sarah et dalila (2002) Peinture par Fayssal Beyrouti

Cette grande huile sur toile précède dans la présentation de mes oeuvres le fusain titré "Gabrielle d'Estrées" et met en scène deux modèles alors que le fusain est un jeu de miroir d'un modèle unique.
Si la peinture de nu est omniprésente dans l'histoire picturale, le nu à deux modèles est peut-être moins fréquent.
J'ai mené cette recherche rapidement et trouvé quelques oeuvres de cette sorte en particulier chez Courbet, Picasso, Seurat, Vallotton.
Chez Félix Valloton (1865-1925), une huile sur toile de 1905 titrée "le repos des modèles" m'a interrogé : pourquoi ce gris-vert froid des corps ?. Pourquoi ces corps plissés ?. Le champ des réponses est vaste.
Ce que j'ai trouvé intéressant chez Vallotton, c'est le "discours" de la peinture sur son propre objet : les modèles au repos qui se reflètent dans le miroir ne parlent-ils pas de l'artiste dans son cheminement créatif ?.
C'est sur ce chemin que je me suis engagé avec "Sarah et Dalila" elles aussi au repos. Mais ici, pas de miroir, pas de rappel de la finitude des corps : les ocres en dominante sont chauds, et en place de miroir, une ouverture en fond de tableau sur un extérieur identifié par la présence du bleu. Les regards des modèles ne se croisent pas, ne sont pas non plus dirigés vers cet extérieur mais fuient sur une diagonale vers l'extérieur du tableau. Un moment de calme et de silence, où chaque modèle est en elle-même dans sa vérité hors le pouvoir du peintre (?....).

Thèmes connexes

NufemininDanslatelier