Christophe Guillière
Peintre de forte expression et spontanéiste, ses oeuvres dépassent le clivage abstraction/figuration - tantôt non figuratives, elles comportent parfois des reliquats de figuration.
Artiste allergique à toute forme de système, il dit souvent que c' est la peinture qui l' emmène, et joue, dans le feu de l' action, de tous les accidents.
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Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
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L'artiste participe à des salons et foires artistiques
Biographie
Peintre de forte expression et spontanéiste, ses oeuvres dépassent le clivage abstraction/figuration - tantôt non figuratives, elles comportent parfois des reliquats de figuration.
Artiste allergique à toute forme de système, il dit souvent que c' est la peinture qui l' emmène, et joue, dans le feu de l' action, de tous les accidents.
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Nationalité:
FRANCE
- Date de naissance : 1977
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Evénements artistiques en cours et à venir
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
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Douter, mais pas trop
Je voudrais vivre comme un pauvre, mais avec beaucoup d' argent.
Picasso
Dans mes pires moments, j' en suis encore à me demander si ce que je fais présente le moindre intérêt, si je ne perds pas mon temps. Ça fait plus de trente ans que ça dure ce truc-là. Ce n' est pas constant évidemment, mais il y a toujours ce petit doute qui plane au-dessus de moi, et c' est plutôt commun à beaucoup d' artistes: c' est consubstantiel à la création; du reste c' est plutôt sain: et n' oublions pas que nous marchons sur des oeufs dans un château construit sur du sable, et inversement. Bien sûr il faut rééquilibrer la chose avec des accès de confiance en soi, il faut y croire, quitte à tomber dans l' exact opposé: la mégalomanie. En général ça ne dure pas ça non plus: il faut bien passer la porte pour sortir... tiens, ce que j' ai fait là, ça pourrait très bien tenir dans un musée, c' est plutôt bon, c' est même très bon. Mais ça c' est plutôt l' exception. Le reste du temps je ne suis pas content, pas l' impression de peindre mieux, ni de faire le moindre progrès, si tant est que le progrès ait du sens en peinture. Il faut être honnête: peindre c' est difficile, c' est de la souffrance aussi. En plus ça enferme: ça coupe du reste du monde. La peinture a ce côté horrifique, mais elle a aussi ses moments de pure magie qui n' ont pas d' équivalent ailleurs.
De la bohème à l' artiste homme d' affaires
1. Cliché
Trois heures du matin, le peintre regarde le travail accompli: une toile sur laquelle il se bat depuis plusieurs jours. Le regard un peu fou et les cheveux en désordre, il se tient sur sa chaise les deux mains en V soutenant sa tête. Ses yeux inquisiteurs balayent la toile, plongent dedans, scrutent celle-ci à tel point qu' elle pourrait se dissoudre.
Il se lève, va chercher une bouteille laissée dans un coin de l' atelier, boit directement au goulot un reste de mauvais vin. C' est l' hiver, l' atelier est glacial. Il n' a pas bonne mine le rapin, il tousse, il est malade.
C' est certainement au début du siècle; pas celui-là, l' autre...
2. Discours type répété en choeur de perroquets par des enseignants des beaux-arts
Nous n' avons plus besoin de peintres, vous comprenez. L' art d' aujourd'hui ce n' est plus la peinture: c' est fini, c' est OUT!
Depuis Duchamp et patati et patata...
(Rêve d' explosion)
3. Un artiste millionnaire du 21ème siècle
Il fait bon dans ces locaux climatisés. C' est un été torride dans la mégalopole. Les assistants travaillent et discutent, dans une légère musique de fond, peut-être La symphonie du nouveau monde. Une cinquantaine d' employés travaillent pour l' artiste, le grand manitou. Celui-ci est en train de discuter avec son ingénieur sur une nouvelle résine, pour sa sculpture: une gambas irisée et polychrome. Une production prévue à 100 exemplaires pour les galeries et les musées, plus le marchandising: 5 à 6000 en modèles plus réduits, à prix abordables. L' artiste gère sa petite entreprise comme un bon patron. Il a le sourire, il a l' air heureux. Demain, il dejeune avec le chef de l' État.
