Jean-Michel Correia
Découvrez les œuvres d'art contemporain de Jean-Michel Correia, parcourez les œuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains canadiens. Domaines artistiques: Peinture, Sculpture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2015 (Pays d'origine Canada). Achetez les dernières œuvres de Jean-Michel Correia sur ArtMajeur: Découvrez de superbes œuvres par l'artiste contemporain Jean-Michel Correia. Parcourez ses œuvres d'art, achetez des œuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
Dernières Œuvres • 11 œuvres
Voir toutReconnaissance
Les travaux de l'artiste ont été remarqués par la rédaction
Biographie
-
Nationalité:
CANADA
- Date de naissance : date inconnue
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Canadiens
Evénements artistiques en cours et à venir
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur ArtMajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Jean-Michel Correia
Braconnier Urbain
Title 1 Barconnier Urbain
Title 2
Text 1 Text 2
22 mars 2015
Par Jean-Michel Correia, directeur de la galerie du théâtre-Magog-art contemporain.
«Les affiches lacérées, expression désinvolte d'une poésie collective, traînent après elles le sable des boulevards, toute une ambiance de jeux de cirque et de loterie.». Jacques Villeglé1
« Braconnier urbain… »
Inaugurale, le geste de Jean Martin (Raven) de se saisir d’affiches de la ville et de les déclarer à part entière sans autre forme de procès que de les resituer d’un contexte à un autre, en particulier de la rue à l’espace galerie.
S’il ne s’agit pas ici de déplacer la démarche de Jean Martin (Raven) sous l’autorité tutélaire des inventeurs du nouveau réalisme, il est toutefois question de la caractériser à l’ordre d’une dualité qui lui est familière. Au regard, tout d’abord, d’une réflexion sur le collage en art actuel. Jean Martin (Raven) s’est très vite rendu compte que ce qu’il voulait faire, c’est d’avoir une prise sur le réel du quotidien dans un rapport d’improvisation avec la forme. Son désir de spontanéité se fait avec facilité et d’une rapidité surprenante dans ses chasses nocturnes.
L’artiste a jeté son dévolu sur la ville, et ce braconnier urbain est à l’affut de toutes les images collées sur les murs. Tous ces messages vont se retrouver inscrits dans son processus de travail, il se les approprie avec rigueur et il ne lui reste plus qu’à les entrelacer sur la surface.
En fondant sa démarche sur la question du message, un jeu d’échanges permanents entre texte et slogan, entre la plasticité et la matrice, l’art de Jean Martin (Raven) s’applique à déterminer la révélation d’une composition essentielle, voire primitive.
Ces affiches, souvent arrachées en couches épaisses ont pour lui une portée historique et sociale de notre territoire urbain. Après les avoir collectées, Jean Martin les découpe et les recolle. Il les recompose, les superpose, les recadre, les graffite et les maroufles sur différents supports, sans cesse à la recherche d’un processus de dialogue par l’image afin de faire apparaitre de nouvelles narrations. Un entrelacs de symboles sociopolitiques et culturels, véritable mémoire collective de notre société. Malgré l’illisibilité de certains signes, le regardant cherche à établir des correspondances de lettres et de mots. Sous les strates, des images sous-jacentes s’imposent comme de vieux souvenirs confus de notre mémoire.
« Je revendique l’histoire de l’art en m’appuyant sur le mouvement des nouveaux réalistes en France, Raymond Hains2 et Jacques Villeglé qui dès les années soixante ont mis de l’avant cette pratique, j’en suis le prolongement et j’en assume la filiation » déclare Jean Martin, qui défie l’observateur dans ses notions de perspective et de sens commun, lui offrant un commentaire parfois moqueur, mais toujours lucide sur le monde de l’image et de la publicité.
