" AMERS INDIENS " - Collection NATIV(e) (1994) Pittura da Grégory Dreyfus

" AMERS AMERINDIENS " -

" Nativeamerican " ou l'amertume des indiens natifs d'Amérique du nord, d'Amérique du Sud... colonisés, chassés, pourchassés, déplacés.

Entre la colonisation, l'évangélisation, les guerres ...dites " indiennes ", la guerre américano-mexicaine ou celles contre les colonies britanniques ... puis la Conquête de l'Ouest et la recherche de la Nouvelle Frontière... Nos immigrants européens, à l'espoir d'un Nouveau Monde à découvrir, à bâtir, à explorer - et pour le plus grand nombre ne cherchant rien d'autre qu'un endroit qui les sauverait... - s'invitaient sur ce continent ...Les empires avec eux comme un gros gâteau à se bouffer, à qui arriveraient les premiers.

...Quand bien avant déjà, juste quelques pandémies décimaient des générations entières, par des maladies et nouveaux virus ramenés d'Europe par les Conquistador, oups ! ...Pour l'or, quoi.

..Jusqu'à l'expansion du chemin de fer, la conquête du territoire ...avec en bonus l'anéantissement pratiquement total et sans vergogne de l'habitat, des bisons pour ...juste le pouvoir de tuer, au ratio final - quand tout du bison servait à se nourrir ou servait à l'artisanat de tous les objets ou conforts, de vie, d'habillement, à la création, à l'habitacle, à l'outil etc. Des plaines, où jonchant des centaines de bêtes tuées qui allaient pourrir sur place sans aucun besoin satisfait, si ce n'était que du plaisir jouissif de tuer.

Un ethnocide des peuples d'origine était enclenché ...pour finir, balayant des plaines, des vallées, des rivières et des montagnes l'esprit "Native" de l'ère millénariste amérindienne, sur le continent. Tous ces peuples aussi diverses que variés de la Nation Indienne, perdraient leurs terres contre l'envahisseur déiste à la suprématie autoproclamée, mieux armé, venant par vagues entières ...et se déchaînant ainsi du plus grand nombre, sur eux, tel un raz de marée dont l'embarcation amérindienne et son écosystème entier n'en réchapperaient pas.

Naïfs, ambitieux ou débonnaires, ces gens venus à la promesse d'un monde meilleur, dans un déni total ou assumé ...d'écraser, d'éliminer, de remplacer alors (et ici seulement le mot prend un sens) l'homme natif qualifié alors de "sous-homme" puisque "sauvage".
...Incroyant à la même histoire des idées des nouveaux arrivants et non industrialisé de surcroît, cet homme natif donc : ...assigné à la notion erronée du "non civilisé" - pour les "frimeux" de l'époque qui prétexteront la notion du "plus évolué" tout en contredisant en ce sens, leur croyance des valeurs chrétiennes ou du récit biblique de la Genèse, au Darwinisme.
...Ne méritant pas, pour ainsi dire cette Terre qu'ils (les frimeux) leur croyaient "Promise", légitimaient biensûr de ramener les peuples déjà présent depuis des millénaires : "sauvages" donc, à "non être" et à "propriété" ...et puisqu'il fallait "grand remplacer" le "peau rouge" à sa terre... pour la raison "civilisée" du plus fort, l'idée était toute trouvée que çà n'était pas contractualisé, hein ...Que la terre leur appartint?

Incessantes vagues des nouveaux arrivants qui colonisent tout et s'installent, se battent entre eux dans un Far West sans foi ni loi, repoussant à peau de chagrin les "Territoires" (espaces géographiques dépendants d'une autorité) Indiens.
Ouvertes sont donc les chasses aux droits des terres qui ne leur appartiennent pas. Ouverte la Ruée vers l'or.
Libéré donc le "ça", des pulsions transformées en force, de ses contraintes de "surmoi" : la surpuissance déculpabilisée, ignorée et/ou oblitérée qui fait la guerre en ne respectant dés lors, ni rien de la culture des êtres ni du vivant rencontré.

Vision non empathique, voir sociopathique de l'anéantissement lentement radical, d'une culture animiste et polythéiste, de traditions et de modes de vie ancestraux où l'on glorifiait la mère nature notre terre comme la chose "sacrée", où l'on honorait la vitalité des êtres et le pouvoir et le sens des espèces, animales, végétales, comme ceux des éléments cosmiques qui entourent la vie pour l'homme, et pour qui sait la voir et communiquer avec. Et où le Tout relié au Tout, sert une balance, un équilibre, à la cosmologie de plusieurs mondes, terrestres et spirituels...
Un chemin de vie relié aux esprits qui animaient et traversaient la voie de l'existence de soi et de sa tribu ...dont la seule réalité de l'existence à la terre était que les Amérindiens appartenaient à cette terre et non l'inverse, tout comme les Aborigènes en Australie à la leur.

Et l'homme Blanc est arrivé. Et leur ont pris leur histoire, comme çà : "Just like That".

Les "Indigènes natifs" se faisant voler les terres, leurs territoires nomades reculent.
...Des massacres de population entières... femmes et enfants personnes âgées, chiens, chevaux ...jusqu'à reddition des guerres pour la survie.
Défense et sauvegarde d'une vie attaquée. De la reddition ils se font à nouveau spolier.

...Tentative d'extinction de la culture par de complètes et violentes rééducations pour les enfants, à jamais séparés de leurs parents (pour ceux-ci des parents qui réchappèrent à la mort) dans des pensionnats religieux où l'enjeu à travers les interdictions de parler leur langue natale, de la transmission de la pensée autochtone... est la guerre des mémoires.

...Les terres et les hommes disparaissent, s'éparpillent. Puis les déportations, le parcage en réserves, l'assimilation forcée, tout se désintègrent des nations indiennes et de leur rapport à la vie, à la nature, à leur histoire faite des traditions orales.

Bien sûr, aujourd'hui la renaissance des peuples natifs est là et vivante. Elle s'est adaptée... - la culture des civilisations natives et des guerres ...enseignées, consignées et écrites, même si les recherches historiques affluent encore - ...même si elle ne s'est pas encore totalement relevée d'un autre côté : alcool, drogue, manque de travail, paupérisation, éloignement des réserves, discriminations... Les fléaux ne manquent pas.

...Le travail de mémoire de cette tragédie en est encore au balbutiement quant à la voracité que fût celle des visages pâles.



La peinture ici est un montage atypique, de 6 portraits assemblés en une seule pièce, aux styles et aux techniques différenciés... dans un format hybride donc qui a vocation à s'encastrer dans une autre pièce "puzzle", mais en partie dissemblable.


Grégorydreyfus©1994

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