Anne Faucher
Anne Faucher travaille à l'acrylique sur châssis toilés avec une préférence pour les formats carrés sans dessin préparatoire qui surprennent par leurs diversité de couleurs et de formes. On peut y percevoir l'influence de Zao Wou Ki mais aussi celle de l'expressionnisme abstrait avec Pollock et De Kooning. Sa source d'inspiration est ancrée dans les paysages bretons, aussi bien par le minéral que le végétal.
Grâce à sa technique bien particulière elle sait créer des transparences et des superpositions sur la toile lisse ou travaillée par la matière. Le pinceau ne sert qu'à déposer la peinture sur le papier qui servira de moyen d'impression sur la toile.
Ses émotions intérieures invisibles et connues que d'elle vont faire de cette quête un chemin initiatique vers l'abstraction. Elle laisse venir des formes neuves tout en cherchant au plus loin de sa mémoire des images qui ont un peu un semblant de connu et laisse ensuite le chaos s'installer, c'est lui qui va orchestrer et désorganiser la toile. L'accident de parcours n'est jamais effacé, il va participer aussi à cette gestation.
Lorsque elle prend possession d'une toile, elle ne lui donne pas un sens de lecture, ce n'est qu'après lui avoir donné vie, à ce moment-là, que par son équilibre et sa justesse, sa signature va lui apporter une verticalité ou une horizontalité.
Anne Faucher est née à Bordeaux et vit depuis une quinzaine d'années à Vannes dans le Morbihan. Après des études à l'École des beaux arts de Bordeaux, sa carrière professionnelle s'est déroulée à Paris comme graphiste et directrice artistique dans la presse et l'édition. Elle a continué surtout à dessiner pour son travail et ses loisirs. Ce n'est qu'en 2000 qu'elle a prit à nouveau le pinceau pour exprimer ses émotions en toute liberté.
Passionnée pour l'art sous toutes ses formes, avec une préférence pour les primitifs flamands et italiens et aussi pour l'art du 20ⅇ et 21ⅇ siècles. Une grande admiration pour Zao Wou-Ki, Alechinsky, Adami, Debré et Dubuffet.
Découvrez les œuvres d'art contemporain de Anne Faucher, parcourez les œuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2011 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Anne Faucher sur ArtMajeur: Découvrez de superbes œuvres par l'artiste contemporain Anne Faucher. Parcourez ses œuvres d'art, achetez des œuvres originales ou des impressions haut de gamme.
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Reconnaissance
Les travaux de l'artiste ont été remarqués par la rédaction
Biographie
Anne Faucher travaille à l'acrylique sur châssis toilés avec une préférence pour les formats carrés sans dessin préparatoire qui surprennent par leurs diversité de couleurs et de formes. On peut y percevoir l'influence de Zao Wou Ki mais aussi celle de l'expressionnisme abstrait avec Pollock et De Kooning. Sa source d'inspiration est ancrée dans les paysages bretons, aussi bien par le minéral que le végétal.
Grâce à sa technique bien particulière elle sait créer des transparences et des superpositions sur la toile lisse ou travaillée par la matière. Le pinceau ne sert qu'à déposer la peinture sur le papier qui servira de moyen d'impression sur la toile.
Ses émotions intérieures invisibles et connues que d'elle vont faire de cette quête un chemin initiatique vers l'abstraction. Elle laisse venir des formes neuves tout en cherchant au plus loin de sa mémoire des images qui ont un peu un semblant de connu et laisse ensuite le chaos s'installer, c'est lui qui va orchestrer et désorganiser la toile. L'accident de parcours n'est jamais effacé, il va participer aussi à cette gestation.
Lorsque elle prend possession d'une toile, elle ne lui donne pas un sens de lecture, ce n'est qu'après lui avoir donné vie, à ce moment-là, que par son équilibre et sa justesse, sa signature va lui apporter une verticalité ou une horizontalité.
