Salvador Dali fait sans aucun doute partie des artistes les plus excentriques du passé. Il est bien connu pour ses toiles marquantes et oniriques qui ont largement contribué au succès du mouvement surréaliste, mais ses œuvres d'art uniques ne sont pas la seule chose à retenir dans la vie incroyable de cet artiste.
1- La moustache de Velazquez
L’origine des célèbres moustaches du peintre espagnol constitue encore aujourd’hui un sujet de discussion inépuisable. Beaucoup pensent que c’est l'artiste espagnol du 17 e siècle Diego Velazquez qui est la source d'inspiration de cette moustache bien connue. Selon Carme Ruiz, du Centre d'études daliniennes, «sa maison de Portlligat est décorée de nombreux portraits de personnes moustachées et Velazquez en fait partie». Diego Velazquez est notamment célèbre pour avoir été le peintre de la cour du roi Philippe IV dans les années 1600. L'inspiration peut également être attribuée à Marcel Proust : Interrogé sur sa moustache excentrique lors d'un jeu télévisé de 1954, Dali avait notamment fait allusion au célèbre écrivain Français.
2- Une collaboration chez Disney
Selon l'histoire, Salvador Dali et Walt Disney se sont rencontrés à l'origine lors d'un dîner chez Jack Warner (Fondateur de Warner Bros.) en août 1944. Dali était l'invité de Warner alors qu’il travaillait sur le film "La Maison du docteur Edwardes" d'Alfred Hitchcock. Suite à leur première rencontre, les deux hommes ont eu l'idée de collaborer sur le court métrage «Destino». Dali a commencé à travailler sur le film en 1946, créant 22 peintures et plus de 135 storyboards, dessins et croquis. Le studio de Disney a ensuite généré environ 20 secondes d'animation originale basée sur ces idées. Cependant, les pressions financières causées par la Seconde Guerre mondiale et d'autres engagements ont forcé le studio à mettre «Destino» à l'écart et il a reposé dans le coffre-fort de Disney pendant des décennies. En 1999, Roy E. Disney a décidé de terminer le travail du studio sur «Destino» tout en terminant la production de «Fantasia 2000». Même si Dali et Disney n'étaient pas là pour le voir en personne, leur film d'animation autrefois abandonné a été chaleureusement accueilli et a même remporté une nomination aux Oscars pour le meilleur court métrage d'animation lors de sa sortie finale en 2003.
3- Phobie des insectes
Le peintre espagnol souffrait d’une peur générale des insectes aussi appelée parasitose : c’est à dire la conviction délirante d’être infesté de parasites... Pour être exact, on pourrait dire que Salvador Dali ne souffrait pas de phobies, mais plutôt qu’il s'en délectait puis ce que ses peintures sont remplies de ces insectes qui le terrifiaient. Fourmis noires grouillantes, papillons colorés évoluant en grappes, sauterelle surdimensionnée perchée sur la bouche d'une tête déformée ... Dali craignait d'ailleurs particulièrement ces dernières : durant sa jeunesse, il avait été tourmenté par d’autres enfants qui lui en avaient jeté dessus. Elles constituent donc un motif récurrent de ses œuvres : symboles de déchets et de destruction, elles dévorent les sujets représentés sur la toile. Les fourmis sont quand à elle une image courante, signifiant la décomposition, évoquant également une peur de la mort.
"Le Grand Masturbateur", Salvador Dali, (1929). Huile sur toile, 110 cm x 150 cm. Madrid, Museo nacional centro de arte Reina Sofia. (SALVADOR DALI, FONDATION GALA-SALVADOR DALI )
4- Le logo Chupa Chups
Beaucoup de gens l’ignorent mais le logo Chupa Chups a été conçu par l'artiste Salvador Dali. En 1969, le peintre espagnol a été approché par la marque pour concevoir un nouveau logo Chupa Chups, et le résultat est devenu aussi instantanément reconnaissable que ses célèbres horloges fondantes. Dali a intégré le nom Chupa Chups dans une forme de marguerite aux couleurs vives. Afin d’augmenter l’impact de la marque, Dali a même suggéré que le logo soit placé sur le dessus de la sucette plutôt que sur le côté afin qu'il puisse toujours être vu intact.
5- Le peintre et le rocker
Au début des années 70, Dali utilise ses liens avec le milieu de la musique pour rencontrer des personnalités telles que Brian Jones, Bryan Ferry et David Bowie. A cette époque Salvador Dali voulait utiliser un jeune musicien controversé comme sujet de son nouveau projet créatif. C’est après voir assisté à un concert d’Alice Cooper que le peintre jette son dévolu sur la star du hard-rock. «Il a dit que c'était comme voir l'un de ses tableaux prendre vie.» En 1973, Salvador Dali crée donc un portrait du cerveau d'Alice Cooper à l'aide d'éclairs au chocolat, de fourmis, de diamants et des premières technologies holographiques... Alice Cooper témoignera plus tard «avec Dali, tout était une performance. Chaque soir, nous allions au studio 54 ou pour voir Andy Warhol à l'usine. Dali traînait toujours avec beaucoup de personnages bizarres, donc j'étais content de m'asseoir et de profiter du spectacle. J'étais en présence du maître».
