Abdelaziz Charkaoui
CHARKAOUI
Né en 1963, vit et travaille à Rabat,
Expose depuis 1986 au Maroc Espagne, France
Collections privées et publiques: Maroc, France, Espagne, Italie, Etat unis, Royaume-unis, Belgique.
Scopri opere d'arte contemporanea di Abdelaziz Charkaoui, naviga tra le opere recenti e acquista online. Categorie: artisti marocchini contemporanei. Domini artistici: Pittura. Tipo di account: Artista , iscritto dal 2005 (Paese di origine Marocco). Acquista gli ultimi lavori di Abdelaziz Charkaoui su Artmajeur: Scopri le opere dell'artista contemporaneo Abdelaziz Charkaoui. Sfoglia le sue opere d'arte, compra le opere originali o le stampe di alta qualità.
Valutazione dell'artista, Biografia, Studio dell'artista:
une autre vision • 20 opere
Guarda tuttoRiconoscimento
Le opere dell'artista sono state notate dalla redazione
Biografia
CHARKAOUI
Né en 1963, vit et travaille à Rabat,
Expose depuis 1986 au Maroc Espagne, France
Collections privées et publiques: Maroc, France, Espagne, Italie, Etat unis, Royaume-unis, Belgique.
- Nazionalità: MAROCCO
- Data di nascita : 1963
- Domini artistici:
- Gruppi: Artisti Marocchini Contemporanei
Influenze
Formazione
Valore dell'artista certificato
Realizzazioni
Attività su Artmajeur
Ultime notizie
Tutte le ultime notizie dall'artista contemporaneo Abdelaziz Charkaoui
GVCC, 25, Bd MOULAY RACHID, ANFA, CASABLANCA
Cette exposition est une succession d’étapes bien liées. La première, donne une vision globale de mon monde pictural actuel, où mes éléments de prédilection apparaissent clairement dans différentes types de compositions. J’ai choisis l’enfant comme élément principal de mes toiles, parce qu’à mon sens, il incarne la vérité limpide qui sommeille en nous ; il est le témoin curieux du monde qui l'entoure et de son évolution. Les éléments et les accessoires peuvent varier en fonction du sujet mais ils sont présenté, presque toujours, dans le même décor : le paysage champêtre. La nature symbolise la régénération spontanée, beauté absolue à mes yeux.
L’étape suivante est marquée par l’incrustation d’une « chose » qui révolutionne et impose ses lois : une composition métallique doté d’une intelligence artificielle. Tout comme dans la vie réelle, les machines m’ont été imposées par la force des choses. Inconsciemment ignorés jusque là, ces objets de la vie courante (téléphones, ordinateurs, voitures, engins…) ont toujours été, pour moi, dénués d’une quelconque esthétique. Ayant toujours privilégié la simplicité du passé, synonyme d’authenticité, je me suis retrouvé à la fois confronté à une véritable incohérence et à une réelle évidence : je ne pouvais rester plus longtemps passif et neutre face à l’intégration grandissante des technologies et de l’industrie dans notre champs visuel quotidien.
Cette volonté ne se traduit pas dans mon travail comme une simple juxtaposition de ces deux univers, mais principalement comme une confrontation, un choc entre ces deux mondes, celui de la pureté et de la diversité infinie face à celui des automates, rigides et agressifs. Cet exercice périlleux est à l’image du défi relevé pour rester attentif et éveillé. Le point d’orgue de cette exposition est donc basé sur cette étape.
En parallèle, je me suis permis de formuler d’autres questionnements concernant les lois de la physique, l’espace et le temps dans la peinture. Le cube était une forme parfaite pour cet exercice, du point de vue géométrique comme symbolique, dans la mesure où il est susceptible de véhiculer des messages de n’importe quel ordre. La maturation de cette idée s’est concrétisée grâce à de vieux désirs rattachés à mes travaux tels que la répétition des éléments pour donner forme au temps qui passe, et le flottement des objets pour tromper la pesanteur…
L’identité de mon travail ne réside plus dans cet extrême attachement au respect strict de la nature et de ses lois physiques, elle se situe désormais dans le dépassement d’un certain niveau de connaissance : c’est le « temps de la transcendance ».
