Ajouté le 20 juin 2010
Le travail de plasticienne Fanfan est issu de ses années de collaboration avec l’univers de la mode et son travail de résine et de laque pour les maisons de couture.
En travaillant quotidiennement les résines de couleurs créées par elle-même, Fanfan décide alors de réemployer les résidus de ses couleurs et d’en faire quelque chose d’autre.
Fanfan fonde alors l’Art Résiduel dont elle est le chef de file.
Le réemploi permet à l’artiste de tenter des expériences plastiques sans crainte des pertes et des ratés.
Explosion de couleurs, éclaboussures savamment contenues dans un bloc de résine acrylique. Séduite par le travail de Sam Francis, Arman et Jackson Pollock, Fanfan continue sans relâche le travail sur les couleurs alliées au cristal de synthèse. Elle ne sait jamais quel sera le résultat final. Les essais successifs affinent les possibilités.
Fanfan se démarque de ses illustres aînés par sa parfaite connaissance des résines et sa facilité à manier les couleurs.
Les images revisitées par Fanfan prennent une autre dimension par le détournement de deux symboliques très fortes : la République et la Statue de la Liberté.
Ces allégories représentées sous des traits féminins laissent de côté leur aspect froid et strict avec les couleurs dont Fanfan les parent.
Les statues de la Liberté selon Fanfan sont signées Auguste Bartholdi, proviennent de chez Arthus-Bertrand et prennent une dimension particulièrement étonnante.
La Liberté brandit toujours sa torche qui éclaire le monde et de l’autre main tient la déclaration d’indépendance américaine du 4 juillet. Fanfan déverse des couleurs puissantes sur la Liberté. Moulée dans un bloc, elle apparaît sous des traits adoucis et retrouve une féminité. Cependant, Fanfan a aussi tenté l’expérience de placer une Liberté dans un cercueil en cristal de synthèse légèrement fumé.
Y voyez-vous une métaphore d’une Liberté chérie bafouée et muselée ? Non, Fanfan s’amuse, au spectateur d’imaginer ce qu’il veut.
Pour la République, Fanfan s’est accordée quelques fantaisies. La République a les traits de l’artiste et elle tient un sautoir Chanel.
République et Liberté revisitées par Fanfan prennent un sacré coup de jeune. L’innovation, l’audace est réussie. Avec les sphères, ses « bulles de météore », Fanfan tente de produire des supernovas, phénomènes que l’on observe lors de l’explosion d’une étoile. La lumière augmente et un arc-en-ciel de couleurs apparaît, nébuleuses colorées concentrées.
Fanfan sait manier les couleurs et les résines, véritable magicienne des couleurs, elle nous emmène dans son univers qu’elle n’a de cesse d’améliorer.