Trucks of Art est un projet d'art public
Le service d'assainissement de la ville de New York (DSNY) souhaite que des artistes proposent des idées pour décorer ses camions-poubelles de 46 000 livres. Mais les artistes dont les créations seront retenues ne seront pas payés, ce qui amène à se demander si l'appel ouvert de la ville ne dévalorise pas l'art. Trucks of Art est un projet d'art public que le DSNY réintroduit pour la deuxième fois. Les artistes ont jusqu'au 18 septembre pour manifester leur intérêt. Son premier événement a eu lieu en 2019, lorsque quatre artistes et étudiants d'une classe d'arts visuels ont été choisis pour peindre des images de travailleurs de l'assainissement, de recyclage et de fleurs sur des "toiles" vierges de 400 pieds carrés." Près de 100 artistes ont envoyé des créations. À l'époque, Kathryn Garcia, qui était responsable de l'assainissement, a déclaré que les dessins étaient "véritablement... des œuvres d'art".
Les artistes qui souhaitent participer recevront du matériel et un endroit pour travailler sur leurs créations
Le DSNY donnera plus de poids aux idées qui mettent l'accent sur les plus de 7 000 personnes qui assurent la propreté de New York et sur les thèmes de la propreté. Les artistes qui souhaitent participer recevront du matériel et un endroit pour travailler sur leurs créations. Ils disposeront de trois jours de travail de sept heures, fin septembre ou début octobre, pour décorer l'ensemble de leur véhicule de collecte, y compris les trois côtés visibles. Ils seront encouragés à utiliser des peintures recyclées et anciennes pour réduire les déchets. Tant que le motif sera présent sur le camion, il y restera. Les camions devraient être en circulation d'ici octobre et le DSNY souhaite que des artistes des cinq arrondissements soient représentés.
"Les artistes devraient être payés comme tout le monde"
Mais le DSNY a été critiqué pour sa recherche d'artistes bénévoles pour concevoir ses camions. Le DSNY, qui dispose d'un budget de 1,9 milliard de dollars pour l'exercice 2022, est le plus grand service d'assainissement du monde. Andre Charles est un artiste graffeur qui est né et a grandi à New York. Lundi, il a posté une photo sur laquelle on pouvait lire : "Les artistes devraient être payés comme tout le monde". Dans une interview, Charles a déclaré : "Les artistes d'aujourd'hui doivent payer des loyers élevés, ils essaient de gagner leur vie, et ils vivent de ce qu'ils font." "Les gens qui obtiennent tous ces parrainages et ces dons savent que les artistes se débattent, mais ils savent aussi que les artistes ne sont souvent pas assez éduqués et sont tellement occupés à essayer de se promouvoir et de devenir célèbres et populaires qu'ils ne prendront pas le temps de lire les petits caractères."
Depuis longtemps que les marques utilisent leurs œuvres sans les payer
Dans ce cas, les petits caractères indiquent que les artistes ne seront pas payés et qu'ils donneront au DSNY et à son organisation partenaire, la Sanitation Foundation, le "droit non exclusif et libre de redevance d'utiliser et/ou de reproduire les dessins à des fins non commerciales et/ou éducatives." Charles a déclaré qu'après avoir posté sur Instagram, il a entendu quelques artistes qui l'ont remercié de les avoir informés de l'appel à propositions, mais qui n'avaient pas compris les détails. Charles a été un fervent partisan de la rémunération des graffeurs comme ils le méritent. On sait depuis longtemps que les marques utilisent leurs œuvres sans les payer. Il a déclaré : "La plupart de ces artistes ne protègent pas leur travail avec des droits d'auteur." "Ainsi, lorsque les gens le prennent en photo ou l'utilisent de la manière qu'ils veulent, par exemple sur un T-shirt ou pour une entreprise, l'artiste qui l'a réalisé n'est pas payé."
Un projet amusant, non commercial et communautaire
Mais Charles est heureux que les attitudes sur l'importance de payer les artistes aient changé au fil des ans. Il dit : "Nous sommes dans une nouvelle génération ; nous sommes dans un nouveau fuseau horaire." Un représentant du DSNY a qualifié Trucks of Art de "projet amusant, non commercial et communautaire". L'artiste conserve tous les droits sur son œuvre, mais il ne sera pas payé. "Nous sommes heureux de travailler avec des artistes locaux qui veulent contribuer à rendre nos quartiers plus intéressants", a déclaré le porte-parole.
Jean Dubreil