Anne Faucher est née à Bordeaux et vit depuis une quinzaine d'années à Vannes dans le Morbihan. Après des études à l'École des beaux arts de Bordeaux, sa carrière professionnelle s'est déroulée à Paris comme graphiste et directrice artistique dans la presse et l'édition. Elle a continué surtout à dessiner pour son travail et ses loisirs. Ce n'est qu'en 2000 qu'elle a prit à nouveau le pinceau pour exprimer ses émotions en toute liberté.
Passionnée pour l'art sous toutes ses formes, avec une préférence pour les primitifs flamands et italiens et aussi pour l'art du 20ⅇ et 21ⅇ siècles. Une grande admiration pour Zao Wou-Ki, Alechinsky, Adami, Debré et Dubuffet.
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Nationalité:
FRANCE
- Date de naissance : date inconnue
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Evénements artistiques en cours et à venir
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur ArtMajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Anne Faucher
EMPREINTES ET MATIERES
Médiathèque de Plouhinec.
Mes dernières toiles.
84e exposition cercle municipal des Gobelins et des beaux-arts
Mairie du 13e place d'Italie, 75013 Paris
Exposition collective de 90 artistes parisiens.
PASSION - Emotions
Auréole, 16 rue du Lait - 56400 Auray
Une rétrospective de mon travail des 5 dernières années.
ETIENNE-MARTIN UN DRÔLE DE SCULPTEUR
1963, rue du Pot-de-Fer au numéro 2, j’habite sous les toits. Cela pourrait être Dans la dèche à Paris de Georges Orwell, d’ailleurs il a habité un hôtel au n°6 (depuis disparu), mais ce n’est pas exactement le cas.
A l’époque, le quartier n’est pas du tout hanté par les bobos en tout genre. C’est populaire, ça vibre, ça vit, des ateliers dans les cours, des gens sans histoire mais aussi pas mal de marlous qui n’hésitent pas à sortir leur surin le soir dans une impasse, histoire de régler leurs petites affaires.
Je croise souvent un drôle de personnage, barbu, accoutré bizarrement pour l'époque, qui semble bien solitaire mais parfois retrouve des copains au bistrot du coin de la rue.
"C’est un sculpteur" me dit-on "il a son atelier depuis de nombreuses années au 11, c'est monsieur Etienne" dit avec respect et admiration.
2011, Vannes, exposition Étienne-Martin.
Entre ces deux dates, il faut glisser 1984 et 2010 à Pompidou, deux expositions très importantes surtout la première qui fut faite de son vivant. Une très belle reconnaissance !
Abécédaire et Mur-miroir - exposition à Pompidou en 1984.
Flash back, retour rue du Pot-de-fer en 1963.
C’est l'année précédente qu'est apparu le premier Manteau, la Cinquième Demeure si l’on peut dire ! Elle ne ressemble pas à ses sœurs, elle est faite de tissus, passementerie et cordes blanches qui serpentent sur un tissu foncé mais pas n’importe comment.
Le Manteau c’est d’abord un vêtement-sculpture, grande première dans l’histoire de l’art du 20e siècle.
Il me fascine ! Cela pourrait être le manteau d’un acteur chinois du 16e siècle, cela pourrait être un condensé ésotérique, cela pourrait être un melting pot d’archaïsme, de christianisme (la croix qu’il peut rappeler) et de statuaire africaine.
C’est énigmatique, c’est très plastique, c’est à la fois une sculpture et un dessin par le travail et l’assemblage des matériaux.
Coupe de la maison de Loriol et croquis pour Hommage à Lovecraft et Demeure n°4
Quand on l'examine de près, ce cordon blanc qui circule sur le Manteau et à l'intérieur interpelle, on est forcé de constater que ce boyau blanc rappelle quelque chose de déjà vu. Et oui, c'est le tracé schématisé des Demeures précédentes.
