Agnan Kroichvili
Toutes les œuvres de Agnan Kroichvili
2024 Saint-Antoine l'Abbaye • 5 œuvres
Voir tout2023 Les anges florissants • 6 œuvres
Voir touttexte de présentation de l'installation des matrices dans le jardin médiéval.
Ce sont ces mêmes matrices qui ont servis pour la réalisation des toiles présentées dans la galerie
Ce travail résulte d’un long processus créatif qui nous amène à cette installation inédite en extérieur, des neuf matrices exécutées à partir des anges musiciens du triforium (XIVe siècle) que nous retrouvons dans le jardin médiéval. Elle se présente sous forme de rouleaux, en effet le film PVC utilisé d’abord comme matrice en plan horizontal retrouve alors de par la mémoire de forme lors de leu r fabrication l’état de rouleau ou colonne. Traité alors en plan vertical il évoque à la fois les tubes de verre préalables à la fabrication des vitraux, de même que le dessin réalisé à la colle à chaud en saillie évoque les baguettes de plomb liées à l’assemblage, rendant alors perceptible le dessin à défaut du son de leur instrument.
Contrairement au principe classique de gravure, le motif est traité à l’endroit et non à l’envers, en relief et non en creux, la grande toile présentée à l’accueil du musée est une « impression » réunissant ainsi les anges musiciens. Le procédé permet par frottage en effleurant la toile qui recouvre le multiglass avec un rouleau de peinture d’empreindre le relevé. Ainsi contrairement aux procédés traditionnels la matrice n’est pas enduite de peinture ou d’encre puisque recouverte par la toile qui épouse toute inscription en saillie par gaufrage. De ce fait la transparence du support n’est pas altérée offrant une seconde lecture au gré de la lumière et de l’environnement. Nous avons placé délibérément l’orgue portatif à proximité de la fontaine comme dans le tableau de l’agneau mystique des frères Van Eyck ainsi que le psaltérion dans le jardin du paradis (Paradiesgärtlein) là où l’on représente l’enfant Jésus jouant de cet instrument. C’est dans le silence du jardin et sa luxuriance que nous laissons percevoir à portée de vue, du ciel vers la terre, leur présence, une invitation à lever les yeux là où ils sont, un instant éphémère, fragile, le temps qu’un ange passe, le temps de nous surprendre et de suspendre le temps.
Une réalité augmentée de manière contemporaine, rouleaux sertis d’une bordure de bois comme un banchage, lestés de sable et d’ardoise les arrimant au sol avant un prochain envol, le temps que le sable s’écoule et devienne grain de sable comme celui de nos châteaux d’antan d’enfance tracés à la craies sur nos ardoises, le temps de l’insouciance.
Notre mer 2020-2022 • 10 œuvres
Voir toutAprès la galerie "Les argonautes" il y a trente ans
Nous aurions pu en rester là,
Les ans passèrent
Et de nouveau nos pas se croisèrent,
avec Philippe, Daniel, Paul et les autres
Rafraichissant la mémoire
Évoquant le passé.
En une seule histoire
Sur les routes de France
Il ne nous en fallait pas plus à nos yeux pour y répondre
Ne cherchez plus,
Nous revoilà ainsi
Revenus au point zéro... Il nous reste le cœur à marée basse, l’âme ère et de rajouter la mer rejette les coquillages, coquilles vides, monnaies d’échanges, des mots nait l’échange... l’avant et l’après Covid 19
et des vagues qui se succèdent, vagues d’attentats, vagues épidémiques, vagues de chaleur, déferlante, rouleau, ressac et un monde de plus en plus vague , vague à l'âme mère.
2022 La boucle est bouclée Cluny • 5 œuvres
Voir toutC’est parce qu’il est toujours difficile de dimensionner en trois ou quatre lignes ce qui nous a amené jusqu’ici à Cluny tant les chemins sont nombreux que nous vous invitons à venir partager de plus amples connaissances, avec Ava, Johannes, Étienne aussi et ses élèves et bien d’autres Des écrits et des dessins gravés au cœur de cette abbaye et d’autres, clunisiennes ou non, relevés et transfigurés en peinture, de mémoire de pierre, nous n’avons jamais vu ça…
2020 À la une, Fonds d'urgence Covid • 9 œuvres
Voir tout2015-2024 Dalles funéraires à travers temps • 13 œuvres
Voir tout-Église de Saint-Croix en Bresse (Saône et Loire)
-Abbaye Saint-Claude (Jura)
-Prieuré Saint-Cosme - Demeure de Ronsard -La Riche (Indre et Loire)
-Abbaye Saint-Antoine (Isère)
-Cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin)
-Cathédrale Saint-Maurice (Vienne-Isère)
-Église Sainte-Colombe (Isère)
-abbaye de Montmajour (Bouches-du-Rhône)
-château de Tarsacon (Bouches-du-Rhône)
2019 "De Mille en mille, pierres étoilées" Millénaire de l'abbaye Saint-Philibert de Tournus • 12 œuvres
Voir tout2018-Etc... cathédrale de Vienne • 12 œuvres
Voir tout6h30
L’idée est pourtant simple au départ,
Après ma participation à l’exposition
« Archéologie d’une abbaye de femmes » Musée de Vienne,
Au cloître Saint-André-Le-Bas,
Je fus appelé à relever une première pierre,
En l’église de Sainte-Colombe, Hyseut d’Olliergues †1294,
Puis une deuxième en la cathédrale Saint-Maurice,
L’évêque dont on ne connait pas le nom.
