Plus rafraîchissant qu’une tranche de pastèque !
Alors que la lumière estivale domine le ciel et que les plages se remplissent d'amoureux du soleil nichés sous des parasols vibrants, quoi de mieux que de plonger dans l'attrait de l'océan à travers une exploration visuelle de dix magnifiques peintures à thème marin ? Imaginez ceci : vous êtes allongé sur le sable, une tranche juteuse de pastèque à la main, votre chapeau de soleil incliné avec désinvolture, plongé dans les mots croisés du jour, lorsque soudain votre regard se tourne vers une série d'œuvres d'art qui capturent parfaitement l'essence tranquille de votre environnement venteux !
Notre sélection de peintures marines renommées, créées par certains des plus grands maîtres de tous les temps, est conçue pour vous accompagner sur votre chaise de plage ou devant le ventilateur, rêvant du bruit de l'océan. En effet, elle plonge dans les eaux profondes et indomptables, cherchant à s'éloigner des ports animés et des horizons urbains pour célébrer principalement le soleil, le sel, les vagues, et occasionnellement, quelques bateaux solitaires ou des figures contemplatives perdues dans la danse infinie des courants !
Alors, embarquons dans cette revue d'œuvres d'art qui accompagneront nos aventures tout au long de l'été 2024 !
La Mer et les Maîtres : Un Top 10 des Peintures Marines
Katsushika Hokusai, La Grande Vague au large de Kanagawa, 1831. Metropolitan Museum of Art, New York.
1. Une pastèque submergée par l'art : la grande vague de Kanagawa d'Hokusai
Imaginez, une fois de plus, savourer le morceau de pastèque susmentionné sous le chaud soleil d'été, lorsque soudain, devant vous, apparaît une énorme vague prête à vous emporter. Vous cracheriez probablement les pépins partout, ou la pastèque vous glisserait des mains ! C'est exactement la sensation évoquée par "La Grande Vague de Kanagawa", le chef-d'œuvre absolu de Hokusai et l'une des œuvres les plus emblématiques et reconnaissables de l'histoire de l'art mondial.
"La Grande Vague de Kanagawa" est une estampe sur bois créée par l'artiste japonais Hokusai à la fin de 1831, durant la période d'Edo de l'histoire japonaise. L'œuvre représente trois bateaux naviguant à travers une mer agitée, avec une grande vague s'élevant au centre de l'image et le Mont Fuji visible en arrière-plan. L'eau salée domine la composition, captivant l'attention du spectateur par sa grandeur et les détails complexes de l'écume, semblables à des griffes prêtes à saisir les pêcheurs.
Cette estampe est l'œuvre la plus célèbre de Hokusai et la première de sa série "Trente-six vues du Mont Fuji", dans laquelle l'utilisation du bleu de Prusse a révolutionné l'estampe sur bois japonaise. La composition de "La Grande Vague" est une synthèse des perspectives véhiculées par l'art traditionnel oriental et la perspective graphique développée en Europe. Le résultat est un chef-d'œuvre qui a connu un succès immédiat au Japon et par la suite en Occident, où l'art de Hokusai a inspiré les travaux des impressionnistes et des post-impressionnistes tels que Claude Monet et Vincent van Gogh.
Curiosité : Pourquoi Hokusai est-il connu comme un artiste d'ukiyo-e ? Parce qu'il excellait dans cette forme d'art japonais qui a prospéré entre les XVIIe et XIXe siècles. L'ukiyo-e, signifiant "images du monde flottant", représente des scènes de la vie quotidienne, des paysages spectaculaires, de belles femmes, des acteurs de kabuki et des lutteurs de sumo. Avec son talent pour la gravure sur bois, Hokusai a créé des œuvres emblématiques comme "La Grande Vague de Kanagawa", qui ont contribué à définir le style ukiyo-e.
Uehara Konen, Vagues, impression.
2. La pastèque est sûre : les vagues pacifiées d'Uehara Konen
Ne t'inquiète pas, cette fois ta pastèque est en sécurité parce que la vague devant nous est beaucoup plus paisible comparée à celle de Hokusai. Nous pouvons profiter du spectacle sans risque, confortablement assis sur la rive, laissant la brise nous rafraîchir et savourant le sel qui se dépose sur nos visages. C'est précisément la sensation évoquée par les vagues de Uehara Konen, un artiste japonais né en 1877 à Tokyo et décédé en 1940, associé au mouvement Shin-hanga.