Hommage à Lovecraft, Nuit ouvrante, Demeure n°3 et Demeure n°4 Lanieff sont là sur le Manteau. L’une est sur la manche droite, l’autre sur la manche gauche, la troisième sur le revers et la quatrième à l’intérieur.
Ce Manteau est donc une juxtaposition, en quelque sorte une façon d’exorciser son humanité.
C'est un vêtement à habiter, c’est une correspondance entre cette fameuse maison natale de Loriol et son vécu, entre l’architecture et un corps.
Ce Manteau, de son vivant Étienne-Martin le portait dans certaines circonstances, mais je ne l'ai jamais vu l'endosser.
Étienne-Martin travailla toute sa vie d'artiste dans cet atelier jusqu'à 1995 ou il alla rejoindre ses amis à jamais.
Pour le mot de la fin je ne peux citer que l’artiste pour mieux comprendre cette Demeure « Le 4 février 1913, je revêtis ce manteau à 20 heures dix dans l’alcôve de la porte du cœur. C’était un soir de mardi gras ».
Je vous donne les clés pour la traduction : 4 février = jour de sa naissance, l’alcôve = le lit familial de la maison natale où mourut sa grand mère.
"Je me suis souvenu de mon enfance et j'ai dessiné ma maison".
Je n'ai évoqué ici que ce fameux Manteau car pour moi il est exceptionnel, mystérieux, il me fait rêver.
Ses Demeures sculptées dans divers matériaux sont trop monolithiques à mon goût, elles ne provoquent pas l'émotion que j'éprouve devant le Manteau, mais c'est personnel.
On peut voir certaines de ses sculptures dans le jardin des Tuileries et dans le parc de Bercy.
Pour la biographie d’Étienne-Martin vous êtes priés de consulter l’excellent ouvrage édité par le centre Pompidou.
11, rue du Pot-de-fer - Paris 75005
EXPOSITION À VENIR
Espace Calloch, 56680 Plouhinec
Comme tous les ans je participe à une exposition collective dans le très joli village de Plouhinec dans le Morbihan à l'espace Calloch du 12 juillet au 2 août 2015. Le vernissage se fera le dimanche 12 juillet à 11 h. Vous êtes les bienvenus.
ILE-ET-VILAINE - NOYAL-SUR-VILAINE- CHÂTEAU DE BOIS ORCAN
PAREILLE À LA BELLE AU BOIS DORMANT
JE VIS TOUJOURS À BOISORCAN
BOISORCANT 1586
je suis Marguerite la fille de François Thierry, Boisorcant a été mis dans le panier de ma dote le jour de mon mariage avec Jean d’Angennes le 11 mars 1574.
C’est mon grand-père Julien Thierry qui acheta Boisorcant en 1490 au sieur du Pé qui lui-même l’avait acheté à la famille Orcant.
Il faut dire que mon grand-père était argentier de la belle duchesse Anne de Bretagne et possédait une fortune assez conséquente. Par la suite il fit d’autres acquisitions dans le coin mais Bois Orcan resta sa demeure préférée qu’il transforma et améliora pour son bien-être avant d’entrer dans les ordres sacrés.
Le château possède des douves, un pont-levis et un colombier sans oublier la chapelle située dans la cour, un style ogival fleuri comme on aimait au siècle passé et aussi un très beau jardin de plantes médicinales que j'affectionne particulièrement.
Mon époux est toujours en voyage, il est Chevalier de l’ordre du roi et ambassadeur en Savoie. Je n’aime pas ce pays froid et montagneux, je préfère ma douce Bretagne et ma ville de Rennes où j’ai grandi entouré des miens, mon père en était le gouverneur et ma mère Françoise de Puy du Fou venait d’Anjou. Je suis l’ainée d’une fratrie uniquement féminine.
