Marcheur (2022) Scultura da Vincent Fons

Le marcheur
Cette sculpture commence avec la rencontre d’un marcheur de bord de route.
Un jour, de retour du travail en voiture, j’ai croisé le chemin d'un marcheur.
Habitant un village, voir quelqu’un marcher le long des routes ne semblait pas si extraordinaire.
Pourtant, je remarquais cet homme plus que les autres. Sa façon de marcher et de se tenir ne ressemblait pas à un promeneur ni même à quelqu’un qui chercherait à rejoindre un lieu. Elle semblait obéir à un autre but.
Etrangement, cet instant furtif se répéta par la suite presque tous les jours.
De manière plus étonnante, il se produisit à des moments et en des lieux très divers et différents.
Le matin, l’après-midi ou le soir, Il marchait le long de chemins, de petites routes de campagne et même au bord des nationales.
Cela provoqua en moi, une réflexion mais aussi un sentiment d’appartenance. Sans le chercher vraiment, j’espérais croiser sa route.
Car sa marche était celle d’une quête. Elle semble se diriger vers cet endroit ou l’on trouve un sens.
Ces rencontres, sans paroles, sans échange devinrent alors pour moi des moments d’introspection, des points de repères ponctuel sur le chemin que nous parcourons chaque jour dans notre vie. Sa marche devint le miroir de la mienne.
Je n’ai jamais su qui il était, ni véritablement ce qu’il cherchait en marchant.
Mais j’ai décidé de créer le marcheur pour parler de ces pas que chacun de nous faisons chaque jour.
Nous marchons toute notre vie, pour agir, pour découvrir, pour trouver un sens ou plus simplement pour vivre
En marchant, nous changeons, nous évoluons, et chaque pas que nous lançons construit jour après jour la personne que nous sommes et celle que nous deviendrons.
Au bout du chemin n’y a-t-il pas la rencontre de nous-mêmes ?
J’ai commencé cette sculpture en 2013 et elle n’a cessé d’évoluer depuis. Tout comme le sens qu’elle porte, elle change au gré des évènements, des étapes, des changements que je ressens et que je traverse
En hommage à la vie qui nous façonne chaque jour de tant de manières différentes, le marcheur se construit lentement au travers de tous les procédés du travail du métal que je connaisse et de milliers de pièces de métal ayant chacune leur propre histoire.
Comme autant de parties qui nous composent, comme autant de chemins que nous empruntons, comme autant de pas que nous devons faire, pour être et exister.