Enfin dans les réserves du musée,
Ce fut le tour,
D’une troisième pierre mise à l’écart du temps, un autre anonyme.
L’objectif, mettre en valeur, ce type de patrimoine,
Bien souvent piétiné et ignoré,
Avec en germination, un premier rendez-vous imaginé,
Pour les Journées Européennes du Patrimoine. #JEP2018
Pour apprécier,
À la fois, la possibilité et la visibilité
De ce qui apparait dès lors, comme une installation éphémère,
Nous nous rendîmes sur place, en la cathédrale.
Plutôt que sur des grilles métalliques, froides, pour l’accrochage
Des réalisations sur toiles de leur motif libéré de son lourd support,
La frise au-dessus du banc presbytéral dans l’abside où demeure la cathèdre,
En appelait une autre, toute trouvée,
Comme une seconde convocation,
Une assemblée d’évêques, douze évêques alors
Et le siège vide au centre.
Un temps nous les imaginions cent vingt,
Comme au temps du concile de 1312,
Une autre citation, celle à l’œuvre de Vialla à l’extérieur, supplémentaire
Par les couleurs complémentaires.
L’idée, si soudaine et si vive,
Nous confortait dans l’idée
D’amplifier, ce qui pouvait apparaitre au début,
Comme un simple écriteau de bienvenue à l’Histoire, à l’entrée
À coïncider avec l’événement La Nuit des Églises, en accueil,
Comme point de départ à cette répétition.
Ce jour d’aujourd’hui fut choisi, le dernier pour ce faire,
Laissant le temps de la réalisation et de remplir les dernières formalités d’usage.
Nous étions alors le 21 juin, au solstice de l’été.
Bouchée double, voir triple,
Pour se mettre à l’œuvre
Et répondre à l’appel,
Dans les temps et même un peu avant,
Puisqu’au jour J du départ de cette semaine,
Nous étions prêts.
Bien loin de moi d’imaginer la sentence,
Sans appel, ni rendez-vous,
Un mur d’incompréhension,
Un silence de cathédrale,
#Ilyavaitpourtantdelabeautesousvospieds
À la hauteur de nos yeux
Qui ne demandait qu’à s’élever.
L’hymne du jour, le seigneur passe…
Ouvriras-tu ? Entendras-tu ? Éteindras-tu ? Entreras-tu ? Oseras-tu ? Attendras-tu ?
2016-2017-2018 Cathédrale de Strasbourg Trait d'archéologie, attrait du temps Pierre(s) d'appel • 26 œuvres
Voir tout2015-Millénaire de la cathédrale de Strasbourg
Pierre d’appel 24/02/2015 6h
Pierre d’appel,
Pierre d’ancrage, pierre d’achoppement,
Goethe la pressentit, en vain
Il ne la trouva point
Mais l’idée fit son chemin
Et d’un trait, d’Erwin
Exécuta plus que son portrait.
Ainsi celui qui façonna pour une grande part dans son dessein,
Pierre à pierre, ce que l’on connait aujourd’hui de la Cathédrale
Garde son nom transcrit avec les siens
Sur ce qui ceint et soutient par ses contreforts l’édifice,
De Strasbourg, dans sa partie Nord.
Nous nous retrouvons ainsi pour ce millénaire
Au pied de ce mur appareillé,
Pareil à un arbre et son tronc gravé
Pour ce qui semble déjà une éternité.
Pierre funéraire, dite dalle,
Pierre de dédicace, pierre d’autel,
Il n’est pas rare d’en trouver en de tels lieux,
Mais, nous avons là plusieurs pierres angulaires superposées
Étayant ce court instant de la vie d’un bâtisseur.
Husa, sa femme, Johannes, son fils,
Lui, Erwin inscrit entre eux deux,
Tous solidement arrimés à ce formidable vaisseau de pierre,
Au plus froid de sa façade, à tout vent,
Dans cette cour dite des cadavres,
Et non des miracles.
A charge pour nous, d’en relever l’épitaphe
Marquée par une pointe de fer et son sillon tracé
Dans l’épiderme de grès rose
Dont le temps a laissé ses rides.
