Ajouté le 9 mars 2021
Procédés photographiques dits « anciens »
Entre 1890 et 1910, la photographie connaît un mouvement international de grande ampleur qui renouvelle le débat esthétique. L’histoire a retenu ce mouvement sous le nom de : photographie pictorialiste. Elle se caractérise par le rejet des conventions réalistes et par le travail d’interprétation sur les rendus et matières des supports photographiques (introduction de nouveaux procédés dont la gomme bichromatée) qui ont pour but de donner aux photographies toute les nuances d’une oeuvre picturale.
En France, de 1895 à 1920, des oeuvres remarquables sont crées par Demachy et Puyo. Mais c’est principalement aux Etats-Unis, au début du siècle, sous l’influence du mouvement pictorialiste que la photographie est reconnue comme un art à part entière. En col-
-laboration avec Steichen, Alfred Stieglitz y joue un rôle prépondérant à travers la revue « Camera work ». Chaque numéro consacré à un
photographe pictorialiste, reproduit également des articles et oeuvres d’art signés Rodin, Matisse, Cézanne, Brancusi, Picasso, Braque, Picabia, que Stieglitz défend dan ses fameuses galeries New-Yorkaises. L’influence de « Camera work », lieu d’échange de l’avant-garde européenne en Amérique, sera immense dans le monde artistique et photographique et abordera la relation de la photographie à l’Art moderne.
En Europe, ce sont avant tout les collectionneurs qui ont fait découvrir la photographie à un plus vaste public ( techniques anciennes : gomme bichromatée, tirage au charbon, platinotypie, bromoil).
Pour résumer le procédé à la gomme bichromatée, procédé complexe, on part d’une photographie, (N& Bl ou couleur) reproduite sur un grand film négatif, toujours N& Bl de la taille de l’image que l’on désire obtenir. Après encollage du papier d’aquarelle ( choix du papier important pour le rendu final), sensibilisation avec du bichromate de potassium, on introduit la gomme arabique et les pigments (poudre ,
aquarelle, gouache). On étend la mixture à l’aide d’un pinceau, séchage à l’ombre, puis exposition à la lumière ou sous des lampes UV
à travers le film négatif, le temps de pose restant à déterminer, variable suivant le négatif, la couleur employée, la texture du papier d’aquarelle. Ce temps peut aller jusqu’à une heure voire plus suivant le type de lumière employé. Le papier est alors dépouillé dans l’eau temps de dépouillement variable pouvant durer deux heures).
Le travail de manipulation demande environ cinq heures et pour réussir une épreuve, il faut parfois une semaine et quelque fois plus, suivant le nombre d’opérations.
Chaque photographie est à traiter différemment. Du fait de son maniement délicat et aléatoire, vu les réactions des pigments à la lumière
les variations suivant les teintes employées, réactions chimiques avec le sensibilisateur, le résultat obtenu est une oeuvre pigmentaire UNIQUE, que l’on ne peut reproduire à l’identique.
L’intérêt de cette technique, outre qu’elle donne toute liberté d’intervention au photographe qui devient à la fois expert en papier d’aquarelle, peintre, chimiste et sculpteur au moment du dépouillement, lui donne aussi le pouvoir d’aller plus loin dans la créativité et lui
permettant de retraduire une ambiance avec une intensité accrue.Procédés photographiques dits « anciens »
Entre 1890 et 1910, la photographie connaît un mouvement international de grande ampleur qui renouvelle le débat esthétique. L’histoire a retenu ce mouvement sous le nom de : photographie pictorialiste. Elle se caractérise par le rejet des conventions réalistes et par le travail d’interprétation sur les rendus et matières des supports photographiques (introduction de nouveaux procédés dont la gomme bichromatée) qui ont pour but de donner aux photographies toute les nuances d’une oeuvre picturale.
En France, de 1895 à 1920, des oeuvres remarquables sont crées par Demachy et Puyo. Mais c’est principalement aux Etats-Unis, au début du siècle, sous l’influence du mouvement pictorialiste que la photographie est reconnue comme un art à part entière. En col-
-laboration avec Steichen, Alfred Stieglitz y joue un rôle prépondérant à travers la revue « Camera work ». Chaque numéro consacré à un
photographe pictorialiste, reproduit également des articles et oeuvres d’art signés Rodin, Matisse, Cézanne, Brancusi, Picasso, Braque, Picabia, que Stieglitz défend dan ses fameuses galeries New-Yorkaises. L’influence de « Camera work », lieu d’échange de l’avant-garde européenne en Amérique, sera immense dans le monde artistique et photographique et abordera la relation de la photographie à l’Art moderne.
En Europe, ce sont avant tout les collectionneurs qui ont fait découvrir la photographie à un plus vaste public ( techniques anciennes : gomme bichromatée, tirage au charbon, platinotypie, bromoil).
Pour résumer le procédé à la gomme bichromatée, procédé complexe, on part d’une photographie, (N& Bl ou couleur) reproduite sur un grand film négatif, toujours N& Bl de la taille de l’image que l’on désire obtenir. Après encollage du papier d’aquarelle ( choix du papier important pour le rendu final), sensibilisation avec du bichromate de potassium, on introduit la gomme arabique et les pigments (poudre ,
aquarelle, gouache). On étend la mixture à l’aide d’un pinceau, séchage à l’ombre, puis exposition à la lumière ou sous des lampes UV
à travers le film négatif, le temps de pose restant à déterminer, variable suivant le négatif, la couleur employée, la texture du papier d’aquarelle. Ce temps peut aller jusqu’à une heure voire plus suivant le type de lumière employé. Le papier est alors dépouillé dans l’eau temps de dépouillement variable pouvant durer deux heures).
Le travail de manipulation demande environ cinq heures et pour réussir une épreuve, il faut parfois une semaine et quelque fois plus, suivant le nombre d’opérations.
Chaque photographie est à traiter différemment. Du fait de son maniement délicat et aléatoire, vu les réactions des pigments à la lumière
les variations suivant les teintes employées, réactions chimiques avec le sensibilisateur, le résultat obtenu est une oeuvre pigmentaire UNIQUE, que l’on ne peut reproduire à l’identique.
L’intérêt de cette technique, outre qu’elle donne toute liberté d’intervention au photographe qui devient à la fois expert en papier d’aquarelle, peintre, chimiste et sculpteur au moment du dépouillement, lui donne aussi le pouvoir d’aller plus loin dans la créativité et lui
permettant de retraduire une ambiance avec une intensité accrue.