Le poisson d' avril variable
Jadis encore, on reconnaissait le poisson primo-avrilesque à des caractères bien précis qui l' isolaient invariablement de ses congénères à nageoires. Par un de ces tours de passe-passe de l' évolution, il semblerait maintenant impossible, pour le commun des mortels, de le distinguer de son espèce voisine, et pour tout dire proliférante, à moins d' avoir l' oeil exercé de l' ichtyologue confirmé. C' est une compétence que je n' ai pas, et pour moi, le poisson d' avril-mai-juin-juillet... c' est du pareil au même. J' ai bien le souvenir d' avoir pu le voir et même l' attraper, cet animal mythique; j' ai un vague souvenir qu' il était différent des autres, qu' il sortait quand même du ban. Mais là...
Peut-être un jour on va le retrouver... comme le coelacanthe qu' on croyait disparu depuis des millions d' années, quelque pêcheur va le remonter dans ses filets, c' est pas impossible. Il était tout aussi dur à avaler que le poisson d' avril variable, mais beaucoup plus amusant dans mon souvenir.
Passéiste?
Dire que je me sens comme un poisson dans le courant de mon époque serait mentir. J' ai trop connu la vie telle quelle, à cru, sans filtre, pour apprécier les réseaux sociaux et autres pilotages par smartphone. Je suis d' une génération qui a connu le temps où tout ceci n' existait pas; je me souviens que les premières connections internet étaient très rudimentaires. Aujourd' hui, des appareils connectés, de véritables ordinateurs, tiennent dans la poche arrière d' un jeans. Et ça change des choses, évidemment. Je regrette le temps où l' on avait accès à moins de contenu, mais où l' on pouvait fixer son attention pendant plus d' une demi-heure sur quelque chose. Il y avait le temps de la recherche, il fallait aller chercher le disque ou passer du temps dans les rayons d' une bibliothèque. Puis qu' est-ce que ça veut dire d' avoir accès à des millions de disques, par exemple? on les enregistre, mais on ne les écoute pas, c' est impossible. Victoire de la machine par K.O.! Je vois des gens dans la rue qui ne regardent même plus la vie qu' il y a autour d' eux. Tous connectés, mais tous séparés. Je trouve ça triste. Pareil pour les spectacles, ils ne sont même plus capables de profiter de l' instant présent, unique et qui ne reviendra pas: il faut faire une vidéo. Bon, moi-même, j' utilise un smartphone. Je m' en sers pour montrer des peintures, c' est pas l' idéal, et écrire des articles que personne n' aurait publiés autrement, et que je vous offre avec plaisir. C' est un bon outil en complément de lectures aussi. C' est assez révolutionnaire si on sait s' en servir. Mais enfin, quand même, ce n' est pas l' alpha et l' oméga de l' existence humaine.
Des nouvelles du front
Ah que c' est beau la guerre! Tant que c' est loin, tant que ça reste sur les écrans... Le grand match Poutine VS l' occident (décadent, poil aux dents!) dans les steppes d' Ukraine...
on ne sait pas trop ce qui s' y passe... En gros les russes sont des salauds, qui perdent, et les ukrainiens sont des gentils, qui vont gagner... c' est tout ce que j' ai compris. On ne va pas s' emmerder avec de l' analyse géopolitique qui va bien au-delà de nos compétences...
Faut envoyer des armes, comme on a toujours fait, sauf que là on s' en vante... bravo! Je dis BRAVO!
Il y a un type il a une gueule formidable, Prigogine il s' appelle, je crois. Il pourrait jouer dans un film, d' ailleurs IL joue dans un film...
C' est marrant, parce que la guerre en Ukraine côtoie dans les actualités la "réforme" des retraites... moi ça me fait rire...
Certains affirment que la troisième a déjà commencé. Enfin ici, dans le quartier, c' est très calme...
Trop, même...
D' autres nouvelles du front prochainement.
Simon Hantaï ou les silences rétiniens
Magnifique film d' art, visuellement très beau, sur le peintre d' origine hongroise Simon Hantaï, filmé dans son atelier de Fontainebleau au mi-temps des années soixante-dix. On y découvre ses enfants jouant de la musique, adorablement, et sa femme avec un si joli sourire. On y voit surtout travailler cet artiste étonnant, passé par différentes périodes: d' une figuration naïve à la peinture gestuelle, en passant par le surréalisme. Il raconte qu' il a laissé un jour une toile devant la porte d' André Breton, à Paris, qui l' a ensuite exposée dans sa galerie "À l' Étoile Scellée". ( Il a d' ailleurs fini par se brouiller avec Breton, qui n' acceptait pas une forme de religiosité chez lui; enfin, ce n' était pas difficile de se brouiller avec Breton... il a quasiment viré tout le monde du groupe surréaliste!)