Ce que j’aime à Bois Orcan c’est la grande salle avec sa cheminée à colonnes, c'est ici que se passe l'essentiel de la vie de tous les jours mais aussi des grands lorsque avec mon mari nous recevons ses invités de passage. Ils sont toujours étonnés de découvrir la salle et ses belles fenêtres à croisées sculptées, son plafond aux peintures raffinées, les beaux meubles de mon grand-père et ceux aussi que j’ai commandé aux artisans Rennais. Je suis paraît-il une femme qui aime les belles choses.
Mais ce que je préfère par dessus tout c'est ma chambre dorée décorée par un artiste de Rennes où je passe beaucoup de temps, recevant mes amies et mon chapelier.
Attenant, se trouve une garde-robes, c’est nouveau, une pièce uniquement pour mes robes, c’est vrai que j’en possède quelques-unes depuis mon adolescence et malgré les grossesses elles me vont toujours aussi bien ! et puis j'ose le dire, je suis coquette, j'aime les belles étoffes surtout celles que mon mari me ramène de ses voyages!
Ah ! j’oubliais, ma pièce de bain, eh oui, le cuvier n’est plus dans la chambre. Quel délice de pénétrer dans la cuve de bois très joliment sculptée et de s’immerger à la saison froide juste en chemise, parfois nue dans l’eau chaude ! L’époque ne le veut pas, la propreté du corps est depuis longtemps oubliée, les étuves ont disparu des villes, mais je crois qu’il est important pour notre âme que notre corps soit sain et propre.
Nous avons aussi des latrines à chaque étage de la tour nord cela cause, d'ailleurs, une grande surprise chez nos invités.
Le jardin est le type même du jardin médiéval que mon grand-père a créé et qui est très utile car les herbes médicinales servent à préparer les remèdes, ce sont des tisanes et des onguents mais on y trouve aussi des herbes aromatiques pour l'élaboration des recettes. J’ai donné l’ordre en cuisine de les utiliser dans beaucoup de plats car je suis une gourmande et je ne peux me passer de la sauge ou de l’origan !
Comme tous les jardins de l’époque il se divise en plusieurs parties. Ici, à Bois Orcan, nous en avons trois, la Cour d’amour, la Fontaine de Vie et le jardin des Curiosités, chacun a sa particularité et aux beaux jours flâner de l’un à l’autre est un délice pour les sens, l'esprit et le cœur !
Mes cinq enfants, quatre filles et un garçon habitent avec moi et ont leur precepteur. Ils adorent le parc, les fermes et surtout la basse-cour. Pour le moment ce sont des enfants, plus tard ils vivront à Rennes ou ailleurs suivant les alliances qui se feront. La vie s’écoule doucement…
2015 je vis toujours à Bois Orcan.
Pas mon corps mais mon âme, j’aime tellement ce château et ce parc. Que de choses se sont passées et que de gens ont défilé dans mon château !
Il a été à l’abandon, presque en ruines mais à présent il a retrouvé sa splendeur d'antan. Depuis quelques années le nouveau propriétaire en prend grand soin comme moi de mon vivant. Les tours ont retrouvé leur hauteur d’origine, les lucarnes sont de nouveau visibles et en bon état, les enduits ont été refaits et le plafond de la grande salle à retrouvé son décor d’antan, même les vantaux sont toujours là. Les chambres ont été refaites à l’identique et même ma pièce de bain est de nouveau prête à servir ! Des meubles splendides dans les pièces, on dirait le château de la Belle au bois dormant !
Je suis très heureuse car mon jardin est toujours là, enfin il revit, il avait longtemps disparu et j’en étais attristée ! j’aime toujours m’y promener, surtout dans la roseraie et ne vous étonnez pas si parfois une brise légère vous frôle, ce n’est que moi peut-être disant tout bas un poème de Ronsard que j’aime tant.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
La chapelle où j’ai tant prié a elle aussi été rénovée, elle resplendit avec de nouveau vitraux d’un artiste qu’on appelle Viallat, il est parait-il très connu et célèbre. Cela change de mes vitraux racontant la vie des saints, mais je suis très sensible à ceux-là, je découvre l’art d’un monde nouveau pour moi !