La réelle représentation est un aspect indubitable de mon œuvre, elle est le véhicule de mes pensées. Cette nouvelle période est l’aboutissement de l’immense attention portée à tout cet environnement qui a forcément un sens, une influence et une interaction dans la réalité et qui évolue aujourd’hui dans un nouvel imaginaire, libre, comme débarrassé des exigences physiques pour incarner une harmonie parfaite avec la nature.
Communiqué de presse
à partir du 14 mars 2013.
Bd Moulay Rachid, Casablanca
tél. 05 22 36 60 76
Galerie Venise-Cadre
La réussite artistique d’Abdelaziz Charkaoui, impossible de confondre avec son
célèbre homonyme tellement leurs styles sont différents, nous fait penser à
celle du berger, héros d’un texte de lecture de notre enfance, qui écoutait les
leçons du dehors de la classe et qui donnait toujours les meilleures réponses à un
maître étonné. En effet cet artiste à proximité de l’ambiance de l’Ecole des Beaux Arts
de Tétouan, dans ses plus belles années, sous la direction de l’inoubliable Monsieur
Serghini, a tout compris des secrets de l’art de peindre le monde et les vivants,
fascinante réalisation pour les jeunes marocains, sans jamais pénétrer dans le sein de
son espace d’apprentissage. Ses instincts d’observation se sont alors aiguisés,
comme l’ouie de celui qui écoute des murmures envoûtants derrière une porte close.
Le résultat aujourd’hui est admirable, car les autodidactes mettent toujours un point
d’honneur à s’exprimer mieux que ceux qui ont reçu paisiblement leur savoir. La
peinture d’Abdelaziz Charkaoui est tendue par cette volonté sans répit de quête d’une
perfection, aperçue chez les maîtres de la grande peinture européenne.
Ce qu’il l’a aidé et encouragé à oser aborder ces lieux de l’exigence absolue, c’est
encore sa passion, mais aussi sa grande culture littéraire. Cet effort tyrannique est
visible sur son visage, même caché par une barbe touffue, par l’exorbitant regard de
ses yeux mobiles.
La peinture d’Abdelaziz Charkaoui est totalement assujettie à son implacable regard,
quasi-mécanique, qui ne laisse rien au hasard. Voici comment lui-même juge son
parcourt : « C’est sûr que ma formation d’autodidacte m’a appris à ne compter que
sur moi-même pour mener à bout mes recherches, comme elle m’a appris à remettre
en questions tous les résultats. Mais c’est surtout la peur de céder à la facilité et à
l’improvisation qui me pousse à toujours encadrer mes pulsions créatrices.»
Cette envie absolue d’être peintre se paye par une tyrannie sans répit de ce même art
désiré. Il faut, pour surmonter l’épuisement qu’elle occasionne, mener une vie très
paisible. Abdelaziz Cherkaoui semble vivre paisiblement, aidé par notre époque qui
dédouane les artistes marocains des démons de l’incompréhension meurtrière.
Voyons attentivement cette peinture remplie de maîtrise et d’exigence. Telle qu’est
aujourd’hui, elle ressemble à des séquences d’une mise en scène d’un monde réel et
La mise en scène du nord rêvé à la fois. Un monde aperçu et réévalué par la fascination qu’il exerce sur cet
artiste. C’est le nord du Maroc, qui subit un traitement semblable à celui de la figure
de la bien-aimée dans la tête d’un amoureux passionné. En fait l’attachement
d’Abdelaziz Charkaoui à sa région est redoublé par l’amour de cet artiste à l’acte
même de peindre. C’est ce renforcement de ses sentiments d’affection qui subjugue
dans les ouvres de ce peintre, parce que celui qui les reçoit est surpris par tant de
minutie et de doigté dans la présentation de ses sujets. Seuls les peintres du nord ont
pris leur région comme sujet de leur peinture, les autres ont vu dans leur
environnement des prétextes, et les abstraits ont quasiment ignoré leurs attaches
géographiques au profit d’une fascination narcissique pour leur subjectivité affolée.
Abdelaziz Charkaoui ne cesse de faire le portrait d’une région et renouvelle son
premier amour, celui le plus fort et le plus indéfectible de son enfance. Nous croyons
qu’il n’y là aucun raidissement régionaliste, c’est une recherche de synergie entre un
art désiré et une région aimée, pour aboutir à des réalisations d’une exigence
impossible à atteindre autrement.
