Top 10 des œuvres les plus terrifiantes de l'Histoire de l'Art

Top 10 des œuvres les plus terrifiantes de l'Histoire de l'Art

Bastien Alleaume (Crapsule Project) | 19 oct. 2020 6 minutes de lecture 0 commentaires
 

Puisqu’Halloween approche à grands pas, on profite de l’occasion pour vous faire découvrir 10 artistes qui ont transcendé l’histoire de l’art avec des œuvres sombres, oppressantes ou dramatiques, que vous ne souhaiteriez certainement pas accrocher au-dessus de votre lit.

En général, lorsqu’on évoque l’art, on s’imagine des scènes pittoresques, des paysages ensoleillés, des nénuphars ou des portraits lumineux. Aujourd’hui, on vous invite dans les abysses de l’imaginaire artistique, dans les profondeurs les plus obscures de la condition humaine : on vous offre un ticket pour l’angoisse.

Johann Heinrich Füssli, Le Cauchemar, 1781
Detroit Institute of Arts, Etats-Unis

Johann Heinrich Füssli (1741-1825) est un peintre britannique d’origine Suisse. Très jeune, il témoigne d’un attrait particulier pour les sujets fantastiques, peu traités à l’époque. A la quintessence de son art, Le Cauchemar dépeint une femme en plein rêve trouble, incarné par le démon placé au-dessus d’elle et la tête de cheval, partie intégrante du folklore cauchemardesque à cette période.
Pour les analystes contemporains, ce tableau représente une préface anticipant les concepts freudiens relatifs au subconscient. Certains vont même jusqu’à considérer le démon comme une allégorie de la libido masculine, et l’intrusion du cheval à travers le rideau comme une évocation de l’acte sexuel.
Quoi qu’il en soit, le peintre n’a jamais offert d’indications quant à la symbolique de cette œuvre déconcertante.

 

Edvard Munch, Le Meurtrier, 1910
Munchmuseet Oslo, Norvège

Edvard Munch (1863-1944), artiste norvégien considéré comme l’un des pionniers de l’expressionnisme a marqué l’histoire avec son œuvre Le Cri (1893). Il était aussi considéré comme un maître du morbide, puisqu’il a réalisé de nombreuses œuvres dépeignant des scènes de crimes ou des meurtriers (Meurtre – 1906, La Mort de Marat – 1907, Meurtre sur la route – 1919…).
Cette œuvre fait certainement référence à K.N Svartbækken, criminel norvégien décapité publiquement en 1876 pour avoir tué un adolescent de 19 ans avec une hache alors qu’il rentrait chez lui en traîneau.
Pour certains historiens de l’art, cette œuvre est la face cachée de l’emblématique Cri de Munch, son protagoniste faisant preuve d’une angoisse marquée face à la sinistre démarche de son assaillant.


Théodore Géricault, Têtes Coupées, 1818
 
Nationalmuseum Stockholm, Suède 

L’auteur du célèbre Radeau de la Méduse (1818-1819), Théodore Géricault, était considéré par ses contemporains comme un obsessionnel de la perfection. Avant de réaliser l’œuvre qui marquera sa carrière, il réalisa de nombreuses études de cadavres, de corps amputés ou morcelés, dont font parties ces fameuses têtes coupées. Le pragmatisme du peintre dans l’élaboration et le traitement de ses recherches sur la mort en devient presque intolérable, offrant à l’observateur un spectacle auquel personne ne souhaite assister. L'artiste, en recherche permanente d'authenticité, a reçu dans son atelier de véritables parties de corps humains, ainsi que des têtes tranchées : bon appétit.

Bill Stoneham, Les Mains lui Résistent, 1972
 
Collection particulière, Etats-Unis

Cette œuvre, aussi appelée Le tableau hanté d’EBay, a été réalisée par un artiste californien : Bill Stoneham. Il y dépeint un jeune garçon au regard livide accompagné d’une poupée aux proportions quasi-humaines, devant une porte vitrée obscure au travers de laquelle s’appuient plusieurs mains.
En février 2000, cette œuvre va entrer dans la légende grâce à sa mise en vente sur Ebay, affublée d’une description inquiétante de la famille propriétaire du tableau, expliquant que leur fille de 4 ans aurait vu l’enfant et sa poupée se battre et entrer dans sa chambre durant la nuit. A cette description seront ajoutées des photographies issues d’une caméra de vidéosurveillance, où l’on voit la poupée tenir ce qui ressemble à un pistolet, et d’autres témoignages alarmants viendront corroborer cette étonnante malédiction. Bien que cette histoire se soit révélée être un fake bien ficelé, l’angoisse qui se dégage de cette peinture provient surtout de son pouvoir de suggestion, l’artiste y ayant ouvert un champ d’interprétation illimité.