Les œuvres de Konen, avec leur utilisation de nuances de bleu et la représentation détaillée du mouvement des vagues, offrent une expérience visuelle qui invite à la contemplation. Il n'y a pas de tension dramatique présente dans le chef-d'œuvre de Hokusai ; à la place, il y a une beauté sereine qui invite le spectateur à se détendre et à apprécier le rythme naturel des vagues. Cette différence stylistique reflète également l'évolution de l'Ukiyo-e vers le mouvement Shin-hanga, qui incorporait des influences occidentales et se concentrait sur une représentation plus réaliste et détaillée des sujets naturels.
Curiosité sur l'artiste : Avez-vous déjà entendu parler de Uehara Konen ? Il était un élève de Kajita Hanko et Matsumoto Fuko, principalement connu pour ses estampes de paysages. La plupart de ses œuvres ont été initialement publiées par Kobayashi Bunshichi, mais le grand tremblement de terre du Kantō en 1923 a mis fin à cette collaboration. Par la suite, Shōzaburō Watanabe, un ancien employé de Bunshichi, a repris la collaboration avec Uehara : les estampes étaient principalement destinées au marché étranger, notamment américain, par l'intermédiaire de la Shima Art Company. Les œuvres de Uehara Konen sont conservées dans des institutions importantes telles que le British Museum à Londres, l'Art Institute of Chicago, la Library of Congress à Washington et le Museum of Fine Arts à Boston.
Gustave Courbet, La Vague, 1869-1870.
3. Quand les vagues européennes deviennent sérieuses : la mer de Courbet
Après avoir admiré les vagues imposantes et presque mythiques japonaises, faisons un saut dans la vieille Europe pour voir comment notre "ami" Gustave Courbet traite le même sujet. Bien sûr, les vagues européennes peuvent sembler un peu plus petites et moins menaçantes comparées à leurs homologues orientales, mais ne vous y trompez pas : le maître français sait comment peindre une mer qui vous fait sentir tout aussi petit et vulnérable.
En effet, le chef-d'œuvre intitulé "La Vague" capture la puissance brute de la mer sous un ciel menaçant. Les vagues, chargées d'écume blanche, se brisent dans un tourbillon d'énergie qui occupe une grande partie de la toile. Le choix des couleurs sombres et le rendu détaillé des mouvements des vagues témoignent de l'approche réaliste de Courbet, préférant dépeindre la nature dans sa forme la plus vraie et la plus brute. Le ciel, chargé de nuages denses, ajoute une couche supplémentaire de drame à la scène, suggérant presque une tempête imminente.
Courbet, connu comme l'un des principaux représentants du Réalisme, s'est distingué par son engagement à peindre la vie quotidienne et la nature sans idéalisation. Ses œuvres, souvent caractérisées par des coups de pinceau audacieux et une palette de couleurs terreuses, visaient à représenter la réalité de manière authentique et tangible. Dans "La Vague", on peut clairement voir cette approche : la texture des vagues est rendue avec une grande maîtrise, presque palpable, et l'ensemble du tableau semble vibrer avec l'énergie de la mer.
Curiosité : La mer était un sujet récurrent pour Courbet, surtout dans sa production artistique tardive. Fasciné par la force et la beauté naturelle de l'océan, Courbet a créé de nombreux marines, chacun capturant une humeur et une condition atmosphérique différentes. La mer, avec son imprévisibilité et sa puissance, offrait au peintre un terrain parfait pour explorer son intérêt pour la nature et le réalisme.
Paul Gauguin, La Vague, 1888. Collection privée.
4. Une vague de différences : Courbet et Gauguin comparés
Vous êtes encore en train d'observer les vagues réalistes et dramatiques de Gustave Courbet mentionnées précédemment lorsque, tout d'un coup, votre regard se porte sur l'œuvre de Paul Gauguin, "La Vague" (1888), vous transportant vers une interprétation complètement différente du sujet. Ici, les mouvements de la mer ne sont pas seulement des éléments naturels mais des acteurs dans une scène vibrante et "onirique". Depuis le point de vue surélevé, on peut facilement imaginer des figures ballottées par les vagues, cherchant refuge sur la plage rouge.
En effet, les particularités de la mer de Gauguin nous transportent dans un rêve coloré où mouvement et dynamisme vont au-delà du réalisme plus ancien de Courbet. Dans "La Vague" (1888), tout semble prendre vie sous nos yeux, nous attirant irrésistiblement dans la contemplation des forts contrastes tonaux. Les couleurs vives et les coups de pinceau fluides donnent vie à une mer qui semble danser, tandis que la plage rouge ajoute un élément fantastique à la scène, rendant l'œuvre encore plus caractéristique du style de Gauguin.