D’ailleurs sa maîtrise avérée semble aujourd’hui le détourner un peu de ces sujets
pour une représentation de paysages vides, et simplement occupés par une nature qui
entoure quelques totems en pierres.
La peinture de cet artiste refuse absolument tout ce qui est laid et bas, parce que seule
son idée d’une beauté virginale pouvait mobiliser son énergie incroyable pour
l’atteindre. C’est dans cet esprit qu’il peint tous ses sujets, pour les rendre dignes de
la peinture même, entourés d’une lumière qui les rehausse, et les rend admirables.
Les photographies qui doivent être en amont de ses tableaux sont souvent
recomposées, et deviennent ainsi comme les dessins en aquarelle des peintres
anciens, glanés rapidement devant des motifs rencontrés au hasard, pour enrichir de
détails le chef-d’oeuvre insatiable de perfections.
Ce sont surtout la lumière et le dessin qui donnent la grande puissance à la peinture
d’Abdelaziz Charkaoui, qui a la chance d’avoir à la portée de son regard des sujets
infinis pour alimenter son appétit dévorante. Il use superbement du dessin pour
arracher l’adhésion d’un spectateur à la vue d’une vie connue, et la lumière souveraine
ajoute un lyrisme quasi-musical, qui l’enchante et fait chavirer ses émotions. Un vrai
traquenard pour toute sensibilité, pourvue qu’elle ne soit pas émoussée et blasée.
Toute peinture semblable à celle d’Abdelaziz Charkaoui, malgré son décalage par
rapport aux audaces artistiques actuelles, réponde au besoin de voir la vie ici
rehaussée, dans le temps de son déni. L’esprit aimable et loyal de l’artiste est ainsi
reflété dans chaque détail du plus prestigieux au plus trivial, et ses tableaux sont des
natures mortes comportant des présences humaines, et devant eux nous avons la
sensation de quelques prodiges et miracles, tellement il atteint ce stade de précision
dans les rendus des éléments, et que rien ne semble indiquer tout le labeur qu’ils ont
demandés. La lumière occulte ou met en évidence un monde rendu intime par sa
saisie singulière, qui le présente neuf et immaculé, comme re-inventé par le peintre.
Abdelaziz Charkaoui n’est pas un dernier orientaliste venant, dans son propre pays,
ressasser l’envie d’une vie autre et aperçue de loin. Il est intimement dans ce qu’il
peint, et tente de capter le nord, sa terre, comme un espace et un temps réel et
mythologique, à la manière des classiques pour la Grèce des héros. Au seul artiste que
nous pouvons comparer sa tentative audacieuse de se hisser au niveau des maîtres, est
celle, malgré les siècles qui les séparent, de l’anglais Gainsborough, autodidacte lui
aussi. Ce dernier ne songeait qu’à saisir les portraits de ses contemporains, avec une
virtuosité obtenue par son insistante volonté, et les entourait de paysages où luimême
désirait vivre.
Nous terminons ce texte par une déclaration de ce peintre, sa profession de foi dans
son art :
« La peinture est un amour sans limites de la vie, c’est du militantisme, dans la mesure
où elle peut ouvrir de nouveaux horizons pour voir et vivre autrement. ». Après cela,
que faut-il ajouter ? Rien.
Azzouz Tnifass
Communiqué de presse
à partir du 15 avril 2010.
Galerie Venise Cadre
Bd Moulay Rachid, Casablanca
tél. 05 22 36 60 76
Il vous est possible de le télécharger le catalogue de l'exposition sur le site :
Galerie Venise Cadre, Bd Moulay Rachid
"La mise en scène du nord" par Azzouz Tnifass
La réussite artistique d’Abdelaziz Charkaoui, impossible de confondre avec son
célèbre homonyme tellement leurs styles sont différents, nous fait penser à
celle du berger, héros d’un texte de lecture de notre enfance, qui écoutait les
leçons du dehors de la classe et qui donnait toujours les meilleures réponses à un
maître étonné. En effet cet artiste à proximité de l’ambiance de l’Ecole des Beaux Arts
de Tétouan, dans ses plus belles années, sous la direction de l’inoubliable Monsieur
Serghini, a tout compris des secrets de l’art de peindre le monde et les vivants,
fascinante réalisation pour les jeunes marocains, sans jamais pénétrer dans le sein de
son espace d’apprentissage. Ses instincts d’observation se sont alors aiguisés,
comme l’ouie de celui qui écoute des murmures envoûtants derrière une porte close.
