Frédéric Duchesnay est un photographe professionnel qui essaie de transmettre ce que l’on peut ressentir face à un paysage, une ambiance, des odeurs, tout ce qui fait que l’on peut se sentir petit face à une immensité.
Ses sujets préférés sont les choses et les espaces naturels. Il cherche à montrer l’évidence, en fait le sujet lui saute aux yeux – la quiétude, l’intemporalité…L’esthétisme aussi de certain paysages. Il est important de savoir remettre chaque chose à sa place dans l’image. Il ’aime les moments brumeux, déserts, et qui sentent bon la rosée.
Frédéric Duchesnay est né à Saintes en Charente Maritime (France) en 1966. Il est arrivé dans le Nord-Pas de Calais (France) il y a une vingtaine d’années. Son travail est présent dans de nombreuses collections privées.
Frédéric Duchesnay (dit Fréd) par « moi »
Eléments pour une biographie
o Quand es tu né et dans quelle ville ?
Fréd : Je suis né à Saintes en Charente Maritime en 1966.
o Es tu originaire de la Région ?
Fréd : Non je suis arrivé dans le Nord-Pas de Calais il y a une vingtaine d’années…
o Quel type d’appareil photo utilises tu ?
Fréd : J’utilise un Fuji gw690 donnant des négatifs de 6/9 cm et un rolleiflex T donnant des négatifs de 6/6 cm. Ce sont des appareils très rustiques dépourvus de toute électronique, mais qui sont adaptés à ce que je fais.
"Une façon artisanale dans le sens noble d’aborder la photo" selon « moi »
o Celui que tu aimerais t’offrir ?
Fréd : Je crois que pour le moment je suis comblé, même si je rêve de m’offrir une chambre.
o Combien de temps consacres tu à ta passion ?
Fréd : On y consacre pas du temps, une passion ou la vie. Un photographe est toujours avec son regard avec lui. Je crois que je regarde constamment les choses en me demandant comment je pourrai les photographier.
"Selon moi, c’est une étrange manière mais bien jolie manière de garder souvenirs de ceux qu’on aime, et des choses et des gens…peut être pour retranscrire l’instant voire captiver l’émotion éprouvée."
o Qu’essaies tu de transmettre à travers tes photos ?
Fréd : Je crois que j’essaies de transmettre ce que l’on peut ressentir face à un paysage, une ambiance, des odeurs, tout ce qui fait que l’on peut se sentir petit face à une immensité.
"Ne sommes nous juste que spectateurs ou faisons nous partie d’un ensemble sans limite ?"
o Qu’est ce qui est le plus important, le sujet, l’ambiance qui y transparaît, la justesse du bon moment ?
Fréd : Le sujet n’a aucune importance, et je pense que cela se voit dans mon travail. Seules l’ambiance et la justesse du moment comme tu le dis sont importantes à mes yeux.
o Le bon moment en photographie : qu’est ce que c’est ? Faut il le provoquer?
Fréd : Le provoquer en paysage on ne peut pas. Le bon moment pour moi c’est le petit matin, il y a des ambiances qui me parlent beaucoup. J’aime les moments brumeux, déserts, et qui sentent bon la rosée. Puis souvent c’est impulsif, je fais une photo parce que je ne peux pas ne pas la faire.
La photographie est alors une évidence…Inexplicable, spontanée…
o Quels sont tes sujets préférés ? Les autres ? Les choses ? Les espaces naturels ?
Fréd : Les choses et les espaces naturels, c’est sûr. Les autres pas trop. (C’est grave ça "moi" ?)
"Non, Fréd, les gens sont rarement eux mêmes, toujours obligés de paraître pour mieux se préserver…"
o Lumière du soleil ou lumière artificielle ?
Fréd : Lumière du soleil évidement.
o As tu la sensation d’enjoliver la réalité ou de la montrer à nue, brute ?
Fréd : L’évidence, en fait le sujet me saute aux yeux – la quiétude, l’intemporalité…L’esthétisme aussi de certain paysages. Savoir remettre chaque chose à sa place dans l’image. Je crois qu’en fait il m’arrive d’enjoliver, et aussi des fois d’être beaucoup plus frontal et de montrer la réalité brute. Mais c’est sans doute le sujet qui dicte la conduite à tenir.
o Ta démarche n’est pas vraiment éloignée de celle du poète (Dylan Thomas) , en tout cas tes photos sont aussi soignées, aussi esthétiques comme de belles illustrations…
Fréd : C’est déjà en tout premier du respect pour le spectateur. J’essaies de faire des images équilibrées, l’esthétisme a son importance. Il faut qu’une photographie attire l’œil. Je ne crois pas qu’un discours puisse remplacer cette dimension esthétique. Il y a toujours une recherche du beau, quelque soit le message à faire passer. Il est important de vouloir faire entrer le regard dans l’image.
o Tu restes difficile voire mystérieux à cerner (moins maintenant) Comme si tu recherchais une certaine paix intérieure …Une photo c’est une partie de toi-même ?
Fréd : Oui, et j’ai besoin de conserver cette partie de secret sur moi-même pour pouvoir m’exprimer en toute quiétude. (Même si en ce qui te concerne c’est très différent). Je crois que si je fais de la photographie, c’est aussi parce que j’ai du mal à m’exprimer autrement. Une photo c’est évidement une partie de moi-même puisque qu’elle transmet ma manière de regarder les choses.
o Tu passes des heures en labo pour la phase finale – le développement comme un artisan qui travaille le bois ou l’argile, il modèle jusqu’à ce qu’il soit satisfait…Y a t’il des photos que tu as regretté avoir tirée ?
Fréd : Oui bien sûr. Mais il y a surtout celles que l’on n’arrive pas à tirer exactement comme l’on le voudrait, je crois que c’est encore plus décevant. Le travail au laboratoire, c’est la moitié de l’image.
o Les portraits …ce n’est pas vraiment « ton truc » ?
Fréd : J’en fait mais c’est beaucoup plus personnel, je ne les montre qu’à quelques proches. Ce sont des portraits de mes enfants.
o Cette passion de la photographie c’est ton grand-père? Parle moi un peu de lui …
Fréd : Non ce n’est pas lui qui ma donné le virus, je crois que je l’ai attrapé tout seul. J’ai découvert son œuvre bien après avoir débuté la photographie. Ce qui m’a permis d’en apprécier la valeur, chose qui n’avait peut être pas était faite avant. J’ai en projet d’ailleurs de faire connaître un peu mieux son travail.
o Combien de photos as tu prises depuis le début de ta passion ? De quel cliché es tu le plus fier ?
Fréd : Combien ? Par énormément, quelques milliers ce qui est très peu en fait.
Celle dont je suis le plus fier ? Hum je dirais pas une je dirais mes séries sur les cimetières de la Grande Guerre. C’était sans doute la première fois où j’ai suivi une démarche précise et où j’ai voulu montrer autre chose que des images.
o Pour un débutant, quel matériel pourrais tu lui conseiller ?
Fréd : Question piège…il faut surtout je crois se trouver, et ensuite utiliser la technique la plus adaptée à sa propre sensibilité. Moi j’aime la matière, les vieux appareils, la chambre noire, ce n’est sans doute plus l’idéal pour débuter.
Merci à "moi", sans qui cette biographie n'aurai jamais existé.
