La Gorgone (2021) Collages par Annabelle Amory

Le thème de cette toile est plutôt évident avec son titre : il s'agit de Méduse, l'une des trois gorgones de la mythologie grecque. Transformée par la déesse Athéna pour diverses raisons selon les auteurs, la jeune femme, dont la chevelure s'est muée en serpents, pétrifie dorénavant du regard tous ceux qui le croiserait. Vaincue par[...]
Le thème de cette toile est plutôt évident avec son titre : il s'agit de Méduse, l'une des trois gorgones de la mythologie grecque. Transformée par la déesse Athéna pour diverses raisons selon les auteurs, la jeune femme, dont la chevelure s'est muée en serpents, pétrifie dorénavant du regard tous ceux qui le croiserait. Vaincue par Persée par décapitation, sa tête trône désormais au centre de la cuirasse (l'égide) ou du bouclier d'Athéna, sous le nom de gorgonéion.
Si dans notre imaginaire actuel la Gorgone Méduse est une très jolie femme, il n'en était pas de même au début. À l'époque archaïque, elle est représentée par un simple visage monstrueux, figuré de face, les yeux exhorbités et la bouche pleine de dents de sanglier. Ce n'est qu'à l'époque classique qu'elle aura meilleure tête (et un corps). Le gorgonéion va quant à lui devenir un motif apotropaïque, visant à éloigner le mauvais œil. J'ai croisé la Gorgone une fois dans ma thèse, à son stade le plus primitif. Elle y était associée à la Potnia Theron, cette ancienne divinité maîtresse des animaux qui dompte des fauves, et proche de la déesse Artémis.
Je ne reviendrai pas ici sur la symbolique de la Gorgone, ancienne et actuelle, mais vous pouvez vous renseigner si le sujet vous intéresse !
Ma Gorgone renvoie évidemment à une représentation moins monstrueuse puisqu'elle est figurée sous les traits d'une jolie femme. Quelques indices nous informent alors sur le mythe : l'accent est mis sur ses yeux (bleus et ourlés de tatouages qui les mettent en valeur), ses cheveux verts évoquent les serpent, tandis que les cornes de bélier rappelle ses origines monstrueuses. Ces deux derniers éléments sont également un renvoi à la fameuse Potnia Theron et à son association à la nature, la puissance ou encore la mort (la Gorgone pétrifie les gens !). Concernant le choix des cornes de bélier, je pense avoir été inconsciemment par la peinture "Le faune" de Jean-Léon Gérôme, artiste que j'apprécie tout particulièrement.

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Née en 1988 dans l’Oise, Annabelle peint des toiles et écrit des livres depuis l’enfance. Dans la famille, personne ne pratique une activité artistique, musicale ou sportive. Ce qui importe dans cet environnement,[...]

Née en 1988 dans l’Oise, Annabelle peint des toiles et écrit des livres depuis l’enfance. Dans la famille, personne ne pratique une activité artistique, musicale ou sportive. Ce qui importe dans cet environnement, c’est surtout des études universitaires pour avoir, à la fin, un « vrai » métier.

Alors Annabelle obéit et gravit les échelons : licence en histoire de l’art et archéologie à Amiens, Master en Sciences de l’Antiquité à Lille, puis, enfin, le dernier stade : un doctorat en archéologie grecque qu’elle obtient en 2017. Cependant, durant ses recherches, elle n’a cessé de peindre et même d’exposer dès qu’elle en avait l’occasion. Dès la fin de sa soutenance de thèse, elle avertit son jury : non, elle ne se lancera pas dans la recherche mais tentera une carrière artistique.

La problématique difficile de l’identité, de la dualité et du conflit intérieur est au cœur de la réflexion d’Annabelle. Que ce soit l’injonction faite aux femmes (sur leur physique, leurs activités ou leur statut social) ou l’évolution personnelle dans notre société (où la norme est encore le seul modèle et où la différence est étouffée), la question est alors la même : comment faire coïncider nos convictions profondes avec le monde qui nous entoure ? Comment affirmer notre identité sans se sentir jugé? Pouvons-nous rester nous-mêmes, nous épanouir, sachant que nous sommes constamment influencés par la société, le regard des autres, les réseaux sociaux, l’argent ou encore le succès ?

Écoféministe et anticonformiste, Annabelle puise dans son histoire personnelle ces angoisses à deux vitesses, tiraillée entre ses convictions profondes et la norme actuelle. Elle analyse alors son propre parcours de vie et livre sur la toile une galerie presque autobiographique : si aucun des personnages ne lui ressemble vraiment, ils évoquent cependant tous ses inquiétudes, ses conflits, des personnes qu’elle a côtoyé ainsi que différents moments de sa vie.

L'Artiste a été mis en avant dans un article de Artmajeur Magazine:

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