Agnan Kroichvili
62 œuvres par Agnan Kroichvili (Sélection)
Télécharger en PDFPar l'écrit 2008 série graphie I-II-III-IV méthode AKarbone • 62 œuvres
Par l’écrit 30/31 juillet 2008
Après par l’émoi :
Par l’écrit
Écrit-parlé
Parlez et criez moins fort.
L’écrit reste dit-on dans le dicton
Figé, immuable.
Il est plus mouvant que les paroles qui s’envolent
Quand il n’est plus compréhensible
Compressible dirons-nous de manière plus contemporaine.
On se retrouve alors face à quelques incunables, inclassables
Lacunes comprises, pictogrammes et autres graffiti modernes
Lis tes ratures et autres grammaires anciennes,
En un mot contre écriture, « d’hier aux griffes » à aujourd’hui.
Des souvenirs de cahiers d’école et de quelques lignes supplémentaires
De vitre embuée et d’un geste machinal
Au revers de l’envers se découvrent
Traçant le paysage,
Transportant le corps,
Occupant le temps,
Imitant le bruissement du vent,
D’une couleur graphite à peine estompée.
Jouant avec la marge,
Recouvrant la vue de quelques roseaux
Se pliant sous le poids des plumes,
Suppliant sous le poids des ans,
Sans chercher à rompre avec la tradition
Accrochant une dernière fois le regard suspendu à ce mur
Déjouant notre mémoire délabrée
Cherchant l’Abécédaire des origines
Jusqu'à ce que la peinture cède le pas à l’écriture.
Empreinte carbone 16 décembre 2020
À l’heure de la Covid, il est temps de revenir sur cette empreinte, non pas celle à la mesure des gaz à effet de serre, mais plutôt d’une technique que j’ai élaborée en juin 1996, « écriture typée »
Elle fait écho aux papiers carbones inventés en 1806 par Ralph Wedgwood qui dépose un brevet pour son « Stylographic Writer ». Par ailleurs le nom nous rappelle le Carbone 14 qui permet d’établir une nouvelle échelle de datation qui démarre en 1950, d’où : before present , étrange miroir à l’heure où l’on tente d’imaginer l’après Covid 19.
Cette technique a été largement utilisée pour les gravures du 1 % artistique de la médiathèque de la Côte-Saint-André et de Saint-Siméon de Bressieux, (Isère) par le collectif TALK*.
Baptisée méthode Akarbone par Thierry Laverge qui l’exploite à partir des années 2015 après avoir été initié par l’expérience du collectif TALK. Une première mention écrite apparait lors de son exposition « les cris du signe » (page 26-sur calameo) au centre d’art de la ville de Six-Fours à la maison du cygne sous le nom méthode carbone puis méthode AKarbone avec les initiales AK au début, du nom de son inventeur Agnan Kroichvili.
Nous retrouvons là une technique comparable à la technique de duplication du papier carbone, ancêtre du photocopieur, qui tire son origine pour moi au cours de recherche généalogique et la volonté de vouloir retranscrire des actes et des signatures et cela dès 1995. Nous pouvons également faire le rapprochement du rendu avec les sinopia (dessins préparatoires d'une fresque) ou le poncif,(calque à petits trous) qui permet là aussi un transfert .
L’écriture ou la contre-écriture des plus présentes dans ma création, côtoie les bientôt 2000 petits bonhommes de l’an 2000, avec diverses expériences de multiplication de ceux-ci sous forme de pochoirs, de tampons, qui nous conduisent indubitablement à la duplication.
Au départ, c’est la pression de l’outil exercée sur un papier absorbant imbibé d’encre de chine posé sur le support choisi qui permet le transfert d'encre, de la même manière que les encres des rouleaux des machines à écrire servent à la reproduction des lettres suite à la frappe de celles-ci. Un travail de 1993 est racinaire lorsque après avoir enduit le papier d’une couverte à l’acrylique, puis en avoir inscrit des signes, une fois la surface lavée, seuls demeurent alors ceux-ci par le séchage plus rapide du à la pression exercée.
Le premier temps en 1996 précisément le 5 juin, après avoir imbibé un papier essuie tout et l’avoir plaqué sur une feuille, les premiers signes apparaissent tout en rondeur, le papier imbibé n’étant pas fixé, il suit le mouvement du geste écrit par pression avec un outil à graver (perdu depuis) , les deux épreuves suivantes gardent ce même mouvement et les signes se superposent.
Ce n’est que dans un second temps, en 2008, après avoir apprivoisé le support de la toile que naitra l’idée « d’écriture en aveugle » avec une exposition « par l’écrit », à Beaurepaire aux antiquités de la gare chez Gisèle Murgat.
Dès lors, je pris conscience que je prévisualisais mes écritures mentalement puisque celles-ci n'apparaissaient visibles que dans un second temps après avoir soulevé la toile qui ne subissait qu'un léger gaufrage à peine perceptible.
Le troisième temps nous conduit à la duplication sur toile par pression sur un support en relief avec un simple rouleau ou manchon de lapin imbibé au préalable de peinture particulièrement adaptée pour le travail sur les dalles funéraires et ce dès 2011.
C’est cette même méthode que nous utiliserons en 2013 et 2014 pour le 1% artistique des médiathèques, ainsi après avoir enduit des feuilles de vernis à graver, contrairement à la tradition qui consiste à graver dans cette couche de vernis protégeant la plaque de zinc pour la gravure à l’eau forte, nous avons transféré les signes par pression au dos des feuilles recouvrant le zinc préservant ainsi la surface inscrite qui apparait alors en surbrillance.
*TALK acronyme de Thierry Agnan Laverge Kroichvili