Virginie Dartois, la photographie qui révèle le moi profond

Virginie Dartois, la photographie qui révèle le moi profond

Olimpia Gaia Martinelli | 21 mai 2022 5 minutes de lecture 0 commentaires
 

Chacune des photographies de Virginie Dartois représente une quête unique et personnelle, visant à révéler le moi profond de l'artiste. L'inspiration de la photographe provient principalement de détails et de sons, qui stimulent sa production artistique...

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Qu'est-ce qui vous a poussé à créer des œuvres d'art et à devenir un artiste ? (événements, sentiments, expériences...)

J'ai découvert que j'étais à l'aise  pour la photographie sur le tard mais j'avais déjà le goût de l'observation depuis toute petite.

Pour moi, l'appareil-photo est beaucoup plus qu'un objet à capturer des choses banales. 

Ce qui m'a poussé par la suite à pratiquer régulièrement cette activité et  à en faire quelque chose de plus artistique.

Je pense que l'on a tous un  talent inné mais quelques fois, on ne le découvre pas tout de suite.

Peut-être était-ce le moment pour moi d'exprimer ce que je voyais.

Quel est votre parcours artistique, les techniques et les sujets que vous avez expérimentés à ce jour ?

Je côtoyais un peu le monde artistique dans ma ville. J'étais invitée à des vernissages.

Une amie  m'a proposé d'exposer. C'était comme un appel, une évidence, et même une délivrance.

J'ai fini par exposer à Amiens et sa métropole.

Exposer et donc être confrontée à l' oeil du public.

Mais avant tout, je photographie pour moi. Ce sont des instants de grâce, d'émerveillement et de paix.

Quels sont les 3 aspects qui vous différencient des autres artistes, rendant votre travail unique ? 

Les 3 aspects qui me différencient des autres artistes, je ne sais pas. Instinct, improvisation, j'essaie un peu de mettre de la fantaisie dans les titres des photos.

Chacune des photos est une recherche personnelle, révélatrice du moi profond.

D'où vient votre inspiration ? 

Les  détails  m'inspirent. Mais aussi les sons me stimulent. Et le brouillard quand il y en a! Il faut une cohésion pour ensuite en sortir une photo.

Quelle est votre démarche artistique ? Quelles visions, sensations ou sentiments voulez-vous évoquer chez le spectateur ? 

D'abord, c'est une démarche personnelle. J'essaie de faire dans l'originalité mais ce n'est pas toujours facile quand on commence à retourner dans les mêmes lieux.

Poésie, lumière et simplicité  sont les mots les plus évoqués chez le spectateur. De mon côté, amener à voir autre chose que ce que nous percevons dans le réel.

Le photographe Aaron Siskind résume cela: " Lorsque nous regardons le monde, nous voyons ce que nous avons appris à y voir, 

réflexes conditionnés, il nous faut apprendre à les oublier." 

 Quel est le processus de création de vos œuvres ? Spontané ou avec un long processus préparatoire (technique, inspiration des classiques de l'art  ou autre)? 

Spontanéité mais la photo comme tout, nécessite de l'entraînement et de la persévérance.

Utilisez-vous une technique de travail particulière ? si oui, pouvez-vous l'expliquer ?

Je n'ai pas de technique de travail particulière. J'ai appris et continue d'apprendre la photo par le biais de livres et d' internet.

Je connais aussi un photographe professionnel qui m'a donné quelques conseils.

Je privilégie la spontanéité. Je regarde ce qui m'entoure, ensuite, je repère ou je suis attirée par un sujet.

Y a-t-il des aspects novateurs dans votre travail ? Pouvez-vous nous dire lesquels ?

Il n'y a pas d'aspects novateurs mais  plutôt essayer de trouver d'autres approches ou angles inattendus des sujets photographiés.

Avez-vous un format ou un support avec lequel vous êtes le plus à l'aise ? si oui, pourquoi ?

Pas de format particulier Cela dépend de la photo. 

Où produisez-vous vos œuvres ? A la maison, dans un atelier partagé ou dans votre propre atelier? Et dans cet espace, comment organisez-vous votre travail de création?  

Je pratique toujours la photographie à l'extérieur.

Je  sors de préférence le matin pour le brouillard et parce qu'il y a moins de monde. Je  trouve le matin plus joli.

Le début de soirée aussi est intéressant.

Votre travail vous amène-t-il à voyager afin de rencontrer de nouveaux collectionneurs, pour des salons ou des expositions ? Si oui, que cela vous apporte-t-il ?

Les photographies sont prises dans ma région, principalement  Amiens et sa métropole. Amiens étant ma ville natale, je la connais sous toutes les coutures mais il m'arrive encore de trouver des surprises!

Comment imaginez-vous l'évolution de votre travail et de votre carrière d'artiste dans le futur ? 

J'imagine des photos plus épurées, plus originales, oser faire autre chose. Enfin tout dépend de mon évolution personnelle, de ma motivation et de ce que je trouve sur mon chemin.

Quel est le thème, le style ou la technique de votre dernière production artistique ?

Pour l'instant, je n'ai pas de thème ni de style. Progresser dans la photo en noir et blanc. 

Pouvez-vous nous parler de votre expérience d'exposition la plus importante ?

Quand j'ai exposé dans un café d'un quartier d'Amiens, je suis passée devant et j'ai vu des gens regarder les photos, ils étaient contents.

D'ailleurs c'est là où j'ai eu le plus d'acquéreurs sans prétention.

Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?

Le fils de l'homme de Magritte. Il évoque cette œuvre   lors d'une interview: « Toute chose ne saurait exister sans son mystère. C'est d'ailleurs le propre de l'esprit que de savoir qu'il y a le mystère. (...) Une pomme, par exemple, fait poser des questions. (...) Dans un tableau récent, j'ai montré une pomme devant le visage d'un personnage.(...) Du moins, elle lui cache le visage en partie. Eh bien là, il y a donc le visage apparent, la pomme qui cache le visage caché, le visage du personnage. C'est une chose qui a lieu sans cesse. Chaque chose que nous voyons en cache une autre, nous désirons toujours voir ce qui est caché par ce que nous voyons. Il y a un intérêt pour ce qui est caché et que le visible ne nous montre pas. Cet intérêt peut prendre la forme d'un sentiment assez intense, une sorte de combat dirais-je, entre le visible caché et le visible apparent. »

Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vif) à dîner, qui serait-ce ? Comment lui proposeriez-vous de passer la soirée ?
Bashung pour sa poésie, sa subtilité et Aaron Siskind pour son autre réalité photographique.

 

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