Fait nouveau et extraordinaire, un parc de sculptures a vu le jour. De monumentales formes y sont éparpillées. C’est paraît-il l’œuvre d’un grand artiste : le sculpteur Étienne-Martin ; d’ailleurs il est venu en personne créer l’espace et son parcours pour y faire vivre ses “demeures”. Il l'a nommé Athanor ainsi que son musée intérieur dans l'aile gauche du château ou veille l'Athanor une pièce de bois en chêne coloré.
Au centre de ces trois hectares de curiosités un étang en forme d’utérus qui nous rappelle notre première demeure sur terre. Un chemin vous conduit à Celle qui veille, plus loin la Corne, ensuite les Fantômes, l’Échelle, et aussi Lanieff en mémoire du site druidique dans les Côtes d’Armor.
Pour finir en beauté, un parcours initiatique dans un tunnel tout de vert végétal pour mener à la Demeure-miroir.
C’est très curieux et bizarre, cela ne ressemble en rien a ce que j’ai connu, mais j’aime ces formes brutes et puissantes en harmonie avec la nature. Parfois la nuit elles me surprennent et nous chuchotons !
Ah que Bois Orcan continue de vivre ! je suis trop heureuse d'y être pour l'éternité !
BORDEAUX - LES VIVRES DE L'ART
PAR-DELÀ LA VILLE, ENTRE BASSINS À FLOT ET GRUES POUR LIGNE D'HORIZON, UN LIEU ATYPIQUE DANS DE MAGNIFIQUES BÂTIMENTS DU 18e SIÉCLE ABANDONNÉS DEPUIS DES LUSTRES.
"Les anciens vivres de la marine" inscrits au patrimoine de l'UNESCO débutent une deuxième vie réhabilités en "Vivres de l'art" mélangeant ateliers, galeries et résidences d'artistes.
C'est l'artiste sculpteur Jean-François Buisson qui est à l'origine du vaste projet qui a débuté en 2008.
Un site ou l'a va de découverte en découverte au milieu d'un bric-à-brac surréaliste.Un lieu d'expositions hors des sentiers battus, un lieu ou il fait bon se balader à l'ombre des grands platanes centenaires !
Un chemin fait d'une immense fresque et par-delà les murs un décor post-apocalyptique de grues et de gigantesques citernes !
Des rails sans fin pour vous mener au bout de tout !
Enfin, Les vivres de l'art, des chaises et un drôle de fauteuil pour se poser !
A l'ombre des platanes pour y refaire le monde de l'art.
Léonard peut en être jaloux !
Vous n'avez pas vu mon vélo ?
Une drôle de maison qui vous montre les dents de la mort !
Sur le sol, une beauté de pierre endormie.
Un ado qui vous montre son poing…et un mec zarbi qui met le feu aux poudres !
Un arbre qui se fait une deuxième vie à l'ombre d'une future civilisation.
Une porte surréaliste que l'on pousse…et qui s'ouvre…
Sur un immense atelier.
Dehors, le chaos est toujours là !
et Big Brother vous adresse ses conseils !
AVIGNON - COLLECTION LAMBERT
L'ÉTÉ DERNIER DANS MES PÉRÉGRINATIONS HEXAGONALES UNE EXPOSITION M'A ÉPOUSTOUFLÉ, ET POUR LE FAIRE,
IL FAUT QUE LE CONSERVATEUR SE LÈVE TÔT !
C'était en Avignon, la collection Lambert, riche de plus de 500 œuvres d'art a quitté provisoirement son musée afin de lifter l'ensemble et surtout de lui donner un cadre digne d'elle.
Un projet voit le jour avec le souhait de conjuguer l'art contemporain au patrimoine existant. On le baptise La dispartion des lucioles en mémoire du célèbre texte de Pasolini publié dans les années 70 et qui accompagnera le visiteur tout au long du parcours l'histoire du lieu aux deux collections.