Finalement, le travail de Simon Hantaï de la maturité est resté proche du surréalisme: il y a quelque chose du cadavre exquis dans sa technique du pliage/dépliage, une mise à distance du travail pictural, les accidents, le hasard... Ça me rend cet artiste extrêmement sympathique. De plus, il y a une charge poétique indéniable là-dedans.
Puis coupure nette, ne plus rien montrer. Le silence de l' atelier, des toiles enterrées.
C' est un chemin que je pourrais prendre.
Un long blues de septembre
Terminées les vacances. La marée des bagnoles aux heures de pointe: ça sirène, ça klaxonne, ça vroum-vroum. Me suis toujours demandé ce qui fait avancer les gens, ce qui les fait s' agiter comme ça? J' ai bien quelques reponses, mais là je ne suis pas opérationnel pour réfléchir. Je suis couché avec le chat, because ingestion hier d' eau de feu.
Impossible de peindre, ou de faire grand-chose en ce moment. Ça fait trois fois que je pose une feuille, pour me dire que je ne ferai pas mieux: ça me va un espace immaculé, vierge. J' arrive tout juste à lire, en faisant des efforts.
J' ai eu froid il y a deux jours, ça faisait longtemps! Les champignons(atomiques?) ne vont pas tarder à sortir.
Il va falloir que je me décolle de mon rocher pour aller faire des provisions de cigarettes, c' est ça de fumer dix mille clopes dans la soirée...
Il y a un type qui fait jouer de la scie circulaire dans le quartier, rrrrrrrrrrrr...
Enfin cette journée est foutue, ça en fait une de moins. On oublie le lundi et on va directement au mardi, sans toucher les vingt mille mais en évitant la prison, c' est toujours ça de pris.
Je me souviens que j' étais sur une table dehors, et qu' on a parlé, pêle-mêle, de liberté, de boutons de porte, d' écologie, de Jean-Luc Godard et de Chantal Goya... de la reine d' Angleterre aussi.
Je suis resté avec une fille, puis soudain, pfffuit! Elle a disparu.
Comme par enchantement.
Herborisation
Derrière un rideau de Casus Belli, je l' ai trouvé moi, l' arbre à gaz...
Ça pourrait peut-être vous éclairer?
...
Où comment du commentaire, du texte, donne une orientation à l' image, un sens. Ici une image poétique: Casus Belli/fleurs> arbre à gaz. On appelle ça la connotation en sémiologie, la dénotation étant le sens littéral de l' image, impossible à dégager pour ma peinture puisqu' il s' agît d' une oeuvre automatique. On peut dire que c' est une peinture, à la limite. D' ailleurs, une image est fondamentalement polysémique. J' en fais ici ce qu' elle n' est pas en propre, c' est-à-dire une illustration. Voilà pourquoi je n' aime pas donner des titres à mes peintures.
La force inégalée de l' image est aussi dans sa déconcertante facilité à être utilisée comme moyen d' oppression. Les propagandistes l' ont bien compris, dans la pub, la politique, le cinéma ou bien la presse.
▪À écouter, sur utube: Roland Barthes, entretien, les sens de l' image, Artesquieu.
Virusse
Ah! Vive la menace nucléaire! On respire. Enfin un espoir de guerre mondiale, de destruction totale de la vie sur terre.
Qu' est-ce qu' on dit?
-Merci Poutine!
Camarades! c' est le moment d' aller faire vos provisions de pastilles d' iode. Tant que c' est encore autorisé, car ils sont capables de les interdire pour effets secondaires graves. Je ne sais pas pourquoi je dis ça, une prescience sans doute.
Le Covid apu, terminé. Comme quoi, ce qui n' est pas médiatisé n' existe pas. Merci camarade Poutine, mon ami, mon frère. Je vais apprendre le russe et me mettre à la vodka, tiens!
Plus de covid, tranquille, pépère...
N' empêche que l' ennemi, c' est lui maintenant, eh oui! Faut être américain pour pouvoir envahir des pays sans avoir tout le monde sur le dos. Enfin là, l' ennemi n' est pas invisible et a de quoi faire le ménage sur toute la planète. Mais il ne le fera pas, parce que les russes sont sympas. Enfin je crois...
Sérieusement, c' est une autre focalisation médiatique, et des guerres, malheureusement, il y en a d' autres dans le monde, dont on ne parle pas. Pour effacer le virus il fallait quelque chose d' aussi gros qu' une invasion de l' Ukraine.
