Guerre et Jeux (2024) Peinture par Jean-Louis Maurer

Comment agir, comment réagir face aux multiples conflits qui déchirent notre monde, en Ukraine, en Palestine, au Soudan, au Yémen et ailleurs ?...
L’ironie est un outil : je propose donc d’ajouter une nouvelle discipline aux Jeux Olympiques : la guerre !
Le détournement des anneaux olympiques par un char vaut bien le détournement d’une œuvre de Banksy…
Je propose, au-delà, une réflexion sur les liens entre sport olympique et guerre et pas seulement au niveau du vocabulaire qui présente des similitudes troublantes.
Comment ne pas rappeler à ce sujet les écrits de Pierre de Coubertin, considéré comme le père de ces Jeux Olympiques ? C’est bien lui qui rédigeait ces lignes : « Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre… …le jeune sportsman se sent évidemment mieux préparé à partir [à la guerre] que ne le furent ses aînés. Et quand on est préparé à quelque chose, on le fait plus volontiers… … Considérer la guerre comme une partie qu’il faut jouer le mieux qu’on peut après s’y être entraîné scientifiquement … … facilite les réconciliations ultérieures » (cf. Pierre De Coubertin, « L’escrime est-elle énervante ou pacifiante ? », Revue olympique, mars 1912).
Alors, au-delà de l’ironie, ce parallèle entre sport de haut niveau et guerre est-il absurde ?
Concluons en espérant que les valeurs fondatrices de la Charte olympique pour l'édification d'un monde pacifique et meilleur l’emporteront.
Espérons que l’esprit sportif d’entraide, de partage et de coopération, symbolisé par la petite fille de Banksy et son ballon en forme de cœur, l’emporteront sur la volonté « d’écraser » ou «d’éliminer l’adversaire», symbolisée par le char.
Espérons que ces nobles valeurs l’emporteront sur les aspects politiques les plus noirs de ces JO… comme ceux que Pierre de Coubertin défendait à son époque, voyant entre autre dans le sport un moyen de confirmer la domination des colonisateurs sur les « indigènes », ou comme ceux que l’Allemagne nazie poursuivait en se servant des Jeux comme vitrine (1936), à l’instar de tous les régimes, dont les pires, qui trouvent là une occasion d’asseoir leur influence diplomatique.

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