La signalitique de chaque étage.
Mais oui, vous en avez vu forcément un soir d'été, il y a fort longtemps, car depuis l'agriculture intensive a eu leur peau, tous ces petits insectes s'étreignants amoureusement dans la nuit en minuscules étincelles jaunes provoquées par leurs délicieux petits prout !
Les portes des cellules à chaque étage sont d'une couleur différente.
Bon, pour en revenir à notre collection, on la déménage début mai dans la prison Sainte-Anne juste derrière le Palais des papes. Abandonnés depuis 10 ans les bâtiments du 18e siècle commençaient à souffrir sérieusement, c'est un lieu bâtit pour l'enfermement, cas rare à l'époque, car la plupart des prisons sont d'anciens couvents et de plus, ici, hommes et femmes cohabitent dans deux quartiers.
Dés l'entrée le ton est donné par des policiers sans visage, figés pour une brève éternité, nouveaux cerbères de ce que qu'était ici l'enfer. Ils sont l'œuvre de Xavier Veilhan et d'emblée vous forcent à un certain respect ! Les cellules utilisées pour la collection sont restées en l'état, des lavabos sans vie, des graffs plus qu'explicites, des murs aux couleurs du temps. La rage, l'espoir, mais aussi le désespoir sans oublier l'amour ou le temps qui passe sont encore palpables.
On peu dire que c'est un parcours sous haute tension dans le dédale des couloirs délabrés et des étages silencieux ou les cellules s'ouvrent sur une œuvre de la collection Lambert se mélangeant à celle d'Enea Righ, mécène bolonais.
Comme la petite luciole dans la nuit profonde, l'œuvre de l'artiste étincelle par sa densité dans le cachot lui donnant une lueur poétique. La nostalgie n'est pas loin, les sentiments de rebellion à portée de main.
Il y avait aussi un orchestre !
L'œuvre est là dans la nudité froide des quatre murs dans un face à face brûlant avec le passé. Plus de cris, de murmures ni de claquement de portes et de verrous qu'on ferme ou qu'on ouvre. Plus de pleurs et de bastonnades.
Dans chaque quartier, qu'il soit celui des hommes ou des femmes ce sera toujours une œuvre au féminin ou au masculin d'un artiste à la forte personnalité. On prête l'oreille, on croit entendre des pleurs, des murmures, mais non, seulement une poupée pendue à un fil de Niel Toroni ou les très inquiétants totems de Pascale Tayou ornés de plumes et de rubans pour vous donner le frisson.
Dans le quartier des hommes, le trait de néon de Claude Lévèque traverse un couloir pour vous emmener vers une destination infernale sous les ballons argentés de Philippe Parrerro se bousculant vers une improbable sortie.
Plus loin, le bateau emprisonné de Kieffer vous donne des envies à prendre le large, hélas on est toujours dans l'enfermement nanvigant immobile dans un silence de plomb !
Kiefer, Pei-Ming et ????
Très émouvantes aussi les pierres en cercle de Richard Long pour nous rappeler les forçats d'un autre lieu sinistre que fut Cayenne.
Dans une succession de trois cellules, La mort de Marat en trois versions vue par Yan Pei-Ming mon chinois préféré !
Dans la cour, le merveilleux mobile de Miroslaw Balka donne une verticalité mouvante et légère à la petitesse du lieu.
Dans une cellule, le film bouleversant dédié à Marceline Loridan-Ivens qui fut comme beaucoup d'autres emprisonnée avec sa famille en 1944 avant son dernier voyage vers l'enfer d'Auschwitz, racontant la cruauté des matons, le viol évité et les chansons en l'honneur de Pétain et seules autorisées à être chantées !!