Odilon Redon, L’Araignée Souriante, 1887
Musée d’Orsay, Paris, France

Odilon Redon (1840-1916) est un peintre et graveur français issu du mouvement symboliste. Son univers, mêlant l’occulte et l’ésotérique, explore les mécanismes de la pensée et du rêve. Dans cette œuvre, il représente une araignée (à 10 pattes au lieu des 8 habituelles) qui sourit malicieusement en effectuant une danse asymétrique. Une analyse subconsciente pourrait facilement nous amener à penser que le petit démon du peintre (représenté par cet obscur insecte) se complaît dans l’expression de ses désirs inconscients grâce à l’art. Toutefois, l’artiste déclara régulièrement à propos de l’interprétation de ses œuvres : « Mes dessins sont une source d'inspiration et ne sont pas à définir. Ils nous placent, tout comme la musique, dans le domaine ambigu de l'indéterminé. ».
(Circulez, il n’y a rien à voir !)

Salvator Rosa, La Tentation de Saint Antoine, 1645
Palais Pitti, Florence, Italie

En plus d’être acteur, poète et musicien, Salvator Rosa (1615-1673) était un peintre de grand talent. Né à Naples, il résidera en Italie toute sa vie, et fut l’un des premiers artistes complètement indépendant. Emancipé de l’influence de l’Eglise et du pouvoir royal, il réalisera de nombreuses œuvres représentatives du courant romantique et pittoresque. La similarité entre la créature démoniaque dépeinte dans cette œuvre de 1645 et les monstres de notre époque, que l’on peut retrouver dans nos jeux-vidéos (Resident Evil) et nos séries (Stranger Things) est plus que troublante.
 Alors, coïncidence ou inspiration ?

Francisco de Goya, Saturne dévorant l’un de ses Fils, 1819-1823
Musée du Prado, Madrid, Espagne

Francisco de Goya (1746-1826) est un peintre et graveur issu du mouvement romantique. Son chef d’œuvre consiste en une série de peintures à l’huile sur les murs de sa maison de campagne, la Quinta del Sordo (littéralement la « Maison de campagne du Sourd »), appelée les Peintures Noires, dont fait partie cette œuvre.
Ici, l’artiste s’inspire de la mythologie grecque pour représenter le titan Cronos, qui, pour éviter la réalisation d’une prédiction selon laquelle il serait détrôné par l’un de ses fils, décide de les dévorer chacun leur tour à leur naissance.
Ce thème a souvent été repris par de grands maîtres, mais jamais d’une manière aussi effrayante, comme en témoigne le regard terrifié et désespéré d’un Dieu qui commet l’irréparable. La maladie et l’âge avancé du peintre lorsqu’il réalisa cette œuvre explique en partie le traitement obscur et névrosé de ce sujet.

Francis Bacon, Etude d’après le portrait du pape Innocent X, 1953
 
Des Moines Art Center, Iowa, Etats-Unis

Francis Bacon (1909-1992) est souvent considéré comme l’archétype de l’artiste torturé du XXème siècle. Difficile de contredire cette conception lorsque l’on découvre le travail de ce peintre, à l’inspiration piégée et nourrie par une obsession perpétuelle de déformation et distorsion des corps.
Ce portrait du pape Innocent X ne déroge pas à la règle : on y découvre un homme terrifié, criant, immobilisé sur un fauteuil comme contraint, les coups de pinceau safranés évoquant (volontairement ou non) une chaise électrique, bien loin des standards de l’art officiel clérical, dont fait partie l’œuvre originale de Velázquez reprise ici par Bacon.


Artiste Inconnu, L’Homme Angoissé, 19??

Collection particulière, Etats-Unis


Cette peinture troublante est l’une des rares à être considérée comme hantée. L’actuel propriétaire, Sean Robinson, l’a hérité de sa grand-mère, qui l’aurait remisé dans son grenier pendant 25 ans pour « éviter d’être perturbée ». Avant de mourir, elle aurait raconté à son petit-fils une légende selon laquelle l’artiste à l’origine de cette œuvre l’aurait peint avec son sang avant de se suicider. Plus perturbant encore, Sean a diffusé plusieurs vidéos de l’œuvre, où l’on peut entendre d’étranges bruits venir de la toile. De nombreux passionnés de paranormal ont eu l’occasion d’étudier ce tableau (Ian Lawman, John Blackbum...), sans que jamais le fin mot de cette histoire ne soit découvert. Quoi qu’il en soit, cette œuvre a de quoi faire frémir !

 

Vincent Castiglia, Les Coups de Fouet, 2004-2005
 
Collection particulière, Etats-Unis

On termine ce top en beauté avec l’artiste le plus contemporain. Nous aurions pu sélectionner l’ensemble de ses œuvres, mais nous avons choisi celle-ci à titre d’illustration. Vincent Castiglia est un peintre et tatoueur américain, né à Brooklyn en 1982. L’originalité de sa démarche artistique ? Il dessine ses œuvres à partir de sang humain. Ses peintures très allégoriques sont uniquement réalisées à partir de sang et d’eau, grâce à une savante maîtrise de cet élément. 

Et pour les plus téméraires d'entre vous, découvrez notre sélection d'œuvres frissonnantes disponibles à la vente, qui vous glaceront le sang à coup sûr.  

Happy Halloween !


Bastien Alleaume
Content Manager - Artmajeur Online Art Gallery 

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