Nane
Ecrits de J.P. Dinand
Vous savez, c'est notre condottière au féminin ! La magicienne des nuances et d'un classicisme si personnel qu'il peut prendre toutes les formes de l'humide tendresse qui borde nos rêveries jusqu'à la vocation d'époques plus anciennes. Avec, en prime ce regard légèrement déformant des prismes de notre temps.
Selon l'angle d'attaque, en effet, les grandes oeuvres de Nane vous semblent tantôt abstraites, tantôt reflets fidèles d'une sensualité longtemps tenue en bride, aujourd'hui offerte en demi-teinte, comme un vieux livre d'heures orné d'enluminures à peine perceptibles. Mais à l'analyse, tout bouge, tout frémit et si vous scrutez d'un peu plus près encore, vous ne percevez plus que matières en mouvement, fusions, conjugaisons.
Comment ne pas venir, alors, à ces papiers plus ardents -notamment des tauromachies -, ces chutes d'acryliques parmi la frayeur des formes et des couleurs, du jour qui ne se dérobe pas.
N'y aurait-il pas plusieurs mondes de Nane : un univers du soir et des dimanches et puis des lendemains ?