Le Mellah de Rabat (2016) Peinture par Maurice Bellolo

Huile sur toile

Toile : Gestaecker EXCELLENCE en lin de format 25M, clouée sur les côtés et clefs qui tendent la toile.
Un rendu exceptionnelle des couleurs.
Huile : extra-fine Lefranc et bourgeois
Pinceaux : Da Vinci
Certificat d'authenticité
Retour : possible


Hommage à ma mère
LE MELLAH DE RABAT
Mon enfance. J'ai 7 ans, on est à Rabat au Maroc. C'est le matin, un soleil radieux fait son apparition, je sors dans le balcon pour prendre l'air en tee sheart et short. Le soleil flirte avec mon visage et mon pied. Je vois une trentaine de plantes bien taillées dans notre balcon. Je les adore, ce sont mes amies et j'aime bien leur dire bonjour le matin. Maurice, Maurice, ma mère m'appelle, tu te dépêches, on va au marché. On prend les 3 paniers et nous voici partis au mellah de Rabat où se trouve le marché pratiquement une ville dans la ville. Après une demi heure de marche sous un soleil de plomb, on arrive à la Bab Salah à la limite de la ville voisine de salé. Je vois ces murailles qui sont majestueuses. De vieilles pierres les habillent. Le soleil est là, puissant; c'est bon de sentir sa chaleur sur son corps. On rentre à travers ces murailles et je pense à mon arrière grand père baba ishaq, sa femme Tammo et mes cousins Dabico et Maxime qui habitent juste là à 30 mètres sur la droite dans une maison individuelle sur 2 étages. Baba ishaq était le président de la communauté juive de la ville voisine de Salé et avait des commerces de bijouteries dans le souk. Un homme d'une grande gentillesse et d'une grande sagesse. Il s'appelait Elbilia. Juste sur la gauche, une petite ruelle romantique et fleurie nous amène à une maison individuelle avec un grand balcon où habitent Réfaille le fils de baba ishaq, sa femme Marcelle et sa fille Elise. A 100 mètres plus loin de baba ishaq habite sa fille et la mère de ma mère, maman Bida, une femme admirable, gentille et affectueuse. Je l'oublierai jamais. Nous on habitait en ville, et chaque samedi matin, maman Bida venait nous voir vers les coups des 10heures. On prenait le thé à la menthe et la pasta un bon cake que ma mère avait confectionné pour le shabat. Maman Bida me remettait mon bombom rouge et une pièce de 20 centimes. Je l'embrassais de toutes mes forces. Elle souriait, elle était contente. C'était la belle vie au Maroc, on étaient bien, bien heureux, le plaisir de vivre. Je reviens au marché. On a franchi les murailles, juste sur la droite on emprunte une petite ruelle qui mène au marché aux poissons. C'est un grand bâtiment avec plafond. Plusieurs étalages de poissonniers qui crient sans arrêt pour attirer la foule et une trentaine de petit boui boui où des commerçants vendent des fruits et des légumes d'une couleur et d'une fraîcheur sans égale. Ma mère qui s'appelait Suzanne, était une très belle femme. Au marché, la plupart la draguait, en lui disant bonjour beauté, il lui disait en arabe, ça va la française. On menait au Maroc, une petite vie bourgeoise à l'européenne. Elle me dit regardes Maurice en me montrant le poisson ça c'est un poisson frais. Elle passe beaucoup de temps à marchander et à négocier le prix, elle finit par les user et ils cèdent à son charme. Je m'échappe de ma mère un instant, je vois au loin une petite lumière blanche qui m'interpelle et qui fait contraste avec l'éclairage obscure et fraîche de cette immense salle des poissons. j'arrive enfin devant cette lumière, c'est un petit trou dans la roche , j'approche mon visage, je vois à 300 mètres plus bas une felouque petit bateau où des gens essayent de monter péniblement. Le fleuve où ils sont s'appelle le BOU REGREG, il relie Rabat à Salé. Je contemple ce merveilleux spectacle coloré et lumineux, quand ma mère m'appelle :Maurice, Maurice, où es tu? Je la fais patienter un petit moment et puis je Luis dis, je suis là maman en chair et en os. Elle m'attrape elle m'embrasse pensant qu'elle m'avait perdu à jamais et on va faire remplir nos 3 paniers chaque jour, ça dure 3 heures. Le marché, c'est un rituel. Quel bonheur de se rappeler de ces moments.
Diffusé pour la première fois sur Facebook le 30 novembre 2015

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