Hugo Brissaud

Le choix de ces objets n'est pas issu du hasard. Je suis fils de naturaliste. Toute mon enfance, j'ai grandi dans un atelier rempli de peaux, d'ossements et d'effluves d'autres mondes. C'est de ce même atelier que proviennent les matériaux qui font de ces créations des pièces uniques. Cornes, crânes, assemblages de bois, pierres et cendre compactée forment des combinaisons libres. Je réinvestis ces matières premières pour leur donner une nouvelle apparence en quête de justesse et d'élégance dont nous devenons les libres interprètes.

Je suis souvent sans voix devant la beauté que la nature nous offre. 
J'ai toujours envie de la capturer, de la figer dans le temps comme pour la faire perdurer. La taxidermie traditionnelle permet de figer ce qui est mais n'arrive pas toujours à le sublimer. Chaque créateur s'approprie la taxidermie au regard de sa propre histoire. Selon moi, il s'agit d'apporter un regard plus ambigüe et poétique. 
Avec la taxidermie nous créons un lien direct au monde à l'échelle du réel tout en mettant en exergue le temps qui passe car nous pouvons voir un corps qui a vécu mais qui n'est plu. Ces créations viennent questionner allégoriquement la vie, la mort ainsi que notre rapport de domination à la nature et au temps.

En leur offrant un élan poétique, ces créations permettent la résurgence des ossements. Un éclat d'os peut alors devenir, visage, masque, totem ou même papillon...