Marie-Thérèse Tsalapatanis
Les formes et l'esprit.
Je suis avec intérêt depuis des années l'œuvre de Marie-Thérèse Tsalapatanis. Je reste étonnée à la fois par la constance de son inspiration et la variété renouvelée des formes et des techniques avec lesquelles elle les conçoit. La Femme toujours. La Femme et les quatre éléments: la Terre, l'Air, la Mer. Le Feu est-il absent? Non il brûle les regards, il se lit dans la tension qui habite les figures de Flamme, Ailleurs, Veilleurs. La Femme encore, dressée et conquérante de l'espace (Papillon, Flamme, Offrande), maternité généreuse et offerte, image de la Terre mère archaïque, (Maternité, Médée,) sirène en partance pour quelque voyage initiatique, (Figure 4, Naïade). Elles sont toutes attente et espoir. Rêve aussi. Dans les dernières œuvres la Grèce revient en force qui n'a jamais cessé d'habiter les formes: formes enroulées, sinueuses, lovées (Figure courbe, Eve). Les sujets le proclament Caryatide, Sphinx, et Médée curieuse figure massive dont pendent des grappes d'enfants sans visage que la mort va effacer. Les techniques aussi ont changé, le ciseau se fait plus incisif, il sculpte dans le bronze des à-plats vigoureusement frappés, aux angles vifs qui rejettent la main, la matière s'amenuise, elle se fait discrète comme si elle souhaitait devenir seulement esprit. Car c'est vraiment vers toujours plus de spiritualité qu'évolue l'œuvre que cette artiste poursuit avec ténacité dans le silence de son atelier.
Le 8 mai 2011
Lauriane d'Este
Historienne d'Art