Dans « Au-delà », une œuvre de 2013, nous n’y voyons pas uniquement un simple assemblage d’affiches reconstituées, c’est une prise de position sur l’histoire de l’art du XXe. Jean Martin brouille les pistes et nous transporte. L’artiste confronte un reste d’une affiche de Tom Wesselmann3 avec un message Pop art4. Mais dans cette approche, il affirme son choix esthétique: quand les artistes du nouveau réalisme ont intégré à leurs œuvres les matériaux, les déchets, et les rebuts de la ville moderne. Je précise mon propos sur l’œuvre de Raymond Hains qui, dès 1949, collecte les affiches lacérées qui ornent les murs de Paris, à la manière d’un archéologue-archiviste, ainsi que Jacques Villeglé. Mais là aussi «Raven » redéfini les contours de ses actions en s’attachant à l’évidence dans une nouvelle modernité. Nous sommes au XXI siècle et l’histoire se perpétue, Jacques Villeglé ne se revendique pas comme le concepteur d'un nouveau ready-made5 à la manière de Marcel Duchamp6 afin de promouvoir l'objet trouvé ou récupéré, en l'occurrence les affiches, au rang d'œuvre d'art. Ici Raven transcende le collage ou déchirage avec haute précision. Par les évocations au Pop art, mêlées de subtiles images de l’artiste Française Orlan7 (prêtresse du Body art8); il nous donne à voir un travail précieux, d’une archéologie contemporaine. Force est de reconnaitre qu' il y a chez Jean Martin (Raven) un principe récurrent de mise en contexte du message, qui laisse voir son engagement dans sa production artistique. Ainsi, l’œuvre d’art procède-t-elle chez lui tout à la fois de la manifestation d’une idée et d’une entreprise supérieure de réification; toutes deux conduites en vue d’une prise de conscience du pouvoir de l’image, et de sa manipulation.
1Jacques Villeglé né le 27 mars 1926 à Quimper, est un plasticien et un peintre français. Membre du groupe des Nouveaux Réalistes.
2Raymond Hains est un artiste plasticien français, né à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) le 9 novembre 1926 et décédé à Paris le 28 octobre 2005. Membre du groupe des Nouveaux Réalistes.
3TomWesselmann né le 23 février 1931 à Cincinnati (Ohio) et mort le 17 décembre 2004 à New York, est un peintre américain, et avec Roy Lichtenstein et Andy Warhol, l'un des représentants les plus connus du mouvement américain du Pop Art.
4Pop art est un ensemble d'artistes qui trouve son origine en Grande-Bretagne au milieu des années 1950, sous l'impulsion de Richard Hamilton et d'Eduardo HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Eduardo_Paolozzi"Paolozzi. À la fin des années 1950, le pop art américain émerge avec des artistes tels que : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist.
5Ready-made est un objet manufacturé récupéré par un artiste qui en détourne le sens (en l'occurrence la fonction utilitaire) en le présentant dans un lieu culturel afin de lui conférer le statut d'œuvre d'art
6Marcel Duchamp Inventeur des ready-made, sa démarche artistique exerce une influence majeure sur les différents courants de l'art contemporain.
7Orlan est une artiste s'exprimant à travers différents supports : peinture, sculpture, installations, performance, photographie, images numériques, biotechnologies. C'est une des artistes françaises de l'art corporel les plus connues du grand public en France et à l'étranger. Son œuvre se situe dans divers contextes provocateurs, légitimée par son engagement personnel
8Body art ou l'art corporel, en anglais body art, est un ensemble de pratiques artistiques effectuées sur ou avec le corps humain.
Notes biographiques : Jean Martin surnommé Raven est né en 1951 à Casablanca, au Maroc. Après un diplôme à Concordia Université (BFA) et à l’Institut des Beaux-Arts Villa Maria, il fait un stage à l’atelier GRAFF. Récipiendaire en 1988 du premier prix Duchamp-Villon, Jean Martin (Raven) a déjà à son actif, plus d’une cinquantaine d’expositions de groupe et une dizaine d’expositions solos dans des lieux prestigieux tels que la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce et la Maison de la culture Côte-des-Neiges. Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections publiques et privées au Canada. Jean Martin (Raven) est représenté par, la Galerie du théâtre-Magog-art contemporain.
Des moments inespérés
Si d’après Kandinsky, « le contenu de la peinture est la peinture », en d’autres
termes, la somme de ses constituants, on serait tenté de croire résolue une des questions fondamentale générée par l’acte pictural. Pourtant, mise entre parenthèse la problématique formelle et programmée du Minimalisme, aucune œuvre ne saurai se borner à tel constat. A fortiori, c’est ici le cas, lorsque le peintre allégorise sans remonter aux apparences, scelle de subtiles hiérarchies, procède par un système additionnel, et agit souvent par anamnèse, dans la mesure où il cultive l’érosion pariétale.
