Andreas Gursky, 2013, credit: Hpschaefer via wikipedia
Andreas Gursky est un photographe contemporain allemand né le 15 janvier 1955 à Leipzig. Il est connu pour ses réalisations grand format qui capturent des paysages urbains et industriels, ainsi que des scènes de la vie quotidienne.
Biographie
Andreas Gursky (né le 15 janvier 1955) est un photographe allemand. Ses œuvres atteignent les prix les plus élevés sur le marché de l'art parmi les photographes contemporains.
Il partage un studio avec Laurenz Berges, Thomas Ruff et Axel Hütte sur la Hansaallee, à Düsseldorf. Le bâtiment, une ancienne centrale électrique, a été transformé en studio d'artistes et en logements en 2001 par les architectes Herzog & de Meuron, célèbres pour leur travail au Tate Modern. En 2010-2011, les architectes ont de nouveau travaillé sur le bâtiment, en concevant une galerie au sous-sol.
Il est né à Leipzig, en Allemagne de l'Est, en 1955. Sa famille a déménagé en Allemagne de l'Ouest, s'installant à Essen puis à Düsseldorf à la fin de l'année 1957. De 1978 à 1981, il a étudié la communication visuelle à l'Université Gesamthochschule Essen, dirigée par les photographes Otto Steinert et Michael Schmidt. Il aurait fréquenté l'université pour écouter Steinert, mais ce dernier est décédé en 1978 et il n'a pu assister qu'à quelques-unes de ses conférences.
Entre 1981 et 1987 à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf, il a reçu une formation et une influence importantes de ses professeurs Hilla et Bernd Becher, un duo de photographes connu pour leur méthode distinctive et impassible de cataloguer systématiquement les machines et l'architecture industrielle. il adopte une approche similaire et méthodique dans son propre travail à plus grande échelle. Parmi ses autres influences notables, on compte l'artiste britannique John Davies, dont les images détaillées prises en hauteur ont eu une forte influence sur les photographies de Gursky prises au niveau de la rue, et dans une moindre mesure l'artiste américain Joel Sternfeld.
Le Photographe
Avant les années 1990, il ne manipulait pas numériquement. Depuis lors, il reconnaît ouvertement sa dépendance aux ordinateurs pour éditer et améliorer ses photos, créant ainsi une forme d'art qui dépasse les sujets photographiés. Les critiques ont décrit son travail comme "immenses", "spectaculaires", "captivantes" et "littéralement incroyables". Il est considéré comme l'un des "deux maîtres" de l'École de photographie de Düsseldorf.
La perspective dans ses clichés est souvent prise en hauteur, ce qui permet au spectateur d'embrasser des scènes qui sont normalement inaccessibles, englobant à la fois le centre et la périphérie. Cette perspective globale est souvent associée à l'engagement envers la mondialisation. Visuellement, il est attiré par de vastes espaces anonymes et artificiels - des façades de gratte-ciels la nuit, des halls d'entrée d'immeubles de bureaux, des bourses, des intérieurs de grands magasins. Son style est énigmatique et impassible, et ses photos sont directes, sans explication ni manipulation.
Parmi ses références les plus célèbres, on trouve celle du festival Dance Valley prise près d'Amsterdam en 1995, qui montre les participants face à une scène de DJ dans une grande arène, sous des effets de lumière stroboscopique. Un autre visuel marquant est "99 Cent" (1999), prise dans un magasin 99 Cents Only sur Sunset Boulevard à Los Angeles. Elle représente l'intérieur du magasin avec ses étagères parallèles et ses colonnes blanches, créant un ensemble de couleurs générées par les produits identiques, réfléchissant sur le plafond brillant. Une autre emblématique est "Rhein II" (1999), qui montre une portion du Rhin près de Düsseldorf et qui peut être interprétée comme une vue d'une étendue d'eau droite ou comme une configuration abstraite de bandes horizontales de différentes largeurs.
Dans sa série en six parties intitulée "Ocean I-VI" (2009-2010), il a utilisé des vues par satellite haute définition qu'il a augmentées à partir de différentes sources d'images sur Internet.
Depuis 2010, il est représenté par la galerie Gagosian. Il a détenu le record du prix le plus élevé jamais payé aux enchères pour une seule image photographique de 2011 à 2022. "Rhein II" s'est vendue pour 4 338 500 dollars chez Christie's, à New York, le 8 novembre 2011. En 2013, "Chicago Board of Trade III" (1999-2009) a été vendue pour 3 298 755 dollars, établissant un record aux enchères pour lui.