C'est aussi les archives de la prison qui nous racontent une autre histoire. Les tenues bien pliées,les cahiers relatant l'état des lits et des vêtements, le nombre de stylos commandés et livrés, les petits calepins des gardiens… les menus souvenirs qui sont montrés en témoignage de cette portion de vie à jamais disparue et c'est tant mieux !
Un parcours envoûtant et passionnant, souvent violent à la limite du supportable. Et, quand on sort à l'air, libre et pensif on n'est plus dans la même logique des choses habituelles.
C'était la première fois que je pénétrais dans une prison même si elle était désaffectée, ce fut vraiment un choc que j'étais loin d'imaginer !
VINCENT ET L'AUBERGE RAVOUX A AUVERS-SUR-OISE
LE TEMPS N'A PAS BOUGÉ OU PRESQUE DEPUIS CE LUGUBRE 27 JUILLET 1890,
VINCENT EST PARTI REJOINDRE SES SOLEILS.
Ici tout rappelle les 70 jours ou tu y a vécu dans la misère et l'incompréhension pour 3,50 francs pension complète. Le zinc est encore plus patiné mais les suspensions sont aujourd'hui électriques. Le carrelage résonne encore de tes pas et les flacons d'un autre âge sommeillent sur les étagères en attendant ton fantôme.
L'auberge Ravoux du temps de Vincent, à gauche monsieur Ravoux et debout Adeline la fille.
Toi qui n'avait pas 3 sous pour acheter des toiles et qui en douce piquait les torchons de la cuisine pour tes chefs-d'œuvre en devenir, plus de 70 sorti de toi durant ce énième séjour parmi nous. Toi qui avais brinquebalé tes 37 ans de détresse dans 37 gîtes de misère à travers cette Europe qui t'ignorai.
Toi l'incompris qui avait tout compris de cette lumière que tu pourchassais inlassablement la traquant à tout moment et à toute heure.
Les tombes de Léo et de son frère Théo L'enterrement de Van Gogh par Émile Bernard
Tu es peinard dans ce cimetière tout au bout du chemin avec ces champs de blés qui n'ondulent plus sous le ciel d'azur. Les corbeaux se sont barrés depuis belle lurette. Le lierre est ton manteau et ton frère te tient compagnie pour une amitié sans fin.
Portrait de Vincent par Russel Vincent à 18 ans Autoportrait
Ta chambre n° 5 sous les toits est toujours là, toujours aussi minuscule avec ses 7m2, toujours aussi sombre avec sa lucarne, déserte et immobile seule une chaise marque le silence de sa paille fatiguée.
Sais-tu Vincent que des touristes du monde entier la visite avec recueillement et souvent la larme au coin de l'œil prête à s'échapper ? Des émotions et des souvenirs emplissent l'espace et dégringolent l'escalier.
L'auberge est toujours là, l'heure s'y prête et le déjeuner s'impose. Le père Ravoux n'est plus aux cuisines mais un menu lui est dédié. Point de potage Vincent ou de tarte en forme d'oreille, on a quand même la délicatesse de les oublier. Les plats sont intemporels avec un petit air "vintage" du côté du 19e siècle.
La terrine de canard aux pistaches est généreuse et présentée dans une énorme terrine. C'est délicieux et Vincent aurait aimé. Déjà certaines petites madames calent et ignorent ce qui les attends ! Pour la suite ce peut être le gigot non pas de 7 heures ni du père Ravoux mais très savoureux toujours dans une cocotte.
La viande est paraît-il savoureuse et bien parfumée au romarin, juste ce qu'il faut ! pour accompagner un gratin dauphinois parfait. Pour les autres comme moi, c'est de moëlleux filets de hareng et saumon marinés dans une immense jatte, on se sert allègrement, un plat du nord, un waterzoi, Vincent tu aurais aimé. On peut la redemander, le serveur est aux anges !