Il en est ainsi de Jean-Michel Corréia, dont l’itinéraire anti-littéral, davantage tourné vers les affects que vers l’analyse, délivre une autre conscience de l’image, en ce qu’il conjugue la surface-couleur à l’aventure de l’objet. De l’objet déchu s’entend, du moins de certains fragments détournés de leur finalité, ensuite innervés sur des supports carrés en pulpe de coton en vue de recréer de « nouveaux territoires ».
Par ailleurs doté d’un tour de main particulièrement affiné, fruit du legs paternel,
et d’une intuition tactile en adéquation avec son évaluation mentale, Corréia veille scrupuleusement à chaque phrase d’élaboration de son langage : la fabrication de l’encadrement, de la trame, le choix des matières à recycler, des couleurs, l’ensemble de ces éléments s’avérant consubstantiels de la signification du tableau.
Sans champ opératoire maintenant posé, adossé aux proportions du nombre
d’or, c’est –à-dire au strict ordonnancement de ses vantaux individuels, sinon compartimentés pour les compositions sur toile, il partage les préceptes de LE CORBUSIER : « L'architecture est au-au-delà des utilitaires, c’est avec des matériaux bruts, établir des rapports émouvants ».
Alors d’abord sur des papiers humides passés au tamis et sertis au carré-la
figure idéale du Suprématisme-il assemble au cœur des ses étendues
texturielles légèrement creusées à dessein, toute sortes de substances : bribes
de bois, de métal, de carton, de textes, de fils de laiton, dont il dose les relations
harmoniques, en induisant une chaîne de décalages, de superpositions, de qui
nouent les tensions nécessaires à l’équilibre de l’œuvre, et instaurent une
présence. Au gré de cette mosaïque de collage nimbée de nuances
chromatiques, de froissements, de tassements et de reliefs discrets, circule une
insinuante vitalité organique, où prévalent sobriété structurelle et retenue dans la
générosité, en convolant avec la charge intérieure du rendu. Et dans ces
périmètres de temps à autre connotés par des clins d’œil à l’histoire de l’art la
plus récente, l’artiste ne délègue rien d’approximatif, car même s’il ne cède pas
aux appels de la géométrie orthodoxe, il s’appuie sur des assises de la pensée
construite.
Sur un versant mitoyen, les grands formats à l’acrylique sur toile tissées de
poudres et d’oxydes travaillés alternativement, profilent les mêmes fenêtres toujours découpées en carrés ou en rectangle interdépendants, mais plus amples et contigües, accolées et étagées comme des damiers, occasionnellement ourlées de bandes de couleurs vives sur les marges, émaillées de grattages et de biffures, de marbrures et de plages orogéniques ; espaces érodés où s’interpénètrent toutes les instances de l’imagination et de la peau de la pulpe qui accueille l’objet, mais les cadastres rêches et burinés de la peinture, qui déclinent la totalité de leurs pouvoirs, en renvoyant à ces murs fatigués et corrodés par l’usure des jours.
Cohérente et surveillée, l’œuvre secrète et rigoureuse de Jean-Michel Correia,
cette délicate « musique des sens », n’en finit pas de nous ménager des
moments inespérés.
Gérard Xuriguera.
Critique d’art.
Catalogue de la Foire d’art contemporain de Séoul 2004 KIAF.
Gérard Xuriguera met son énergie, sa plume et sa vie au service de l'art. Tour à tour et simultanément critique et historien de l'art, écrivain et commissaire d'expositions, complice des créateurs et en marge de l'Institution, il a croisé depuis les années 1970 les plus grands artistes internationaux contemporains. Sa trajectoire et ses prises de position souvent polémiques en ont fait un personnage hors norme de la sphère artistique. Plein de séduction, d'humour et parfois de colère, il nous guide à travers ses souvenirs dans l'intimité de la vie artistique et donne son point de vue amusé, bienveillant ou caustique sur les acteurs de ce vaste jeu de rôles. Dans cet ouvrage magnifique, témoignage sensible d'une passion sincère, Gérard Xuriguera, poussé par Nathalie Cottin dans ses ultimes retranchements, se révèle entièrement dans un propos libre, fidèle à ce mélange de chaleur, de simplicité et de style qui est la signature de cet homme de l'Art.

Avis et commentaires





