Jérôme Bergami est un photographe et écrivain, aventurier et conférencier français d'origine bretonne et italienne, né en 1974 en banlieue parisienne. Après des études de Lettres Modernes, il part vivre en Bretagne où il étudie la langue bretonne et la civilisation celtique. Il collabore à différents journaux, intègre un cercle poétique, donne des récitals dans le Finistère et se fait chroniqueur radio en langue bretonne. Durant dix ans, il va entreprendre un long et patient travail de reconquête de ses racines, de son identité.
A partir de 2003, il multiplie les expériences de voyages et d'écritures à travers le monde. En 2007, il publie un premier roman, J'aimerais tant rebrousser chemin, puis en 2009, un deuxième, L'imposteur d'Alexandrie. Tour à tour enseignant en Egypte, saisonnier, employé de sex-shop, agent mortuaire, aide-soignant, il cherche, par ce parcours insolite, à toucher au plus près les axes clés de l’existence humaine : l’éducation, la sexualité, la maladie, la vieillesse, la mort, la terre nourricière. En parallèle, voyages et écriture se poursuivent : Kosovo, Albanie, Russie, Mongolie, Chine, Inde, Bangladesh, Laos, Guyane.
En 2013, il créé avec son épouse l'association La Terre en Marche, action à la fois culturelle, photographique, littéraire, pédagogique et sportive menée en réponse aux enjeux majeurs qui bouleversent nos sociétés contemporaines. Cette action les amène à prendre la route exclusivement à pied à la rencontre des peuples et des cultures.
La photo vient se greffer naturellement à son travail d'écriture, en 2014, lors de la première expédition réalisée le long de la route de la Soie, 6000 km à pied de Venise jusqu'aux portes de la Chine. Elle s’impose comme un moyen d’expression singulier et irréductiblement complémentaire.
L'approche photographique de Jérôme Bergami est à l'image de sa démarche littéraire : iconoclaste, parfois subversive. L'une et l'autre abordent la question de l’Homme et des trois Liens : le lien à notre identité, le lien à la terre, le lien à l’univers.
Jérôme Bergami va développer le concept de l'Artrine. Il devient photographe du refuge : corps et âme, terre et ciel, questionnant sans trêve notre humanité dans ses angoisses existentielles et ses élans d’espérance à partir des trous de latrines qui surgissent le long des routes. Il travaille sur la figure du trou, de la faille, de la fente. "Je suis né troué", écrivait le poète Henri Michaux. L'artiste montre le manque, l'absence qui est en nous, sources de nos tourments.
Les séries de latrines qu'il expose proviennent d'Asie centrale et d'Afrique de l'Est. Elles figurent un art primitif, rupestre, totémique qui dans un double mouvement d'attraction et de répulsion engendre mystère et poésie. L'univers qu'elles forment est autant métaphysique que plastique, visuel qu'intérieur et leur force vient de ce qu'elles convoquent avec une égale intensité l'émotion et l'intellect, l'irrationnel et la contemplation.
Jérôme Bergami vit à Avignon (France).