Gus, un artiste daltonien

Gus, un artiste daltonien

Olimpia Gaia Martinelli | 18 déc. 2021 4 minutes de lecture 0 commentaires
 

Les œuvres de Gus, vendues exclusivement en ligne, sont issues des souvenirs de jeunesse de l'artiste : jeux vidéo, dessins animés japonais et hip hop, mais aussi de son amour de l'écologie et du monde animal...

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Qu’est ce qui vous a poussé à devenir un artiste ? Quel est votre parcours ? 

Je ne suis pas devenu créateur, je suis né créateur. Sous peine de dépression aigüe, j'ai besoin de matérialiser mes visions, mes envies. J'ai besoin de satisfaire au travers de mes créations, moi d'abord mais surtout les autres. Faire plaisir, provoquer l'émotion font partie intégrante de ce processus. Longtemps cantonné au rôle de "faiseur" pour rendre possible les fantasmes des autres dans le milieu du spectacle en tant que régisseur, je suis aujourd'hui le capitaine de mon destin et mets en œuvre mes savoirs-faire acquis pour ma carrière personnelle.

Quelles sont les 3 choses qui vous différencient des autres artistes ?

La première de mes caractéristiques est d'être daltonien, ce qui surprend bon nombre de personnes. Une autre de mes différences est que je fais le choix radical de ne pas exposer physiquement. Je vends presque exclusivement sur le net grâce aux réseaux sociaux. C'est ainsi que j'ai construit mon modèle économique. La multiplicité de mes supports ( parpaings, tapis, toile, panneaux de signalisation, objets divers) et mes outils originaux favoris ( tampons et feutres peinture) peuvent constituer une différence avec des peintres plus classiques.

Votre inspiration, elle vient d’où ?

Mon inspiration me vient de ma jeunesse, bercé par les jeux videos, les dessins animés japonais et l'émergence du mouvement hip hop. Très sensible à la cause animal, j'essaye toujours de glisser des messages écologiques dans mes œuvres.

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Parlez-nous de la conception de vos œuvres, avez-vous un long travail préparatoire ou est-ce assez spontané ?

L’œuvre vient à moi. Je n'ai pas peur de la page blanche et mis à part un choix de visuel en amont, je n'ai pratiquement pas de travail préparatoire. J'aime résoudre en live les énigmes que me propose le "work in progress".

Que voulez-vous montrer à travers votre travail ?

Dans la vie réelle je n'ai pas l'âme d'un militant mais je garde toujours en tête l'urgence de changer le monde pour sauver notre planète. J'essaye de distiller, pour qui sait les lire, mes préoccupations dans mes œuvres. Mais, comme de nombreux créateurs, l'essentiel de mon travail est axé sur la recherche de l'équilibre entre beauté, esthétisme et de l’émotions. 

Dans votre travail utilisez-vous des techniques ou matériaux qui sortent de l’ordinaire ?

Oui, je l'ai déjà abordé précédemment, ça fait ma spécificité.

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Avez-vous un format de prédilection ? Pourquoi ?

Je suis plus à l'aise sur les formats moyens, c'est plus une contrainte d'espace qu'un vériatble choix.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre travail ?

Mes plus grosses difficultés sont liées à la logistique. Je ne prends pas beaucoup de plaisir à emballer mes œuvres pour les envoyer et je trouve les frais de port pour les grands formats trop élevés. Je dois aussi parfois composer avec les conditions climatiques pour mon travail à la bombe, ce qui est extrêmement frustrant. Enfin le stockage de mes travaux peut s'avérer problématique.

Comment travaillez-vous ? Chez vous, dans un atelier partagé, dans votre propre atelier ?

Je travaille essentiellement chez moi. Papa d'un enfant en bas age j'ai fait le choix de dédié un mur de notre pièce de vie à l'accrochage de l'oeuvre en cours. J'ai la chance d'avoir un jardin pour les travaux les plus salissants.

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Le travail d’artiste vous amène t-il à beaucoup voyager ?

Non, je ne voyage pas et j'en suis ravi. J'ai en effet abandonné mon métier de régisseur de spectacle en partie à cause de la fatigue liée aux tournées.

Quel a été le plus beau moment de votre carrière ?

L'émotion de la découverte d'une commande par un client est à chaque fois un merveilleux moment. J'aime la commande car elle permet justement l'ultra personnalisation d'une œuvre et donc de rentrer véritablement en connexion avec le client.

Comment voyez-vous votre travail dans dix ans ?

Aucune idée. Simplement l'envie de continuer d'avoir l’extrême privilège de pouvoir continuer à vivre sereinement de ma passion. 

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Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Planifiez-vous bientôt une exposition ?

Je travaille actuellement sur mon premier nft. Le numérique et la technologie blockchain va révolutionner le marché de l'art, c'est une certitude pour moi et je ne veux pas rater le train. 

Si vous aviez pu créer un chef-d'œuvre de l'histoire de l'art, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?

Pour le phénomène médiatique et sa contemporanéité, je choisis la petite fille au ballon de Banksy. Je suis un spectateur admiratif de l'ingéniosité de ce personnage bien dans son époque.

Si vous pouviez inviter un artiste célèbre pour le dîner (mort ou vif), lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?

Je réserve les diners en tête à tête à ma moitié mais elle ne verra pas d'inconvénient à ce que Léonard de vinci, kubrick et paco de lucia se joignent à nous. Une bonne soirée en perspective sans doute.

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