Henry-Pierre Troussicot
AQUARELLE
L'AQUARELLE
Je crois savoir pourquoi, à certains moments, l'envie irrésistible me prends de « partir faire une aquarelle ». C'est un besoin, c'est une nécessité.
Ces heures sont des instants privilégiés de communion avec le sujet. Le spectateur devient interprète de la nature, l'herbe, la pierre, le nuage, le vent, la mer...tout parle, se justifie, se livre avec réticence ou complicité.
L'indigo se fait ombre, les ocres et les rouges deviennent murs et tuiles, les émeraudes se fondent aux sépias des haies et le céruléum brosse les ciels en y accrochant des lumières qui vont sur la mer se refléter dans des nuances de gris-vert.
L'aquarelle m'offre l'occasion de promenades sans cesse renouvelées, de solitudes vitales et de méditations primaires et inconscientes.
Et puis, je crois aussi que, de temps en temps, elle me permet de mettre en carton quelques coins de campagne, de village ou de dune que le temps ou la marche de l'homme vont effacer de nos horizons et de nos mémoires...
Henry Pierre TROUSSICOT