Il n’en fallait pas plus, pour que l’on s’y attarde.
Semblable à une borne, pour qui fait le détour,
Elle signale le chemin jusqu’au ras du sol
Pour ceux qui voulaient gagner le ciel.
C’est au pied du mur que l’on voit le génie humain.
2014-De pierre en pierre musée archéologique de Dijon • 23 œuvres
Voir toutSur Calaméo : read/000361504a1bed88b2100
Entre art contemporain et préoccupation patrimoniale
L'année 2014 est marquée au musée archéologique de Dijon par une manifestation qui sort de l'ordinaire. Avec cette exposition consacrée au travail d'Agnan KROICHVILI, les frontières traditionnelles entre art contemporain et patrimoine historique sont moins hermétiques que d’ordinaire. L'artiste sait ce qu'il doit à l'empreinte multiséculaire et le souvenir du défunt se voit transcendé par le truchement des techniques du plasticien. Ce mariage heureux, comme dans un respect mutuel, une complicité bienveillante, engendre une expression plastique qui ne cesse de surprendre en nous donnant à voir autrement, en explicitant une iconographie jusqu'alors demeurée obscure.
L'homme, Agnan KROICHVILI, a derrière lui un riche parcours. Archéologue de terrain, doué dans l'analyse des sites à stratigraphie complexe, il fouille à Chalon-sur-Saône, puis plus longuement à Lyon et à Saint-Romain-en Gal. Sa curiosité, son goût de l'absolu et sa quête d'une vérité qu'il cherche éperdument, tranchent dans un cénacle où il est préférable de se borner à suivre la ligne commune. Aussi, peut-être incompris, il s'ouvre de plus en plus à l'Art et aux créations plastiques qui lui apportent une formidable opportunité à s'exprimer sans tabou, ni révérence.
En s'intéressant aux pierres tombales du musée archéologique de Dijon, il perpétue son goût pour la trace du passé. Près de quatre-vingt-dix plates tombes sont conservées dans les réserves, souvent fragmentaires et incomplètes. Il fait un relevé appliqué grandeur nature d'une trentaine d'entre elles. Il épie le détail vestimentaire, il comprend et met en exergue l'épitaphe du défunt, le nommant par son petit nom, marque d'une intimité d'heures passées en compagnie de ces Dijonnais dont il comprend, parfois mieux que le conservateur, la valeur sociale ou religieuse.
L'ampleur de son travail plastique est assez considérable. Agnan KROICHVILI développe sont art de "copiste" dans les matériaux les plus divers : toiles peintes ou écrues, multiglass, plaques de zinc, en passant par de nombreuses étapes empruntées au monde de la gravure ou de l'imprimerie (papier kraft, carton plume, macules, …). Dessin au trait, fidèle au modèle ou ajout de nuances colorées comme pour donner un supplément d'âme aux défunts, aux couples notamment ; autant d’expressions à la fois sensibles et fortes.
Si ces techniques Agnan KROICHVILI les redécouvre, les fait évoluer par rapport à ces premières réalisations en terres du Jura voisin, il réserve pour Dijon deux aspects inédits de son art que nous avons eu plaisir à encourager. C'est d'abord dans le dortoir des Bénédictins, une grande fresque sur toile écrue (8 m x 2,50 m), rassemblant comme un portrait de famille improbable, nobles, prélats et bourgeois qu'il a "croqués" lors de ces travaux au cours des dernières années. Les hôtes dijonnais entrent ainsi en résonance avec un peuple de défunts proches : leurs frères. Par ailleurs, dans la salle romane du musée, des "citations" ponctuelles à ces empreintes donnent à voir des figurations sensibles évoquant là, un visage fantomatique inspiré du Saint-Suaire, ou ici, les bustes saisissants du Fayoum. Retour aux références historiques qui flattent l'amateur du passé.
Cette expression plastique harmonieuse a séduit nombre de partenaires qu’il nous est agréable de remercier ici : la Société des Amis de musées de Dijon et les Amis d’Agnan qui ont participé financièrement à l’impression de ce journal d’exposition et Guillaume Grillon, qui donne ici des éclairages précieux sur notre collection de pierres tombales. Sa thèse soutenue récemment, intitulée de manière très évocatrice : « L’ultime message », apporte une somme de connaissances dont nous tentons de transmettre ici quelques éléments-clefs. Aussi, c'est avec un plaisir non dissimulé que nous vous accueillions cette année encore au musée archéologique de Dijon.
Bonne visite, bon voyage.
Christian VERNOU, Conservateur en chef du musée archéologique de Dijon.
les 13 musée archéologique de Dijon,série pour l'exposition du musée archéologique de Dijon d'après les dalles funéraires de la cathédrale St bénigne en mémoire des douze moines et de l'abbé Bernon partis fonder l'abbaye de Cluny et bien sûr en écho à la cène