Les œuvres principales
"Rhine II" (1999) : Le Rhin près de Düsseldorf est devenue l'une des œuvres les plus chères.
"99 Cent II Diptychon" (2001) : Cette composition en deux parties présente l'intérieur d'un magasin 99 Cents Only à Los Angeles.
"Paris, Montparnasse" (1993) : Cette capture de la tour Montparnasse à Paris, mettant en évidence la verticalité imposante de la structure.
"Kuwait Stock Exchange" (2007) : Cette image représente la salle de négociation de la Bourse de Koweït, avec ses écrans lumineux et son agitation financière.
"Chicago Board of Trade III" (1999-2009) : Il met en scène le hall de négociation du Chicago Board of Trade, avec ses traders et ses écrans d'information.
"May Day IV" (2000) : Présente une foule immense rassemblée lors de la fête du 1er mai à Dortmund, en Allemagne.
"Bangkok" (2011) : Dépeint une vue aérienne de Bangkok, montrant une ville densément peuplée et en constante évolution.
"Amazon" (2016) : Met en évidence l'ampleur de l'entrepôt d'Amazon, illustrant la logistique et la consommation à grande échelle.
"Prada II" (1997) : Présente l'intérieur d'un magasin Prada à New York, exposant la nature séduisante et superficielle de la mode de luxe.
"Tokyo Stock Exchange" (1990) : Saisit l'atmosphère frénétique de la salle de négociation de la Bourse de Tokyo, reflétant le rythme effréné de l'économie mondiale.
Les publications
" Photographs from 1984 to the Present" (1998) : Ce livre rétrospectif présente une sélection de ses clichés, offrant un aperçu de son évolution artistique depuis 1984.
"Andreas Gursky" (2001) : Cette publication accompagne une exposition rétrospective organisée par le Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
"Works 80-08" (2008) : Ce livre offre un aperçu complet de Gursky sur une période de près de 30 ans. Il contient de nombreuses reproductions ainsi que des textes analytiques.
"Landscapes" (2012) : Cette publication se concentre sur les paysages de Gursky. Elle met en évidence son exploration des espaces urbains, industriels et naturels à travers le monde.
"Andreas Gursky" (2016) : Ce catalogue accompagne une exposition rétrospective organisée par la National Gallery de Londres. Il offre une analyse approfondie de Gursky.
Prix et récompenses
Prix international de la photographie Hasselblad (1998) : Il a été honoré de ce prestigieux prix, qui lui reconnaît une contribution exceptionnelles à l'évolution de la profession.
Prix culturel de la Société allemande de photographie (1998) : Cette récompense lui a été décernée à pour son influence significative sur le métier.
Prix Infinity Award for Art du Centre international de la photographie (2002) : Il a été récompensé pour ses réalisations remarquables.
Prix d'art du Nordrhein-Westfalen (2010) : Il a été honoré de ce prix en reconnaissance de son travail exceptionnel dans le domaine de l'art visuel.
Prix du livre d'artiste Kassel (2017) : Il a remporté ce prix pour son livre d'artiste intitulé "Bangkok". Cette récompense met en évidence son talent en tant qu'artiste multidisciplinaire.
Principales expositions
"Photographs from 1984 to the Present" (1998) : Cette exposition rétrospective organisée par le Museum of Modern Art (MoMA) de New York a permis au public de découvrir une sélection clés de Gursky depuis le début de sa carrière.
"Andreas Gursky" (2001) : Cette exposition rétrospective au Museum of Modern Art (MoMA) de New York a présenté une large gamme de photographies de Gursky.
"Andreas Gursky" (2011) : Cette exposition, qui s'est tenue au Hayward Gallery de Londres, a présenté une sélection de clichés de Gursky, dont sa célèbre œuvre "Rhine II".
"Not Abstract II" (2018) : Cette exposition au Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen de Düsseldorf a mis en avant les paysages de Gursky, explorant son utilisation de l'espace et de la perspective.