Les "journalistes" en font des caisses*, il faut faire trembler dans les chaumières, toujours, ça fait de l' audience et c' est très utile aux pouvoirs en place...
* selon Greenpeace, il y aurait quand même un risque pour les centrales. Évidemment, c' est déjà potentiellement dangereux en temps de paix, alors en temps de guerre...Mais bon, le nuage ne passera pas la frontière. Puis au point où l' on en est... On échappera comme ça à un deuxième quinquennat de Macron.
Primitif
Je graver ton nom partout
Je écrire tous les arbres avec un canif
Vous faire de moi un Zoulou
Je vouloir aimer vous primitif
Richard Gotainer, primitif
L' Homme n' a pas fondamentalement évolué depuis cro-magnon, c' est le même avec la puissance de feu nucléaire et la haute technologie, ce qui n' est pas spécialement rassurant. Je me demande quel vieux sénile aura la bonne idée d' appuyer sur le bouton, pour me dire, finalement, qu' ils ont quand même besoin de consommateurs, de pigeons à plumer, ce qui est rassurant.
C' était une introduction, comme ça, car je ne sais pas quoi écrire. Si, je voulais parler de l' art moderne. L' art moderne et son retour aux sources, au primitivisme.
Ça m' a toujours amusé de voir que la pointe de la modernité en peinture, je parle du 20ème siècle, est justement un retour aux sources. Comme s' il fallait finalement boucler la boucle; enfin, j' en parle comme si c' etait terminé, ce qui n' est pas impossible.
D' ailleurs, il faudrait s' entendre sur ce que c' est le primitivisme. Quand on voit la grotte Chauvet ou Lascaux, on peut constater que la stylisation du dessin, sa virtuosité, ne laissent aucun doute sur le degré d' évolution de cet homme par rapport à nous. Bon, 20 000 ans, c' est rien, dans le processus évolutif.
Je pense à Picasso, à l' art brut et plus récemment à Twombly. Par contre, c' est certainement une évolution de la société qui à permis à ces artistes de s' exprimer comme ils l' ont fait. Une société qui paradoxalement devenait technologique...
Peut-être n' y a-t-il pas de progrès en art, certains l' affirment, moi je ne sais pas. Dans mon temps, à l' échelle de ma petite vie, ça va être compliqué à réfuter.
Jamais content
Je lisais un bouquin sur le peintre américain Edward Hopper récemment. Celui-ci disait, en gros, je n' ai pas la citation exacte sous les yeux: la matière, la peinture, se plie difficilement à la volonté de l' artiste: elle résiste. Plus on accumule de couches sur un tableau, plus on risque de passer à côté de ce qu' on aurait pu faire voir plus directement, plus simplement avec moins de reprises; plus le risque est grand que le tableau soit raté.*
Je suis d' accord avec la première partie de cette citation: la matière résiste. Je l' ai compris depuis longtemps, c' est d' ailleurs un constat fondamental. C' est une des raisons qui fait que je ne suis jamais content, jamais réellement satisfait. Mais je sais aussi que c' est justement dans ce décalage que se trouve l' art, ou plus précisément la dynamique de la création: son essence accidentelle -entre autres. La déception vient que l' imagination est toujours plus forte, que j' idéalise. Mais ça, c' est mon problème, les gens n' ont pas à le savoir; du reste, comment pourraient-ils le savoir? Je vous le dis à vous, ça m' intéresserait d' avoir vos réflexions sur la volonté/résistance de la matière.
On le comprend dans le feu de l' action tout ça...
Je vous souhaite une bonne année 2022. Ça fait beaucoup de 2...
* voici la citation exacte, que je viens de retrouver: "Il n' est pas difficile de peindre une scène ou un motif. Ce qui est difficile, c' est d' exprimer un pensée par la peinture. La pensée est fluide, mais ce que vous appliquez sur la toile est concret, et cette résistance tend à diriger la pensée. Plus vous appliquez de la peinture sur la toile, plus vous perdez le contrôle de votre pensée. Je n' ai jamais réussi à peindre ce que j' avais l' intention de peindre au départ."**
**Vous pouvez constater que ce n' est pas exactement la même chose que ce que ma mémoire a pu retenir. Mais ce n' est pas grave. J' ai réussi à exprimer ce que je voulais faire passer, c' est l' essentiel. Pour ma part, je n' ai pas d' intention de départ, à part celle de peindre. J' ai réglé le problème. Parfois j' ai une vague idée, que je m' empresse aussitôt de chasser. Il ne faut pas se torturer, la peinture est déjà assez difficile comme ça.
