant mon garage de 6 mètres carrés au fin fond de l’Hérault. Loin de mes terres girondines. « L’école des autodidactes est la seule qui ne fermera jamais » m’a confié un collectionneur au creux de l’oreille un soir de vernissage. J’ai aimé cette image.
Longtemps victime du syndrome de l’usurpateur il m’aura fallu de nombreuses années pour trouver ce fameux « style » et croire en la valeur de mon chemin. J’espère y être parvenu aujourd’hui mais c’est à vous d’en juger, n’est ce pas ? Aujourd’hui cela represente 18 années d’explorations, d’immenses solitudes affrontées, des milliers d’heures de musique écoutées, des litres de breuvages en tout genre ingurgités et quasiment 2000 toiles recouvertes de papiers usés, d’huiles empatées, grattées, lissées.