Le résultat aujourd’hui est admirable, car les autodidactes mettent toujours un point
d’honneur à s’exprimer mieux que ceux qui ont reçu paisiblement leur savoir. La
peinture d’Abdelaziz Charkaoui est tendue par cette volonté sans répit de quête d’une
perfection, aperçue chez les maîtres de la grande peinture européenne.
Ce qu’il l’a aidé et encouragé à oser aborder ces lieux de l’exigence absolue, c’est
encore sa passion, mais aussi sa grande culture littéraire. Cet effort tyrannique est
visible sur son visage, même caché par une barbe touffue, par l’exorbitant regard de
ses yeux mobiles.
La peinture d’Abdelaziz Charkaoui est totalement assujettie à son implacable regard,
quasi-mécanique, qui ne laisse rien au hasard. Voici comment lui-même juge son
parcourt : « C’est sûr que ma formation d’autodidacte m’a appris à ne compter que
sur moi-même pour mener à bout mes recherches, comme elle m’a appris à remettre
en questions tous les résultats. Mais c’est surtout la peur de céder à la facilité et à
l’improvisation qui me pousse à toujours encadrer mes pulsions créatrices.»
Cette envie absolue d’être peintre se paye par une tyrannie sans répit de ce même art
désiré. Il faut, pour surmonter l’épuisement qu’elle occasionne, mener une vie très
paisible. Abdelaziz Cherkaoui semble vivre paisiblement, aidé par notre époque qui
dédouane les artistes marocains des démons de l’incompréhension meurtrière.
Voyons attentivement cette peinture remplie de maîtrise et d’exigence. Telle qu’est
aujourd’hui, elle ressemble à des séquences d’une mise en scène d’un monde réel et
rêvé à la fois. Un monde aperçu et réévalué par la fascination qu’il exerce sur cet
artiste. C’est le nord du Maroc, qui subit un traitement semblable à celui de la figure
de la bien-aimée dans la tête d’un amoureux passionné. En fait l’attachement
d’Abdelaziz Charkaoui à sa région est redoublé par l’amour de cet artiste à l’acte
même de peindre. C’est ce renforcement de ses sentiments d’affection qui subjugue
dans les ouvres de ce peintre, parce que celui qui les reçoit est surpris par tant de
minutie et de doigté dans la présentation de ses sujets. Seuls les peintres du nord ont
pris leur région comme sujet de leur peinture, les autres ont vu dans leur
environnement des prétextes, et les abstraits ont quasiment ignoré leurs attaches
géographiques au profit d’une fascination narcissique pour leur subjectivité affolée.
Abdelaziz Charkaoui ne cesse de faire le portrait d’une région et renouvelle son
premier amour, celui le plus fort et le plus indéfectible de son enfance. Nous croyons
qu’il n’y là aucun raidissement régionaliste, c’est une recherche de synergie entre un
art désiré et une région aimée, pour aboutir à des réalisations d’une exigence
impossible à atteindre autrement.
D’ailleurs sa maîtrise avérée semble aujourd’hui le détourner un peu de ces sujets
pour une représentation de paysages vides, et simplement occupés par une nature qui
entoure quelques totems en pierres.
La peinture de cet artiste refuse absolument tout ce qui est laid et bas, parce que seule
son idée d’une beauté virginale pouvait mobiliser son énergie incroyable pour
l’atteindre. C’est dans cet esprit qu’il peint tous ses sujets, pour les rendre dignes de
la peinture même, entourés d’une lumière qui les rehausse, et les rend admirables.
Les photographies qui doivent être en amont de ses tableaux sont souvent
recomposées, et deviennent ainsi comme les dessins en aquarelle des peintres
anciens, glanés rapidement devant des motifs rencontrés au hasard, pour enrichir de
détails le chef-d’oeuvre insatiable de perfections.