La chute à 3h15
Ils avaient décidé de ne plus vivre,
pour ne pas mourir...
Mais ils sont morts quand même
Et l' on peut dire,
que ce fût VRAIMENT
La plus grande idée du 21 ème siècle.
Quelques idées reçues sur la création
Tout d' abord l' inspiration, qu' est-ce que c' est que ça, l' inspiration? C' est un truc qui plane au-dessus de la tête de l' artiste; si elle vient à aller faire un tour chez le voisin, on dit qu' on manque d' inspiration, et on ne fait RIEN. S' il fallait attendre l' inspiration, comme le retour des cigognes, mais tous les musées du monde seraient vides!
Dans la même idée, Il y a le vertige de la page blanche de l' écrivain. Comment peut-on concevoir, qu' un homme, dont la vie est d' écrire, se laisse ainsi emmerder par une page blanche. Je sais que c' est une image, mais enfin, quand même...
Plus sérieusement, voici ce que j' ai entendu souvent, sur la peinture de Van Gogh: "On sent son tourment, la folie dans ses tableaux". Évidemment c' est facile à dire, quand on connaît un minimum sa biographie... À ce compte-là, on pourrait dire que certains tableaux de Picasso sont l' oeuvre d' un dément; mais on ne le dit pas, car rien dans sa vie ne permet d' avancer une telle chose. D' ailleurs, c' est une erreur assez commune de projeter dans son oeuvre la personnalité de l' artiste. La chanson est rarement le chanteur. Les exemples sont innombrables.
Il y a ça, aussi: "il a pris des drogues pour faire ça, c' est sûr!". Alors ça, c' est sous-estimer la capacité de l' Homme à produire des oeuvres hallucinatoires, il n' y a pas besoin de substances psychoactives pour ça; bon, certains artistes les ont quand même expérimentées, comme on fait une expérience justement. D' ailleurs, pour ceux qui ont essayé, le résultat obtenu ne fut pas toujours probant.
Et ça: "on sent sa féminité dans sa peinture." Bien entendu, on sait par avance que c' est une femme, l' artiste. Comme si la peinture portait le sexe de celui ou celle qui l' a produite. Ce que l' on peut voir, ce sont les marqueurs culturels de l' un ou l' autre sexe, dans une oeuvre figurative. Mais si vous réunissez des peintres, hommes et femmes, et que vous leur demandez de peindre un même sujet, un objet par exemple, je vous mets au défi de dire si c' est un homme ou une femme qui a peint telle ou telle oeuvre. Du reste, on ne naît pas femme ou homme, on le devient.
Livre(3)
Un recueil de nouvelles de l' immense H.G. Wells, auteur qu' il n' est même pas la peine de présenter ici. Le récit qui donne le titre à ce recueil -le pays de aveugles- m' a plongé dans des réflexions sur la société des hommes une bonne partie de la journée. Au-delà de la qualité littéraire du texte ( j' ai lu la traduction française dans cette édition bilingue, je lis mal l' anglais; j' ai vraiment tous les défauts!), au-delà des qualités littéraires, donc, cette nouvelle est propre à susciter une foule de réflexions chez le lecteur; il y a des lectures comme ça, et là je dois dire que c' est un coup de maître, ce qui prouve le grand génie de Wells. L' intrigue est assez simple, on pourrait partir sur l' expression suivante: "Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois." L' auteur est peut-être parti simplement de cet adage pour construire son récit, mais à vrai dire, je n' en sais absolument rien.
Toute la suite de l' histoire va démontrer que cette expression est fausse, qu' au pays des aveugles, ben les borgnes ne sont pas rois!
Imaginez une vallée perdue, coupée du reste du monde, enclavée entre des chaînes de montagnes. Dans cette vallée un peuple atteint d' une maladie congénitale, où tous sont aveugles depuis des générations. Un alpiniste, un jour, qui lui voit parfaitement, chute d' une falaise et se retrouve dans la vallée. Ce héros tragique, si sûr de sa supériorité de "voyant" (et le lecteur un peu avec lui) va vite en rabattre. Effectivement, comment discuter avec des gens dont le verbe "voir" à été irrémédiablement effacé de leur langue? Quand le fait même de décrire ce que l' on voit bouscule toutes les croyances, dérange les institutions, est considéré, en fin de compte, comme de la subversion; avant de faire passer, par un mécanisme de défense de la société, du groupe, notre héros pour un esprit malade, un demeuré.
