Enfant, j’adorais la matière de la peinture : les paysages et les portraits s’engluaient gaiement. Je ressentais presque la chaleur intense, tortueuse des champs de Vincent Van Gogh dont je possédais la carte postale.
Devenue étudiante aux Beaux-Arts et à la faculté d’Arts Plastiques, l’atmosphère et la profusion expressionniste d’un Willem De Kooning ont chahuté l’esprit de mes recherches.
Aujourd’hui, j’essaie de donner à voir les infimes inflexions des nuances, tels des poissons qui dansent sur grand format. J’observe plaisamment ce qui se passe sur la toile… Les tonalités se croisent, parfois de façon étonnante.
Mais comment parler de peinture ? Peut-être est-ce une sorte de dessaisissement, une expérience de nuances et de formes, qui se lient, se délient… parfois sous le faisceau phosphorescent d’une lumière. On ne sait où ? Au cœur du pictural ou entre des stries au stylo-bille, une forme prend vie ; mais elle est déjà ailleurs…
Les spectateurs choisissent leurs trajectoires, font naître des modes d’apparaître, ils nous entraînent dans le mouvement…