Curiosité : Gauguin était connu pour sa capacité à insuffler à ses œuvres une qualité presque magique. Contrairement à Courbet, il explorait souvent le symbolisme et le primitivisme, cherchant à capturer non seulement l'apparence de la nature mais aussi son esprit et son essence. Cette approche est évidente dans "La Vague", où la nature est représentée de manière presque mythique, avec des couleurs et des formes qui transcendent la réalité.
Caspar David Friedrich, Le moine au bord de la mer, 1809-10. Huile sur toile. Alte Nationalgalerie, Berlin
5. Le moine qui murmurait à la mer : méditations salées
Vous vous trouvez maintenant sur une plage déserte, loin des côtes ensoleillées et bondées typiques du sud de l'Europe. Le ciel est gris et menaçant, l'air est froid et la mer s'étend à l'infini devant vous. C'est l'atmosphère évoquée par "Le Moine au bord de la mer" de Caspar David Friedrich, un chef-d'œuvre du romantisme allemand créé entre 1809 et 1810. En effet, dans cette peinture, Friedrich nous transporte dans un paysage qui parle de solitude, de réflexion et de l'immense puissance de la nature.
L'œuvre représente également une figure solitaire, probablement un moine, se tenant contre l'immensité de la mer et du ciel. Le sujet est petit et presque insignifiant comparé au paysage environnant, un élément qui souligne le sentiment d'isolement et d'introspection. Le ciel, avec ses nuages denses et sombres, occupe une grande partie de la toile, créant une atmosphère sombre et méditative.
Comment pouvons-nous expliquer ce paysage avec une figure ? Caspar David Friedrich est l'un des principaux représentants du romantisme allemand, un mouvement artistique qui mettait l'accent sur l'émotion, la nature et le sublime. Dans ses peintures, Friedrich explore souvent la relation entre l'homme et la nature, utilisant des paysages vastes et souvent menaçants pour réfléchir sur les états d'âme humains. Dans "Moine au bord de la mer", cette relation est clairement visible : la figure humaine est petite et fragile face à la majesté et à la puissance de la nature. En effet, les œuvres du maître transmettent généralement un sentiment de révérence et d'admiration envers le monde naturel, un lieu de beauté et de mystère, mais aussi de danger et d'infinité.
Il devient évident comment le chef-d'œuvre de 1809-1810 nous pousse à réfléchir à notre petitesse et à notre fragilité face à l'immensité de la création. On peut imaginer le moine, regardant la mer infinie, se dire : « Cette tranche de pastèque qui est tombée pendant ma contemplation de Hokusai semble maintenant si insignifiante, comparée à l'immensité de la nature. » Plaisanterie mise à part, c'est à travers le contact avec le monde que l'on peut mieux comprendre son essence, ses limites et ses préoccupations quotidiennes.
La mer près de Brighton, John Constable, 1826
6. Brighton et ses oiseaux : une journée typique peinte par Constable
Une fois de plus, nous faisons face à un ciel nuageux, bien que moins menaçant et lourd que celui observé dans l'œuvre de Caspar David Friedrich. Dans ce tableau de John Constable, intitulé "La mer près de Brighton", nous pouvons observer une scène où les oiseaux volent bas. Peut-être sentent-ils l'approche d'une tempête, ou peut-être cherchent-ils simplement de la nourriture. Pourquoi fais-je attention à leur comportement ? Ils représentent en effet le sujet dynamique d'une composition autrement statique, dominée par la ligne d'horizon qui divise nettement le ciel et la mer, traversée par de douces vagues.
Constable, maître de la peinture de paysage romantique, a représenté Brighton dans de nombreuses œuvres, démontrant un lien fort avec cet endroit. La ville anglaise n'était pas seulement une destination touristique pour lui, mais une source inépuisable d'inspiration artistique. Ses plages, ses vastes ciels et sa mer en perpétuel changement offraient à Constable l'opportunité d'explorer sa passion pour les variations atmosphériques et la lumière.
Dans "La mer près de Brighton", Constable capture l'essence d'un moment paisible et contemplatif, loin de l'agitation de la vie quotidienne. Le ciel nuageux, avec ses nuances de gris et de bleu qui se fondent, crée une atmosphère calme mais suggestive. Le choix des couleurs et la délicatesse des coups de pinceau transmettent un sentiment de sérénité et de réflexion.
