MARCED VIII (2023) Sculpture par Konrad Ziolkowski

Le dernier des huit Marced. J'ai décidé d'utiliser des patines blanches et bleutées brillantes, que j'ai essayé d'intégrer à la décoloration du socle en marbre.

L'IDÉE PRINCIPALE DE LA SCULPTURE MARCED :
MARCED regarde sa main avec surprise, il est très choqué car c'est comme si c'était la première fois qu'il voyait une main vivante, une main dans laquelle coule du vrai sang. Un doigt bouge, l'un, l'autre, toute la main. Marced a peur parce qu'il a réalisé que c'est sa main et qu'il peut la bouger lui-même, que la main fait ce qu'il demande donc c'est bien la sienne.
MARCED dans « sa » vie est indestructible, immortel, possède une armure dorée avec de belles décorations, une grande épée et un fusil puissant avec une lunette de visée. Il peut sauter haut, courir avec accélération, tirer depuis un char, un avion. MARCED, dans sa « vie préférée », a une voiture ultra rapide, il en possède beaucoup. MARCED n'a pas peur des risques il ne se lasse jamais, il n'a pas peur de la mort car il renaîtra autant de fois qu'il le voudra. MARCED n'a jamais ressenti de douleur et n'a peur de rien, la seule chose dont MARCED a peur maintenant, c'est de sa propre main. Il en a peur car il est vivant et réel et le sang y coule. Il a oublié son corps depuis longtemps, il n’en avait besoin pour rien depuis longtemps. Son corps a été reconstruit, divisé en de nombreuses vies différentes, il a commencé à se diviser entre le monde réel et son monde « préféré ». Il se situe à la frontière, dans une véritable conscience, et entre dans la multidirectionnalité de la fiction.
J'ai l'impression que parfois nous sommes tous surpris d'être en vie, que du vrai sang coule en nous, que nous puissions diriger notre propre vie et que d'autres nous entourent, que nous puissions mourir, parfois sans laisser de trace. Quand la frontière entre la réalité et la vie disparaît, quand, comme une drogue, vous aspirez facilement et devenez artificiellement celui que vous voulez être, en oubliant votre réalité vivante.
Je serais hypocrite de décrire MARCED sans me regarder, c'était un peu mes plaisirs, m'évader ailleurs pour oublier la gravité et le caractère jetable de ma propre vie, honnêtement, je m'ennuyais souvent de la réalité, un peu aussi peu de couleur ici. Des moments plus ou moins longs dans une autre réalité virtuelle…. Heureusement, aujourd'hui, je suis bien vivant. La vraie vie s'est révélée plus intéressante parce que maintenant c'est moi qui y crée des fictions et non l'inverse.

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