Michel Saint-Luc
Univers des Arts - Mars/Avril 2012 n°163
"C'est un espace de liberté qui s'ouvre sur l'infini. Les flots s'alanguissent sur le sable sous le regard de quelques rares promeneurs. L'œuvre est paisible, riche d'une sérénité propice à laisser vagabonder les esprits. Le premier plan, très en matière, s'efface doucement sous les eaux montantes du Bassin d'Arcachon. L'œuvre naturaliste de Miche l Saint-Luc s'étire nonchalante, animée de notes poétiques qui libèrent une discrète musique. Les personnages, toujours présents, réduits à une silhouette lointaine, ne sont qu'anecdotiques dans ces ambiances vierges des scories de notre siècle, "c'est le témoignage d'une indépendance absolue" commente cet artiste, tombé dans le chaudron des Arts et des Lettres depuis son enfance. A dix-sept ans, il publie son premier recueil de poèmes avant de suivre un enseignement de décorateur et d'entamer une carrière qui l'entraîne de Paris à Nice, avant un retour dans sa région bordelaise natale. Il s'installe sur les berges de ce Bassin d'Arcachon qui le fascine où il ouvre une galerie qui porte son nom. A force de se frotter à l'art pictural des autres, il finit par glisser de l'autre côté du miroir pour peindre ces paysages maritimes qui ont toujours inspiré sa prose. D'ailleurs, chaque toile est sujette à un poème, à moins que chaque poème ne soit le sujet d'une toile. Michel Saint-Luc ne sait pas, ne sait plus, et ne veut pas savoir tant il est sûr que dorénavant, son œuvre peinte rythme son existence au même titre que son œuvre écrite. C'est son destin. Il peint ce qu'il ressent en préservant la même musicalité que dans ses rimes. Ses toiles sont une balade sur des étendues sablonneuses bercées du ressac d'un océan qui enivre l'atmosphère du parfum iodé de sa liberté. A l'enseigne de ce peintre-poète qui a su préserver la sienne."
Thierry Sznytka - Univers des Arts n°163