La composition globale est un exemple parfait du style de John Constable et de son approche de la peinture de paysage. Sa capacité à combiner réalisme et romantisme, ainsi que son attention aux détails atmosphériques, rend ses œuvres fascinantes et profondément évocatrices.
Curiosité : John Constable est souvent rappelé comme l'un des pionniers qui ont jeté les bases de l'impressionnisme, un mouvement artistique qui éclaterait quelques décennies après son époque. Contrairement à beaucoup de ses contemporains, le peintre préférait peindre en plein air, directement à partir de la nature, capturant l'essence et la lumière du moment. Cette pratique, connue sous le nom de "en plein air", était innovante et radicale pour son époque, anticipant les techniques qui seraient largement adoptées par les impressionnistes.
Vagues se brisant sous le vent, Joseph Mallord William Turner, vers 1840. Huile sur toile. Galerie nationale, Londres.
7. Turner et la tempête : quand la lumière défie les vagues
Nous replongeons dans la mer tempétueuse, et cette fois l'énergie menaçante des vagues dépasse celle des œuvres de Courbet ou de Gauguin. Après tout, il s'agit d'une œuvre de Joseph Mallord William Turner, le maître incontesté de la capture de l'essence des mouvements de l'eau et du jeu complexe de la lumière qui les accompagne. L'œuvre en question, "Vagues se brisant contre le vent", créée vers 1840, est une huile sur toile que nous pouvons admirer aujourd'hui à la National Gallery de Londres.
Dans "Vagues se brisant sous le vent", Turner dépeint les mouvements de la mer "en colère" avec des coups de pinceau vigoureux et turbulents, créant une scène où les vagues se brisent contre le vent avec une force presque palpable. L'utilisation habile des couleurs, des tons sombres et orageux de la mer aux reflets de lumière qui pénètrent à travers les nuages chargés de pluie, confère à l'œuvre une atmosphère dramatique et puissante. C'est comme si nous pouvions entendre le rugissement des vagues et le sifflement du vent, tandis que la mer et le ciel se fondent dans un vortex d'énergie primordiale.
Un détail fascinant de ce tableau est le contraste chromatique entre les côtés gauche et droit de la toile. Sur le côté gauche, Turner utilise des tons sombres et profonds, représentant la partie la plus orageuse et menaçante de la scène. Les vagues y sont enveloppées d'ombre, transmettant un sentiment de danger imminent et de force brutale de la nature. En revanche, le côté droit du tableau est caractérisé par des tons plus clairs et plus chauds, où la lumière du soleil parvient à percer à travers les nuages tempétueux, créant un effet d'espoir et de tranquillité émergeant du chaos.
Curiosité : Turner, comme le mentionné précédemment Constable, est considéré comme un précurseur de l'impressionnisme. Turner est souvent appelé "le peintre de la lumière" pour son utilisation révolutionnaire de la couleur et de la lumière dans ses peintures. Il était fasciné par les effets de la lumière naturelle et a consacré une grande partie de sa carrière à les étudier et à les représenter.
Maisons au bord de la mer, Edgar Degas, 1869. Pastel. Musée d'Orsay, Paris. Crédit photo : musée d'Orsay / rmn via Wikipedia
8. Degas troque les ballerines pour la plage : une plongée dans l’art
Nous revenons à un cadre plus détendu et de vacances, où nous pouvons enfin nous imaginer allongés sur la plage, avec du sable mouillé collant à nos corps. Une scène qui évoque la tranquillité et le désir de se débarrasser de ces grains gênants, qui semblent s'accrocher à nous comme des admirateurs trop zélés.
En ce qui concerne "Maisons au bord de la mer", l'œuvre est un pastel du peintre français Edgar Degas, créé en 1869 et conservé au Musée d'Orsay à Paris. Ce chef-d'œuvre nous transporte sur la côte d'Étretat (Normandie, France), une ville célèbre pour ses paysages à couper le souffle, où Degas a séjourné pour rendre visite à son ami Manet.
Le tableau représente une scène côtière sereine. Au premier plan, une vaste étendue de sable doré est interrompue par une mare d'eau reflétant le ciel clair. À l'arrière-plan, des collines vertes se fondent dans le ciel bleu, et quelques maisons peuvent être vues le long de la côte, créant un sentiment de sérénité et d'isolement. L'utilisation du pastel par Degas donne à l'œuvre une texture douce et fondue, capturant parfaitement la lumière et l'atmosphère du lieu.