Vous voyez où cette petite nouvelle nous amène, comme ça, mine de rien. C' est vraiment du Grand art.
C' est génial.
Livre(2)
Je découvre Henri Michaux, que je ne connaissais pas bien finalement, mis à part son oeuvre graphique. Il était temps. J' ai commencé ma lecture de ce recueil en étant persuadé qu' il s' agissait d' un véritable compte-rendu de voyages, de tribus perdues que l' auteur a visitées dans les tréfonds de l' Amazonie, ou peut-être quelque part dans la Cordillère des Andes?(enfin, c' est par-là que je les aurais situées, d' instinct.) J' ai quand même fini par comprendre en constatant l' énormité des us et coutumes de ces peuplades, et aussi par les noms abracadabrantesques donnés à leurs régions, leurs ethnies. Il s' agît évidemment de pays et de tribus imaginaires, et de l' imagination, Michaux, ça, on peut dire qu' il en a! C' est vraiment savoureux. Cela dit, certaines des sociétés qu' il décrit pourraient très bien exister, et de fait elles existent maintenant, pour notre plus grand bonheur, enfin pour le mien, en tout cas. Oui, c' est vraiment charmant ce petit recueil, et très drôle souvent. Un régal, pour les amateurs d' imaginaire et de poésie.
Livre
Je suis en train de relire "l' horreur économique" de Viviane Forrester. Le constat qui est fait dans ce livre, plus de vingt ans après sa sortie (1996), est d' une actualité stupéfiante. La fusion des pouvoirs politiques et des grands groupes privés transnationaux, dans un libre marché mondialisé, livré à lui-même (et nous avec!), est aujourd'hui consommée. On le voit bien, quand par exemple un ministre fait du placement de produit, et le gouvernement à l' unisson, pour l' industrie pharmaceutique.
Viviane Forrester, dès le début de son livre, attaque très fort, avec le postulat suivant: Dans un système qui a de moins en moins besoin de travailleurs, où le marché fonctionne tout seul, comme un casino démentiel, découplé de l' économie réelle: Que fait-on de tous ces gens devenus tout à coup "superflus"? Elle va plus loin, si le régime politique est "démocratique", ça va "à peu près", mais si celui-ci devient autoritaire: Qu' est-ce qui se passe pour tous ces "non-rentables"?
Je vous laisse méditer là-dessus...
Un bruit continu
Qui sait encore, de nos jours, voir de la peinture, prendre le temps de découvrir une oeuvre, un artiste, s' émerveiller? Les véritables amateurs d' art ne furent jamais très nombreux, et ce à toutes les époques. Les sites pour artistes ne changent rien à l' affaire.
Voici une question intéressante: "est-ce qu' un monde où l' amour des arts serait ce qu' il y a de mieux partagé par tous, serait globalement un monde meilleur?" Sortez vos copies, vous avez deux heures...
Nous sommes dans des sociétés submergées par des flots incessants d' images, jusqu' à la saturation, l' hébétude. Images aussitôt annihilées par d' autres images, dans un présent despotique. Plus de sens, plus d' Histoire. Un bruit continu.
Ce contexte, entre autres, est largement défavorable à la peinture, et à tous les arts en général, et bien au-delà, est funeste pour des populations qui n' arrivent plus à fixer leur attention sur rien.
Puis l' on a accès à presque tout sur Internet, mais pour quoi faire?
De toute façon, nous sommes arrivés au bout de quelque chose. Une fin de civilisation? Sommes-nous déjà dedans? Certains le pensent. J' aurais tendance à le penser.
Calligrammes
dOrt
On
On infOs,
vOit nOs
tOut bOit
Ou On
quOi? nOn,
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LES
FONDS
D'
ROMANS
..........
d i s t a n c i a t i o n
S O C I A L E
CONCENTRATIONDUCAPITAL
.........
6 5
0 4193
540 183 2
8 541 083 27
9103 2840 174
810 454 32 85481
21 06 3278 768434 584
4 97 52 951 0 0 04 62
5 194 30 60 0404 05 09 11
5 1 005 35 7101 03 267
91 004 27 5632 864200
6 5 3857 9758
7 083 21 98
94 52 1
Troupeau de chiffres sauvages sortis de leur contexte
........
D
É
C
MASSES ABRUTIES
D
E
N
C
" ÉLITES" AU RAS DES PÂQUERETTES
Avis et commentaires