Ce sont surtout la lumière et le dessin qui donnent la grande puissance à la peinture
d’Abdelaziz Charkaoui, qui a la chance d’avoir à la portée de son regard des sujets
infinis pour alimenter son appétit dévorante. Il use superbement du dessin pour
arracher l’adhésion d’un spectateur à la vue d’une vie connue, et la lumière souveraine
ajoute un lyrisme quasi-musical, qui l’enchante et fait chavirer ses émotions. Un vrai
traquenard pour toute sensibilité, pourvue qu’elle ne soit pas émoussée et blasée.
Toute peinture semblable à celle d’Abdelaziz Charkaoui, malgré son décalage par
rapport aux audaces artistiques actuelles, réponde au besoin de voir la vie ici
rehaussée, dans le temps de son déni. L’esprit aimable et loyal de l’artiste est ainsi
reflété dans chaque détail du plus prestigieux au plus trivial, et ses tableaux sont des
natures mortes comportant des présences humaines, et devant eux nous avons la
sensation de quelques prodiges et miracles, tellement il atteint ce stade de précision
dans les rendus des éléments, et que rien ne semble indiquer tout le labeur qu’ils ont
demandés. La lumière occulte ou met en évidence un monde rendu intime par sa
saisie singulière, qui le présente neuf et immaculé, comme re-inventé par le peintre.
Abdelaziz Charkaoui n’est pas un dernier orientaliste venant, dans son propre pays,
ressasser l’envie d’une vie autre et aperçue de loin. Il est intimement dans ce qu’il
peint, et tente de capter le nord, sa terre, comme un espace et un temps réel et
mythologique, à la manière des classiques pour la Grèce des héros. Au seul artiste que
nous pouvons comparer sa tentative audacieuse de se hisser au niveau des maîtres, est
celle, malgré les siècles qui les séparent, de l’anglais Gainsborough, autodidacte lui
aussi. Ce dernier ne songeait qu’à saisir les portraits de ses contemporains, avec une
virtuosité obtenue par son insistante volonté, et les entourait de paysages où luimême
désirait vivre.
Nous terminons ce texte par une déclaration de ce peintre, sa profession de foi dans
son art :
« La peinture est un amour sans limites de la vie, c’est du militantisme, dans la mesure
où elle peut ouvrir de nouveaux horizons pour voir et vivre autrement. ». Après cela,que faut-il ajouter ? Rien.
La vie rêvé de Abdelaziz Charkaoui
Originaire du Nord du Maroc, cet artiste dédie son savoir-faire à la peinture des paysages de ces régions.
Comme un long fleuve tranquille, le quotidien des habitants du Nord du Maroc s'écoule tout doucement entre nature et petits gestes banals et ordinaires.
C'est du moins l'impression qui découle des tableaux que peint Abdelaziz Charkaoui, et qui sont exposés, à partir d'aujourd'hui, à la galerie Venise Cadre à Casablanca. Une ambiance, qui nous est familière et qui est si proche de la vie de la population du Nord, règne dans ses toiles. Qui mieux que ce fils de la région peut transcrire une image aussi fidèle à la réalité? Beaucoup de tendresse, une bonne dose de dextérité et de savoir-faire, ce qu'il faut de coup d'œil et de sens de l'observation et le résultat est là, perceptible à l'œil nu. Fascinant! Ces ingrédients, qu'il n'est pas donné à tout un chacun d'avoir, ont suffit à notre virtuose pour composer des tableaux dégageant une musicalité toute particulière.
Ils sont autant de symphonies qui chantent un hymne à la nature et à la beauté de la campagne. Et c'est avec des thématiques toutes simples que l'artiste arrive à donner vie à de belles œuvres. Son inspiration, il ne va pas très loin pour la trouver. Elle est à portée de sa main et de son pinceau. Armé de son talent et d'un regard d'une acuité à toute épreuve, il scrute, observe, guette les petites gens qu'il transforme, par la suite, en personnages qui peuplent ses toiles dans une mise en scène implacable. Ses œuvres retracent les soucis et préoccupations qui ponctuent le quotidien des campagnards. Activités journalières, ludiques ou sociales, occupations nocturnes, réunions familiales, rassemblements de la population…sont merveilleusement reproduits.