Mais où sont les ballerines dans tout cela ? Malgré sa célèbre préférence pour les jockeys et les ballerines, Degas s'est aventuré avec enthousiasme dans la peinture de paysage, obtenant des résultats de grand charme. "Maisons au bord de la mer" est un témoignage de cette polyvalence. Sa représentation du paysage d'Étretat, utilisant une technique influencée par Jean-Auguste-Dominique Ingres, montre une dimension différente de son art.
Vincent van Gogh, La Mer aux Saintes Maries, 1888. Musée Van Gogh, Amsterdam.
9. La Méditerranée de Van Gogh : couleurs et tranquillité sur toile
Lorsque nous observons ce tableau, nous pensons aux mouettes de Constable en raison de l'élégance avec laquelle les bateaux semblent presque planer sur les eaux. Cependant, l'auteur de l'œuvre est Vincent van Gogh, plus connu pour ses portraits, natures mortes et paysages, plutôt que pour ses marines.
En 1888, Vincent van Gogh s'est installé à Arles, où il a également visité le village de Saintes-Maries-de-la-Mer, un village de pêcheurs situé dans les marais de la Camargue, non loin de l'embouchure du Rhône. Pendant ce séjour, l'artiste a réalisé plusieurs paysages, y compris des marines et une vue du village, ainsi que plusieurs dessins. Le tableau en question est l'une des œuvres que Van Gogh a réalisées en Provence, représentant l'une des rares vues de mer produites pendant son séjour dans la localité.
Van Gogh a cherché à rendre les changements de couleur de la surface de l'eau en "salissant" la mer avec des touches de pinceau de diverses tonalités, telles que le vert et le jaune, qui se superposent au "bleu outremer" dominant dans la Méditerranée, en raison également du reflet du ciel limpide.
L'œuvre ne capture pas seulement l'essence de la Méditerranée avec ses couleurs changeantes, mais représente aussi un moment de tranquillité et de beauté naturelle que Van Gogh a réussi à immortaliser avec sa technique picturale inimitable. En fait, le chef-d'œuvre a été certainement exécuté (au moins en partie) directement sur la plage, car des grains de sable ont été trouvés parmi les pigments.
Curiosité : Dans une lettre adressée à son frère Theo, Vincent écrivit : « Je t'écris de Saintes-Maries-de-la-Mer sur la mer Méditerranée, qui a les couleurs d'un maquereau - en d'autres termes, ce sont des couleurs changeantes - c'est-à-dire que tu ne dois pas toujours savoir si c'est vert ou pourpre - tu ne peux même pas toujours savoir si c'est bleu - car une seconde après, les reflets lui ont donné des teintes roses ou grises. [...] La plage ici est sablonneuse, il n'y a pas de falaises ou de rochers comme en Hollande, il n'y a pas de dunes et il y a plus de bleu. [...] ».
Edward Hopper, La longue jambe, 1935.
10. Lumière et solitude en mer : une plongée profonde dans Hopper
Nous avons atteint la dernière pièce de notre sélection de dix marines, et la tempête n’est désormais plus qu’un lointain souvenir. Le bateau que nous admirons dans le tableau, avec ses voiles déployées, semble désormais destiné uniquement à profiter du plaisir d'une mer calme et sereine, en la parcourant avec une harmonie tranquille. L'été revient briller, immergé dans une atmosphère de vacances et de détente, offrant ses plaisirs sous un ciel clair et lumineux. Ce sentiment de paix et de sérénité est magnifiquement capturé par Edward Hopper dans son tableau "La longue jambe", un témoignage visuel de la beauté et de la tranquillité que la nature peut offrir.
L'œuvre représente une scène marine idyllique, avec une côte sablonneuse en arrière-plan, adoucie par la présence de dunes qui abritent un phare blanc au toit sombre, flanqué de bâtiments blancs plus bas. L’ensemble crée une composition sereine et lumineuse, avec un horizon qui s’étend presque à l’infini, évoquant un sentiment de tranquillité et d’isolement. En fait, la présence humaine, seulement suggérée et non explicitement représentée, met l'accent à la fois sur l'interaction entre l'homme et la nature et sur un profond sentiment de solitude.
Curiosité : La solitude est un thème récurrent dans les œuvres de Hopper, reflétant peut-être sa propre personnalité introvertie. Il passait en effet beaucoup de temps seul dans son atelier, travaillant minutieusement chaque détail de ses toiles.