Le dessert est un peu et même beaucoup roboratif, certains attaquent le craquelin Ravoux aux fruits de saison d'un air à en découdre ! Grand bien leur fasse, dommage, la pâte est trop épaisse, trop dure mais la garniture sauve la mise. Une crème des plus suave balance l'acidité des fraises parfumées ! Dis Vincent, le père Ravoux te servait la même chose ? Pour accompagner ce menu un verre de rosé de Bandol et un verre de Graves plus que correct.
Le service est d'jeun, empressé sans être trop dans l'envolée. Il est toujours 10h à la pendule et certainement que Vincent va revenir avec son chevalet et ses toiles en bandoulière. Dehors, un guéridon avec une fillette de vin rouge et deux verres n'attendent plus que lui.
Un fantôme roux nous a suivi toute la journée. Oui Vincent tu es bien un homme de passions !
Auberge Ravoux - Maison de Van Gogh, place de la mairie, 95430 Auvers-sur-Oise - Tél. +33 (0)1 30 36 60 60
PAUL REBEYROLLE À CHAMBORD
C'ÉTAIT EN 2012, LE TEMPS D'UN ÉTÉ DANS LA DOUCEUR ANGEVINE, UN AFFRONTEMENT MAIS AUSSI UN DIALOGUE EXCEPTIONNELS ENTRE PAUL REBEYROLLE ET LE CHÂTEAU DE CHAMBORD
VOUS NE CONNAISSEZ PAS FORCÉMENT LE PREMIER MAIS LE SECOND FAIT PARTI DEPUIS BELLE LURETTE DE NOTRE FLEURON PATRIMONIAL ! PAUL REBEYROLLE À CHAMBORD CE FUT LE CHOC, LE FRACAS, LE CHAOS, L’HORREUR. UN DIALOGUE ENTRE RENAISSANCE ET MODERNITÉ, UN AFFRONTEMENT QUI A LAISSÉ PLUS D'UN KO !
On est sans voix devant ses immenses toiles ou la mort prends possession du paysage et devient à son tour nature. La terre est assassinée et la mort devient vivante. Réminiscence de son Limousin natal, lui le peintre payson, le peintre nature qui n'a jamais renié ses racines. Plus loin des corps ensanglantés, torturés mais vivants sans l’ombre d’un espoir de bonheur ou de vie.
Rebeyrolle l'iconoclaste, le sanguinaire, l’engagé et le désengagé nous donne ici à titre posthume une grande leçon sur le pouvoir, la vie et la mort. La triade éternelle par delà les siècles.
Le pouvoir le fascinait, il savait l'exprimer violemment sans fioritures ni enjolivements. Pour lui, le pouvoir menait le monde, pour lui le pouvoir était aussi une œuvre humaine, une construction sociale. Il nous le montre vu d’en bas, sans solitude ni corruption, c'est si on ose le dire le pouvoir de ceux qui subissent. Le pouvoir qui détruit la vie, la terre qu’il aime tant et les hommes qu’ils fuient. Dans ce pouvoir l’écologie et Rousseau y sont absents, le bonheur dans le pré, c’est pas son truc !
Sa peinture est totale, globale, il y met tout ; les espérances d’un monde meilleur comme le refus de ne pas l’accepter mais aussi une certaine réalité qui devient insoutenable à partir du constat qu'il en tire.
On est paralysé, les mots ne peuvent sortir tant on est submergé d’émotions par ces visions insoutenables. La vie est là, palpitante et prête à vous en découdre mais la mort rode tout autour pour avoir sa part de gâteau.
Rebeyrolle à Chambord c’est le dialogue fou de l’art et du pouvoir que 500 ans séparent et pourtant si proches ! C’est le choc des siècles aliénés par le présent des toiles.
Certainement Léonard de Vinci à dû venir à la lueur de la lune contempler les 50 œuvres d’un mec aussi surprenant que passionnant, un peu à son image qui a tant dérangé !
Avis et commentaires




