A la limite du voyeurisme, on imagine Abdelaziz Charkaoui prendre en filature les femmes dans leurs courses journalières, les hommes pendant l'accomplissement de leurs besognes et les enfants dans leurs jeux. Il ne les lâche pas. Même quand ils croient profiter d'un moment de solitude et de méditation, il est là à les regarder. Pas de répit pour son pinceau qui capte leurs moindres faits et gestes pour les coucher sur ses toiles avec un souci du détail des plus rares. Avant de finir une œuvre, il la voit et la revoie encore et encore. On l'imagine renforcer un trait et atténuer un autre, retoucher un visage et retravailler une forme pour rester le plus fidèle à la réalité. L'excellence est toujours au rendez-vous. C'est dire tout l'amour que porte l'artiste pour ses personnages. Il les place toujours au centre du regard et de l'intérêt du spectateur. Dès que ce dernier s'approche de la toile, c'est vers eux que ses yeux iront automatiquement. Placés, en évidence au milieu de l'œuvre, rien ne peut distraire son regard. Les arrières–plans, généralement peints en noir, focalisent ce regard sur le centre. Envoûtant !
Par Kenza ALAOUI | LE MATIN. Publié le : 14.04.2010
Abdelaziz Charkaoui, un artiste amoureux du Nord
Abdelaziz Charkaoui expose ses récentes œuvres à la galerie Venise Cadre de Casablanca à partir du 15 avril et jusqu’au 10 mai. Des toiles où il livre la beauté et la vérité du Nord.
Ils sont pensifs, solennels, lumineux dans leur authenticité, innocence et naïveté des personnages que peint Abdelaziz Charkaoui et qu’il expose à la galerie Venise Cadre de Casablanca à partir du 15 avril et jusqu’au 10 mai. Ces bonnes femmes, ces enfants, ces rares hommes sont issus tous de l’univers de l’enfance de l’artiste passée dans la nature pittoresque du douar Dar Chaoui entre Tétouan et Larache. Avec un réalisme impressionnant qu’il qualifie de «réalisme psychique», Abdelaziz Charkaoui invite le spectateur à sonder de près l’âme sereine de ces femmes du Nord vêtues de leurs habits traditionnels : «La discrète», «l’intrigante», celle au «regard limpide», celle dans «le dilemme», «l’oratrice», tous des titres de ses toiles. Dans des œuvres comme «Tu pars déjà», «J’ai voulu te dire», «Petites rumeurs », «Je n’ai pas oublié », «Veux-tu savoir», il immortalise des instants de la vie intérieure et sociale de ces femmes vivant dans une nature rocailleuse, imposante mais loin des tracas et de l’aliénation de la modernité et de la mondialisation. Dans l’arrière-plan de ses tableaux, on lit le psychisme des personnages qui se trouvent au premier plan. Il dit « chercher dans le réel de ces personnages la vérité. La lumière étant une vérité». Insistant sur le dessin, le contraste et le souci du détail, il peint avec rigueur et précision à la manière des grands classiques, ses maîtres, lui qui est autodidacte confie avoir tout fait pour percer le secret de ces derniers, pour maîtriser ce qu’il appelle le «métier» d’artiste-peintre. On imagine l’énorme effort de cet épris de nature, de cet observateur, peintre ethnologue devenu au fil du temps un peintre utopiste et nostalgique de l’enfance. On imagine sa concentration, son acharnement et le temps que lui demande une œuvre, ne voulant jamais céder à la facilité et à l’improvisation. On sent en scrutant ses fresques l’amour qu’il porte à sa région natale, doublé de l’amour qu’il porte à la peinture. Un amour qui transpire dans chaque geste de peindre, comme si chaque trait si éprouvant soit-il le ramenait un peu plus loin de ce monde de la modernité dont il refuse les valeurs. L’artiste vie dans une nostalgie, dans un déni, dans son classicisme. Selon le critique d’art Azzouz Tnifass, «Abdelaziz Charkaoui n’est pas un dernier orientaliste venant, dans son propre pays, ressasser l’envie d’une vie autre et aperçue loin. Il est intimement dans ce qu’il peint, et tente de capter le Nord, sa terre, comme un espace et un temps réel et mythologique, à la manière des classiques pour la Grèce des héros». Par ailleurs, «Cube de pierre bravant la pesanteur» l’une des toiles présentées dans cette exposition exprime le futur sujet de l’artiste qui entend s’attaquer un jour à cette modernité si déroutante. Abdelaziz Charkaoui, né en 1963 à Larache, est un peintre figuratif dont les sujets de prédilection sont les hommes et les femmes du nord du Maroc, pris dans un quotidien que cet artiste réévalue et enchante par un traitement d’une grande exigence plastique. Il expose depuis 1986, au Maroc et en Europe. Il vit entre Paris, Rabat et Tétouan.
