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Né en 1922 à Preixan (Aude, France), Isidore Dufis abandonne très tôt la peinture à l'huile pour se consacrer exclusivement à l'aquarelle. Son extrême sensibilité traduit à merveille la douceur ou la violence des paysages marins, aussi bien que la rudesse des vignes audoises ou du désert andalou.

Dans quel courant, au juste, classer ce peintre gersois ? Un petit courant de ruisseau, peut-être ; de ceux qui clapotent allègrement sans jamais s'arrêter, capable de saisir entre deux gouttelettes un rai de lumière un peu fou, un peu chaud, très dansant. Petit courant de ruisseau inaltérable, laissant hurler au loin les grands fleuves de la mode, clinquante et pimpante mais ô combien éphémère ! Petit courant, certes, mais qui respire et véhicule un tel sentiment de bonheur, une telle paix, un tel calme. On a envie d'ôter le cadre, d'enjamber le rebord de la feuille et de s'enfoncer tous soucis écartés dans ces hâvres de paix, dans l'immortalité, dans la permanence. Petit courant, certes, qui pourrait s'appeler simplement beauté, sensibilité, contemplation, petit courant qui appelle à vivre, quoi !

Isidore Dufis a beaucoup travaillé en Normandie et en Bretagne. Il vit présentement en Gascogne et il expose depuis 1946.