Qu’est ce qui vous a poussé à devenir un artiste ? Quel est votre parcours ?
Comme beaucoup, j'ai commencé tout petit ! En fait peindre est un chemin qui s'est fait tout seul au fil des ans et des rencontres. Que ce soit personnellement ou professionnellement j'ai toujours été en contact avec l'image. Après des études de publicité j'ai été maquettiste, secrétaire de rédaction ; rat de cinémathèque j'ai été représentant en vidéo, domaine dans lequel j'ai fini par travailler comme opérateur de prise de vue et accessoirement comme comédien. Parallèlement j'ai suivi en peinture l'enseignement de Virgilio Jatosti, Bruno Mathon et Jean-Yves Guionet grand libérateur de créativité qui m'a fait passer de l'image à la peinture.
Quelles sont les 3 choses qui vous différencient des autres artistes ?
Improvisation, hasard, sérendipité
Votre inspiration, elle vient d’où ?
Ce qui m'inspire sont les accidents que j'installe sur ma feuille et à partir desquels je travaille, construit, élabore, organise, compose, harmonise en collant le plus possible à ce que me présente la peinture. La créativité c'est sortir de la comparaison, de l'intention, de l'imitation, de la répétition, de la modélisation, de la compensation.
Parlez-nous de la conception de vos œuvres, avez-vous un long travail préparatoire ou est-ce assez spontané ?
Je fais une peinture darwiniste et non pas créationniste. J'accompagne plus que j'impose. L'intention vient très tard dans ma peinture et seulement quand il faut répondre aux critères de composition, harmonie, rythme.
Que voulez-vous montrer à travers votre travail ?
Loin de la performance artistique et de la compétence académique je veux montrer que l'oeil peut se régaler d'une peinture qui s'adresse d'abord à l'émotion, aux sens, à l'étonnement plutôt qu'à l'intellect.
Dans votre travail utilisez-vous des techniques ou matériaux qui sortent de l’ordinaire ?
Je ne travaille que sur papier. J'utilise du caparol pour préparer le papier, puis une peinture à l'huile très chargée en térébenthine, du papier journal et du film plastique.
Avez-vous un format de prédilection ? Pourquoi ?
Papier format raisin ou demi-raisin. Deux formats sur lesquels je me trouve parfaitement à l'aise.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre travail ?
Pour le moment, aucune.
Comment travaillez-vous ? Chez vous, dans un atelier partagé, dans votre propre atelier ?
Dans un atelier partagé.
Le travail d’artiste vous amène t-il à beaucoup voyager ?
Non
Quel a été le plus beau moment de votre carrière ?
Quand à la suite d'une exposition un visiteur a souhaité venir chez moi pour voir plus d'oeuvres.
Comment voyez-vous votre travail dans dix ans ?
Je n'ai aucune vision de l'évolution de mon travail. Cela se fait, point. Il est très excitant de voir celui-ci bouger sans cesse et je pense qu'il en sera ainsi dans les années à venir.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Planifiez-vous bientôt une exposition ?
En prévision, une exposition en Arles au mois de mai 2022.
Si vous aviez pu créer un chef-d'œuvre de l'histoire de l'art, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
La peur du prochain, 1967, Lanskoy. Parce que cette oeuvre et en général le travail de Lanskoy montre les limites de l'esprit humain qui ne peut penser une telle peinture autrement qu'avec sa main.
Si vous pouviez inviter un artiste célèbre pour le dîner (mort ou vif), lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
Bram Van Velde pour la pertinence de sa pensée sur la peinture.
Olimpia Gaia Martinelli