Aujourd’hui Le Maroc (Numéro de parution 2155)
Publié par Amine Harmach le 14-04-2010 à 10:42
Le temps de la transcendance par Kenza Alaoui (texte du catalogue)
Le temps de la transcendance
A les regarder de plus près, les œuvres récentes de Abdelaziz Charkaoui, sans absolue rupture avec les précédentes, s’enrichissent de nouvelles thématiques, d’un regard profond sur la réalité et d’une composition plus complexe des éléments qui peuplent ses toiles. Un nouvel exercice où l’artiste lève une zone d’ombre sur sa manière de percevoir le monde. De son aveu, ces œuvres donnent une vision globale de son univers pictural actuel. Un univers qui se décline à travers des sujets récurrents, riches en métaphores et qui nourrissent son imaginaire.
La nature est l’environnement essentiel et central de l’œuvre de Charkaoui. Cette nature luxuriante, chère au peintre, est présente dans toutes ses toiles. Sa représentation hyperréaliste la rend presque vivante, elle anime sa beauté et son énergie vitale. L’enfant évolue dans cet univers, son regard innocent et sans préjugés fait de lui le témoin privilégié des mutations que le monde subit. A ses côtés trônent des machines, imposant le dictat de cette évolution qui ne pouvait qu’accomplir sa marche indélébile. Présents partout dans notre vie quotidienne, ces engins, sont l’incarnation de cette modernisation irrévocable. Nouveau facteur dans l’équation de la vie de ces enfants, la technologie nous interpelle face à ce nouveau rapport de l’homme face à la vie et à la nature. Dans cet imaginaire, l’artiste envisage une fusion des énergies, celles de la nature et celles des machines, allant même jusqu’à créer des « Cyber-arbre » et des cubes de pierre en « Transcendance ».
Néanmoins, tous ces éléments atteignent un équilibre parfait grâce à la précision avec laquelle les œuvres sont composées. Presque photographiques. Le langage plastique toujours percutant, l’artiste ne fait pas de concession quant à la technique qu’il veut toujours aussi performante. Rien n’est fortuit dans la toile. Tout est préalablement étudié avec une attention particulière portée au point d’or qui attire inconsciemment l’œil du spectateur. Au fil des œuvres, les tonalités changent et nous dévoilent une profonde maîtrise du jeu des ombres et de la lumière. Cette maîtrise confère à ses œuvres le pouvoir de se replonger instantanément au moment de la journée que le peintre a choisi pour mettre en scène ses personnages et leur univers. Grâce au traitement dont il a le secret, ses personnages sont plus réalistes et ses sujets plus intenses. Résultat, les paysages que donnent à voir les toiles de Charkaoui sont peints avec une justesse à couper le souffle et un savoir faire digne des plus grands artistes. Un petit univers, fragment d’une grande histoire.
A côté de ces composantes matérielles et tangibles, les toiles de Charkaoui recèlent une dimension transcendante qui va au-delà de la simple juxtaposition d’éléments multiples dans un même espace. L’élévation que figurent les objets et les corps suspendus émane d’une volonté de magnifier cette réalité et de la montrer sur son plus beau jour. La narration de cette fiction picturale peut se conclure sur une proposition majeure du peintre. Les éléments technologiques assimilés à la nature sont sublimés d’un point de vue esthétique. L’importance de la pureté de la nature ne semble pas être remise en question par l’artiste face à ces objets et engins qui peuplent notre environnement. Ne serait-ce pas là la proposition d’une nouvelle esthétique dont la perfection pourrait égaler celle de la nature?
