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Retour à la liste Ajouté le 22 avr. 2005

Je connais Thérèse Dulude depuis maintenant vingt ans. À l'époque où nous avons fait connaissance, elle exposait déjà ses oeuvres à la galerie Frère Jérôme, rue Saint-Denis à Montréal. J'ai toujours perçu Thérèse comme une femme à la poursuite de tout ce qui est vivant et noble. Rien ne lui échappe et si un événement la fait vibrer, elle le couchera sur papier ou sur canevas, pour immortaliser ce moment qui ne viendra peut-être plus jamais.

Thérèse Dulude donne de l'amour et cet amour transparaît dans ses oeuvres. Comme un esprit qui vogue à travers l'espace, elle dirige son navire dans le courant incessant de la compréhension humaine. Artiste-née, elle s'est redécouverte elle-même au fil des ans, elle s'est accordée les outils pour pouvoir donner libre cours à sa soif de création et de liberté intellectuelle.

Toujours à la recherche de nouveau, elle écoute, elle regarde, elle voit, elle entend, elle lit, elle partage, elle s'ouvre continuellement à cette vie qui lui a été donnée. Et qualité suprême pour une artiste, elle sait reconnaître le talent des autres, sans jamais dénigrer ou même critiquer. Elle aime et elle le dit.

Son oeuvre se compose principalement de portraits. Elle observe dans la rue les gens qui la fascine et elle les peint avec toute la sensibilité qui lui est sienne. Elle peint la douleur et la joie du monde avec un trait microscopique qui s'approche parfois de l'abstraction. Ce trait, elle l'agrandit sur d'autres tableaux et explore ainsi le monde de l'invisible, le gestuel, le mouvement réflexe.

Même si cette artiste n'a officiellement commencé à exposer en galerie qu'en 1984, elle a un long cheminement derrière elle. En fait, elle peint et dessine depuis sa plus tendre enfance... dans le silence de sa demeure.

En 1981, Thérèse Dulude exécuta une des oeuvres les plus importantes de sa carrière et cela bien malgré elle. Se sentant dépressive et découragée par le poids de la vie, elle eut l'idée de peindre chacune des pages d'un bottin téléphonique avec tous les matériaux qui se trouvaient devant elle : gouache, acrylique, encre, crayon feutre, huile, etc. Ce travail se prolongea sur une durée de trois ans, ce qui lui permit de traverser une période noire, marquée de hauts et de bas. Comme elle le dit elle-même : "Cette création fût une bouée de sauvetage, un remède merveilleux". Peut-être un jour aurons-nous la chance de l'admirer dans quelque galerie de Montréal ou d'ailleurs.

En voyant l'oeuvre de Thérèse Dulude, on constate qu'il n'y a pas d'âge pour être jeune et amoureuse.

GUY BOULIANNE

Artmajeur

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