Payscament 2016FR3501 Cancale (2016) 绘画 由 Samuel Etienne

石在亚麻帆布上, 39.4x39.4 in
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L’œuvre est une représentation abstraite du paysage des parcs conchylicoles basée sur le concept de contraction paysagère que je développe dans mes recherches artistiques. La toile est couverte d’un ensemble de 364 gélules en gélatine dure (semblables aux capsules médicamenteuses) réparties selon une grille de 20*20, soit une gélule tous les 5 cm. [...]
L’œuvre est une représentation abstraite du paysage des parcs conchylicoles basée sur le concept de contraction paysagère que je développe dans mes recherches artistiques. La toile est couverte d’un ensemble de 364 gélules en gélatine dure (semblables aux capsules médicamenteuses) réparties selon une grille de 20*20, soit une gélule tous les 5 cm. Chaque gélule, transparente, est remplie d’un échantillon du paysage présent réellement dans l’espace délimité par l’image. Les échantillons, de vase, de coquillage, de moule, d’huitres, de bouchots ou de matières plastiques ont été préalablement séché et réduit en poudre à l’aide d’un mortier. Les gélules sont collées sur la toile. L’absence de gélule évoque la dimension invisible des paysages, celle que l’œil ne perçoit pas, tout comme celle que le scientifique ne saisit pas. L’œuvre est volontairement minimaliste et basée sur la transparence (des gélules). Cela fait écho au littoral, espace nu, lieu minimaliste, imberbe et lisse où la transparence des eaux change en permanence. Le vide – représenté ici par le blanc de soutien de la toile – invite à la réflexion sur les liens qu’entretiennent les différents éléments constitutifs du paysage, que les gélules discrétisent. Le paysage est littéralement encapsulé et réduit à ses éléments constitutifs, mais la dégradation des gélules au fur et à mesure de la dispersion de l’eau de mer permet la libération des poudres élémentaires qui pourront alors se mélanger de nouveau comme dans la réalité du paysage littoral de Cancale. Exposée à 3 reprises entre 2016 et 2022, il a été proposé aux visiteurs d'humidifier la toile avec un vaporisateur. Mais seulement deux fois par jour au moment de la marée haute. Ce geste simule la montée semi-diurne des eaux. Conséquence de cette aspersion, les gélules se dégraderont et leur contenu se répandra sur la toile. L’œuvre évoluera donc avec le temps de l’exposition ; les poussières qui se répandront sur la toile induiront une recomposition incessante de la toile, à l’instar du paysage naturel de la Baie de Cancale. Le public est directement impliqué dans la réalisation de l’œuvre puisque l’intervention des spectateurs-acteurs participe à l’altération de l’œuvre. L’altération et le bruit sont au cœur de ma démarche artistique qui refuse un art contraint et figé et, à l’instar du mouvement Fluxus, prône un art participatif d’obédience do-it-yourself.

Attention : les gélules avec un capuchon bleu sont partiellement décolorées par l'exposition au soleil, c'est un processus normal d'évolution de l'oeuvre.

Composition des gélules : Tangue : 59% Huîtres plates : 13.5% Coques : 6% Crépidules : 6% Palourdes : 4% Pieux en chêne : 2% Déchets plastiques : 0,5% Invisible : 9%

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Samuel Etienne (aka Seitoung) est scientifique de formation, enseignant-chercheur en géosciences pendant plus de 20 ans (1997-2018). Il édite des fanzines depuis le milieu des années 1980. Co-fondateur du centre [...]

Samuel Etienne (aka Seitoung) est scientifique de formation, enseignant-chercheur en géosciences pendant plus de 20 ans (1997-2018). Il édite des fanzines depuis le milieu des années 1980. Co-fondateur du centre d’art contemporain Le Trampoline (à Vic-Le-Comte, 2017), il a créé les éditions Seteun en 1998 ; la revue Volume ! en 2002 ; la revue de recherches ZINES en 2020, dédiée aux fanzines et autres médias amateurs. Plus récemment, il a fondé la revue de bricolage science-art Fiction-Science avec l’école des Beaux-Arts de Rouen (ESADHaR) et le journal ACAZINE. Il a commencé à exposer ses travaux sur les fanzines en 2016 à l’invitation du Fonds Régional d’Art Contemporain de la région PACA à Marseille. Il développe depuis une recherche artistique autour des fanzines do-it-yourself en tant que matériaux plastiques (installation de type zinewall) et sur les paysages en tant qu’entité sensorielle que l’on peut capturer (consommer) et éditer (conserver).

Sa philosophie artistique a toujours reposé sur le DIY (do-it-yourself) qui consiste à puiser dans l’énergie du moment pour créer sans restriction et sans obstacles liés à une quelconque absence de qualification ou de légitimité pour agir. Ce moteur créatif se traduit en un vaste champ d’expérimentations plastiques qu’il a décliné dans les essais 52/66 Manifestes pour un art rebelle 100% DIY (Strandflat/Les presses du réel) et Bricolage radical. Génie et banalité des fanzines do-it-yourself vol. 1 & 2 (Les presses du réel).

Cherchant à établir des ponts entre art contemporain et sciences de la Nature, il édite également la revue Boulders, qui s’attarde sur la place des blocs rocheux – naturels ou artificiels – dans la recherche contemporaine, artistique ou géomorphologique. Six numéros ont paru depuis 2018. La constante des recherches artistiques de Samuel Etienne / Seitoung est leur concrétisation systématique sous forme d’imprimés, depuis le fanzine photocopié jusqu’au fanzine ou livre d’artiste unique. Il a publié une centaine d’articles et ouvrages scientifiques et a édité plus d’une quarantaine de fanzines et artzines. 

Son dernier ouvrage, Faire les poussières (2023) est un coffret d'artiste réalisé à l'issue d'une résidence chez Friville Editions qui présente ses recherches sur la conservation/consommation des paysages sous la forme des "payscaments", objet plastique qu'il a inventé en 2016 et qu'il décline sous forme d'objets uniques ou de petites séries.

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