Le spectateur reste malgré tout libre dans la lecture de ces toiles, libre de décrypter ces composantes selon sa sensibilité et d’y déceler les messages qui lui correspondent. Plutôt que de proposer des vérités absolues ou des réponses figées, A. Charkaoui préfère s’interroger, partager et interpeler le spectateur. Le rôle de l’artiste n’est-il pas d’éveiller la curiosité et d’inciter à la réflexion ?
Kenza Alaoui
Articolo
CHARKAOUI
Né en 1963, vit et travaille à Rabat,
Expose depuis 1986 au Maroc Espagne, France
Collections privées et publiques: Maroc, France, Espagne, Italie, Etat unis, Royaume-unis, Belgique.
Le réalisme lyrique de Charkaoui
Un univers à mi-chemin entre le réel et l'onirique
Cela se passe dans la campagne du nord marocain, sur le bord d'un ruisseau, à l'entrée d'une forêt luxurieuse, sous l'ombre d'un arbre ou sur un roc solitaire d'un Rif fier. Les toiles de Abdelaziz Charkaoui racontent un univers à la fois réaliste et lyrique habité par des personnages ordinaires de la vie quotidienne.
Une belle combinaison que les amateurs du figuratif auront l'occasion de découvrir jusqu'au 14 mai à la galerie casablancaise Venise cadre. Ame profondément attachée à ses racines et pinceau bien sensible, Charkaoui ne se contente pas de reproduire la réalité dans son œuvre.
Au contraire, ses toiles à la charge poétique bien prononcée transforment le réel, l'exaltent sans toutefois le "dénaturer". Moyennant une palette aux couleurs franches, une mise en scène à l'esthétique évidente, le peintre dépouille ses tableaux en laissant plus d'espace à l'émotion, à cette vision affectée des choses et des êtres.
La nature, omniprésente, est un personnage à part entière. Elle se livre à un jeu de cache-cache bien orchestré sous la direction du peintre romantique. Entre pénombre et lumière, mère nature donne l'impression d'émerger, d'osciller selon les humeurs du peintre qui maîtrise à la perfection ses clairs-obscurs bien significatifs.
Dans la plupart de ses toiles, Charkaoui livre une vision à mi-chemin entre le réel et l'onirique. Les fonds noirs, fétiches au cœur du peintre, accentuent cet effet et confèrent aux tableaux une touche mystérieuse et mystique à la fois. Quels secrets, Charkaoui essaie-t-il de cacher derrière ces voiles noirs ? Discrétion assumée ou simple pudeur ? En tout cas, ses personnages, surtout les femmes, se présentent rarement de face. Peintes de dos, on ne fait qu'entrevoir leurs visages.
Tout le sens, toute la charge émotionnelle des toiles se transmettent par la mise en scène au décor réduit et par les titres significatifs. "Côté opposés", "La réconciliation", "Les aveux", "La fautive", "Chemin obscur", "Isolées", "La confidente"… les femmes de Charkaoui avec leur accoutrement typique du nord et leurs tenues traditionnelles en rouge et blanc sont "humaines", bien vivantes et surtout réelles.
Ce sont les habitantes du Rif qui partagent avec nous, le temps d'une toile, leur quotidien, leur vécu, leur vie simple… cette même vie qui n'a jamais cessé de fasciner le peintre et d'influencer son œuvre malgré le temps et l'éloignement. Car le pinceau de Charkaoui ne se lasse pas de "rapporter" cet univers particulier devenu, au fil des tableaux et des expositions, une identité, un style, une signature reconnaissable entre mille.
Le geste précis, l'esprit vif et le sens esthétique aigu, Charkaoui a un œil quasi-photographique. Son plus ? C'est l'émotion qui se dégage de la touche raffinée et lyrique de cet artiste prônant un réalisme "personnalisé" et moins "froid". C'est là où excelle l'artiste, où il vainc la grande précision de l'appareil photo et son implacable objectif.
C'est cette sorte d'impertinence assumée qui ouvre le travail figuratif de Charkaoui sur d'autres possibilités et à d'autres interprétations. L'art n'est-il pas subjectif ? Abdelaziz Charkaoui le confirme par sa dernière exposition. Si vous en doutez encore, allez-y la découvrir… c'est tout un univers à explorer.
_________Hayat Kamal Idrissi | LE MATIN______________
Le matin.ma 30-04-2007