Les influences d'Andreas Gursky dans la culture contemporaine
Télévision : Les séries télévisées comme "Mr. Robot" et "Black Mirror" ont utilisé son esthétique pour créer des scènes qui reflètent la société moderne et la déshumanisation causée par la technologie. Les plans larges, l'utilisation de la symétrie et la manipulation numérique sont des éléments visuels qui font écho à son style y.
Cinéma : Dans le film de science-fiction "Blade Runner 2049" réalisé par Denis Villeneuve, son influence est évidente dans la représentation des paysages urbains dystopiques. Les vastes étendues de bâtiments, les jeux de lumière et les compositions géométriques rappellent son style distinctif.
Mode : Des marques de mode comme Prada et Louis Vuitton ont utilisé ses visuels dans leurs campagnes publicitaires. Ses compositions grandioses et ses espaces urbains correspondent à l'esthétique moderne et luxueuse de ces marques, créant une synergie visuelle entre la photographie d'art et le monde de la mode.
Publicité : La marque de voitures Audi a utilisé une des ses photographie dans une de ses publicités télévisées. Elle mettait en avant une vue aérienne d'une autoroute bondée, soulignant la notion de vitesse et de mobilité, des thèmes qui se retrouvent souvent dans son travail.
Art contemporain : De nombreux artistes contemporains s'inspirent de son style dans leurs propres œuvres. Par exemple, le photographe Edward Burtynsky explore des paysages industriels et environnementaux d'une manière similaire aux siennes, capturant des scènes qui invitent à la réflexion sur les enjeux sociaux et environnementaux.
Citations d'Andreas Gursky
"Mes photographies sont des tableaux d'une réalité intensifiée. Elles sont basées sur la réalité, mais elles sont aussi une reconstruction de la réalité."
"Je ne suis pas un photographe documentaire. Je ne suis pas là pour capturer la réalité brute. Je suis intéressé par la manière dont nous, en tant qu'êtres humains, interagissons avec notre environnement."
"Pour moi, la photographie est un moyen de créer des images qui révèlent des aspects cachés ou inaperçus de notre monde. Je veux que les spectateurs prennent du recul et réfléchissent à la manière dont ils voient et expérimentent leur environnement."
"La taille de mes photographies est importante. Elle crée une immersion dans l'image, une sensation d'être transporté dans un autre monde. Je veux que les spectateurs ressentent l'impact et la puissance de l'image."
"Je suis fasciné par les espaces anonymes et les lieux où les individus se perdent dans la masse. Je cherche à représenter la dynamique des foules, les flux et les mouvements de la société moderne."
10 choses incongrues à savoir sur Andreas Gursky
Bien qu'il soit célèbre pour ses photos grand format, ilutilise un appareil photo de taille moyenne. Il utilise ensuite des techniques de montage numérique pour les agrandir et les composer.
Il est connu pour son approche méticuleuse de la post-production de son travail. Il peut passer des heures voire des jours à retoucher chaque détail pour obtenir le résultat final souhaité.
Malgré sa renommée mondiale, il reste un homme discret et réservé. Il préfère laisser ses œuvres parler pour lui et évite généralement les médias et les interviews.
Il est un grand amateur de musique électronique. Il a souvent mentionné que la musique, en particulier la musique trance, l'influence dans son travail artistique.
En plus de la photographie, il est passionné par l'architecture. Il s'intéresse aux structures urbaines et à la manière dont elles influencent notre perception de l'espace.
Il est un collectionneur d'art lui-même. Il possède une impressionnante collection d'œuvres d'art moderne et contemporain, comprenant des pièces d'artistes renommés tels que Gerhard Richter et Jeff Wall.
Il est également connu pour sa pratique du yoga. Il croit en l'importance de l'équilibre et de l'harmonie, tant dans son travail artistique que dans sa vie personnelle.
Malgré son utilisation fréquente de l'imagerie urbaine, il aime aussi explorer des environnements naturels. Ses photographies de paysages, bien que moins connues, présentent une esthétique similaire à celle de ses œuvres urbaines.
IL accorde une grande importance à l'impression de ses photographies. Il est impliqué dans le processus de tirage de ses œuvres et veille à ce que chaque détail, de la couleur à la texture du papier, soit parfaitement conforme à sa vision artistique.
Bien qu'il utilise la technologie numérique pour la post-production de ses photographies, il est attaché aux méthodes traditionnelles de présentation. Il privilégie les tirages encadrés et les grandes installations.
Jean Dubreil