6- Fascination pour Hitler
Dali a dit un jour: «J'ai souvent rêvé d'Hitler en tant que femme. Sa chair, que j'avais imaginée plus blanche que blanche, m'a ravie… ». Cette fascination s'est traduite par plusieurs œuvres d'art dont son célèbre « Enigme d'Hitler » de 1939. Une prise de position pour le moins controversée et qui lui valu à l’époque son exclusion du mouvement surréaliste. Les surréalistes étaient à l’époque généralement alignés au plan politique sur une idéologie marxiste et ont été horrifiés par l’adhésion de Dali avec l'autoritarisme et en particulier sa fascination pour le führer allemand, ce qui peut se comprendre... Non découragé, Dali a continué à louer la domination de Franco sur l'Espagne pendant les années 1940.
"The enigma of Hitler (L’Énigme d’Hitler)", Salvador Dali, (1939). Huile sur toile, 95 x 141 cm . Madrid, Museo nacional centro de arte Reina Sofia. (SALVADOR DALI, FONDATION GALA-SALVADOR DALI )
7- Réincarnation de son frère
Quand Dali avait cinq ans, il a été emmené sur la tombe de son frère et ses parents lui ont dit qu'il était l'incarnation de son frère aîné. Celui-ci, également nommé Salvador, était mort près de neuf mois jour pour jour avant la naissance de Dali. Dali en est venu à croire qu'il était la réincarnation de son frère aîné et l'a présenté dans plusieurs de ses peintures, y compris dans le tableau "Portrait de mon frère mort".
"Portrait of my dead brother (Portrait de mon frère mort)", Salvador Dali, (1939). Huile sur toile,
175.3 x 175.3 cm. The Dali Museum, St. Petersburg (Floride). (SALVADOR DALI, FONDATION GALA-SALVADOR DALI )
8- Obsession des choux fleurs
Une limousine ou un taxi ? Beaucoup trop banal pour le peintre surréaliste. C’est pourquoi Dali préférait être au volant d’une Rolls Royce bourrée à ras bord de... choux fleurs. La « veggie-mobile » a donc constitué un véhicule de choix pour le peintre espagnol quand il voulu se rendre à l'Université de la Sorbonne à Paris pour y donner une conférence. Il expliqua qu’il avait trouvé un sens profond à ce légume. «Tout tire ses origines de la corne du rhinocéros !» «Tout tire ses origines de La Dentellière de Vermeer !» «Tout prend fin avec le chou-fleur !»
9- Le cadeau étonnant à sa femme
Le Château Gala Dali de Púbol est une construction du Moyen-âge au sein de laquelle Salvador Dali a pu donner libre cours à son étonnante imagination créative, à l’attention d’une seule personne : sa femme Gala. Ce lieu était consacré au repos et servait de refuge à son épouse. Lorsque Dali achète le Château, en 1969, il déclare « Il me fallait offrir à Gala un écrin solennel et digne de notre amour. C'est pourquoi je lui ai fait cadeau d'un manoir bâti sur les vestiges d'un château du XIIème siècle, à La Bisbal, l'ancien Château de Púbol ». L’artiste espagnol souhaitait que sa femme règne en souveraine absolue sur les lieux, au point même qu’il lui fallait obtenir une invitation écrite de sa part pour avoir le droit de venir lui rendre visite...
10- L’escroquerie de Yoko Ono
Impossible de finir ce top sans une dernière anecdote sur la célèbre moustache de l’artiste. Salvador Dali aurait un jour escroqué l'artiste et musicienne japonaise Yoko Ono en lui faisant payer 10000 $ pour un faux poil de sa moustache. Amanda Lear, égérie et amante de Dali aurait déclaré. "Tout au long de sa vie, Dali n'a jamais pu résister quand quelqu'un agitait un chèque sous son nez". La chanteuse a déclaré que Dali avait failli vendre à l'épouse de John Lennon, de vrais cheveux, mais il pensait que Yoko Ono était une sorcière et qu'elle pourrait lui jeter un sort. «Il m'a envoyé dans le jardin chercher un brin d'herbe séchée et je l'ai mis dans une jolie petite boîte. Dali adorait escroquer les gens» aurait révélé Amanda Lear, expliquant comment Ono s'était faite avoir.
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